Chapitre 6 [Fin]

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Enfin. Quel bonheur. Sentir ces litres d'eau dégouliner le long de mon corps. Sentir ces gouttes se faufiler entre chaque brin de cheveux... La sentir couler le long de ta cuisse, vraiment, après des jours d'aventures dans la jungle et la poussière, rien ne vaut une bonne douche. Mais malgré ça, je sens toujours un problème, une anomalie, infime, enfin qui aurait été infime si je dormais. Hors ce n'est pas le cas. Je ne dors pas, ça fait plus d'une semaine que je parcours le globe, dans le sable, les jungles les plus touffues. Plus d'une semaine que je m'épuise les muscles sans arrêt, que je me repose à peine quelques heures, plus d'une semaine que malgré tout ça, j'ai pas pu me nettoyer. Bon j'en fais peut-être un peu trop mais imaginez !

Je tourne ma tête et vois de l'autre côté du lit Guzz qui semble être dans le même état que moi.

-Guzz, dès qu'on trouve Laink, je te jure que je nous paye une chambre d'un hôtel 5 étoiles et on passe 5 heures dans une baignoire.

Guzz- Ouais.... Putain, pourquoi... pourquoi est-ce que dans chaque hôtel de ces pays pourris, soi y'a pas de douches soi.... y'a pas d'eau courante.

-... J'sais pas...

Je me redresse. Bon allez ! Faut trouver Laink maintenant !

Guzz- Pfffouais... eeet euuh tu as des indices d'où il est ?

-Hugo m'a dit qu'on est allé sur la Tour Eiffel, on va peut-être l'y retrouver.

Guzz- Et allez, encore 6 heures d'avion...

Un voyage effectué dans l'horreur: les clims marchaient pas, les fauteuils pourris, bref, l'horreur, sans parler des gamins qui chialent sans cesse. Une fois sur le plancher des vaches, je ne sais pas si c'est le fait de savoir que Laink est dans le coin mais un regain d'énergie monte en moi. Bon, alors on est en France mais, je crois qu'on est tombé sur le seul chauffeur de taxi anglais de toute la ville.

Taxi- So, where you from ? Because you are un little crade.

-La distance qu'on a à parcourir ne suffirait pas à vous expliquer.

Je regarde le long du trajet Paris. Paris, Paris, Paris martyrisé, Paris outragé, Paris Humilié, mais Paris libéré. Pourquoi De Gaulle vient dans ma tête moi ? Mais la rue qu'on traverse est pourtant le parfait cliché de la ville. Des chanteurs à accordéons, des Mr mimes etc... Une fois arrivé, on paye le chauffeur après un <<Thank you at you>> de Guzz puis on se dirige vers la grande, l'unique Tour Eiffel.

Guzz- Et bin, on est pas près de le trouver ton Laink.

Même si j'ai tiqué sur le "ton", je n'en laisse rien paraître et rejoins la queue d'au moins 100 mètres avant le guichet d'entrer.

Après 10 minutes d'attentes, rien ne semble avoir bougé- Bon mec, euuh viens, on fraude.

Guzz- Quoi ? mais comment tu veux faire ?

-Suis moi et tais-toi.

Silencieusement, on contourne le pilier d'entré. Il est vachement imposant tout de même. Arrivé d'un côté où il n'y a personne.

-Regarde, on grimpe sur cet arbre, on monte sur le béton puis on escalade un peu pour pas se faire rôder et on monte aux escaliers.

Et sans lui laisser le temps de protester, je grimpe à l'arbre, atteint le socle puis je m'engage dans le pied de la Tour. J'enjambe, je contourne, je passe dessus dessous les innombrables piliers d'acier puis fini par rejoindre les escalier aussi larges que mes 2 pieds. J'attends Guzz, qui ne semble pas très à l'aise puis on monte jusqu'au 1er étage. Une fois dessus, on emprunte un ascenseur où avec 5 autres personnes, on est "légèrement" à l'étroit. 2 ème étage... quelques mètres de plus vers Laink. Puis on entame l'ascension du 3 ème étage. J'en peu plus, je tien plus en place. Je regarde du coin de l'œil Guzz qui est collé à la vitre et ne semble pas très bien.

-Ça va ? T'as l'air tout palôt.

Guzz- Heum oui oui, t'inquiètes...

L'ascenseur s'arrête. Je descends, marche quelques mètres, puis je me colle à la rambarde et observe la vue impressionnante qui s'offre à moi de Paris... et de sa "brume" un peu teintée jaune pollution. Puis je me retourne. Où est Laink ? Je fais le tour et remarque une petite porte. Qui semble enfoncée d'ailleurs. Si j'osais ? Oh allez, après tout, qui ne tente rien a rien.

Je prends la poigné entre mes mains, attends que personne ne m'observe puis je rentre furtivement, ferme la porte. Je souffle un coup et je me tourne face à l'appartement de l'illustre Mr Eiffel. Avec un Laink allongé, comme mort, les bras en croix sur le lit. Je cours vers lui et le prends dans mes bras.

-Laink...Laink, réveilles-toi je t'en pris.

Pas de réponse. Je bouche son nez, ouvre sa bouche et met mon oreille à proximité. Je l'entends à peine. Mais il y est. Un souffle, petit, léger, mais il est là.

-Laink !

Soudain, je vois sa paupière bouger puis il ouvre les yeux.

-Terra.

-Laink !

-Je... j'crois que j'en ai trop pris.

Je rigole. Je le sers dans mes bras. Puis je desserre mon étreinte et on s'observe. Droit dans les yeux. Que les siens sont si beau.

-Lai...

Il m'interrompt en posant ses lèvres sur les miennes. Avec légèreté. Sans décoller nos lèvres, on s'allonge sur le lit.

-Laink... je t'aime.

-Mon Terro.

Soudain je vois la porte s'entrouvrir et la tête de Guzz s'y glisser. Il ne semble pas étonné de nous voir, Laink et moi, dans cette situation.

Guzz- Bon, si ça vous dérange pas, moi je vais descendre, parce que vertige et euuh, chuis content pour vous deux.

Laink- Merci.

Et il disparue de l'encadrure de la porte. Il me semble pourtant avoir entendu un petit "j'le savais bien".

Je m'occupe à nouveau de ce qui représente à présent toute ma vie.

-Tu sais que j'ai parcourus la moitié de la Terre pour toi ? Pour réparer nos conneries ? Pour trouver Gydias, Hugo, Maxime, Cyril ?

Laink- Je n'en doute pas une seconde.

On s'observe quelques secondes, puis on s'embrasse.

Laink- Mais, il y avait pas Porto ?

-Oh.

Un petit Bad Trip [Terraink]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant