Dilemme

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Elle allait de plus en plus chez lui et c'était fortement liée à sa famille. 

Karimatou, se faisait très rare à l'école, ses parents avaient finis par découvrir qu'elle avait un petit ami. Ils lui ont confisqué son téléphone, battu, priver de sortir et avait finis par donner sa main de force à l'un de ses cousins.  Coupé du monde extérieur, elle passait ses journées sous un arbre, juste en face de chez elle et rêvait.

Un soir, sous ce même arbre, elle adressait à Adrien une lettre:

"J'avais pris l'habitude d'aller m'asseoir sous cet arbre ombragé lorsqu'on me privait de te parler. Je regardais l'ombre des branches fondues sur le goudron de la ruelle menant à la maison verte. D'un regard externe, j'essayais d'admirer cette grande demeure.Mais cela fut tellement difficile. Je me fixais donc à sa couleur. Juste à sa couleur et je commençais à rêver d'une vie verte remplie de joie et bonheur comme si cela allait changer quelque chose à ma vie. J'étais au bord d'une mer reflétant la couleur bleu foncée d'un ciel qui ne connaît pas la pollution. Il faisait chaud et les rayons du soleil ardent se projetaient sur la mer. Des vagues énormes s'abattaient sur le sable fin et doré. J'inhalais un vent pur et tout était beau, surtout toi. Main dans la main, on se dirigeait vers un palmier énorme qui projetait son ombre sur l'eau salée de la mer.

Je ne faisais que te regarder, contemplant ton visage en partant de tes sourcils incurvés et épais, je m'attardais sur tes yeux de lynx assombris par de longs cils ébènes,puis sur ton long nez, droit et pour finir en beauté avec tes lèvres pulpeuses qui me donnait une envie intense de t'embrasser. Après tous, j'étais à present libre, rien ni personne ne pouvaient m'empêcher de le faire. Désormais, je pouvais te regarder, te toucher, te caresser, t'embrasser avec passion et très longtemps sans aucune crainte. T'étais parfait et moi j'étais la plus heureuse au monde. A la tombé de la nuit, on alluma un feu de camps, on y jeta de la poudre à canon pour faire de grosse flamme verte. On n'écoutait du Reggae et tu me racontais des histoires en vers aux rimes embrassés. Je me dirigeais vers la mer pour nager, je m'éloignais de toi et ta tête rétrécissait petit à petit.C'était insupportable pour moi, je ne pouvais pas me séparer une seule seconde de toi, j'accouru aussitôt près de toi pour me réfugier entre tes bras protecteurs.On se dévorait des yeux quand soudain, j'entend le klaxonnement d'une voiture et tous devient flou, ton visage sublime se brouillait ainsi que toutes ces merveilles.

C'était ma mère, elle était venue pour nous séparer, elle m'éjecte de mon rêve, fit descendre la vitre de sa voiture et me demanda qu'est-ce que je faisais isoler à cet endroit. Je crois que c'était la première fois qu'elle me voyait sous cet arbre. J'entrouvris ma bouche crispée pour lui répondre que je prenais juste de l'air et aussitôt elle m'ordonna de rentrer à la maison. Il était déjà dix-huit heures et j'étais là, sous cet arbre depuis quinze heures, je ne me suis même pas rendu compte, mais le temps a filé comme une fusée.J'avoue que l'amour est trop puissant. Sauf que je dois quitter mon lieu qui me téléporte à Paradisia, l'île merveilleuse qui n'abrite que toi et moi pour retourner en enfer dans la grande maison verte de Kaporo. J'aurais tellement aimé que la vie dans cette maison soit comme sa couleur, c'est à dire verte et remplis de bonheur. Malheureusement ce n'est que de l'apparence.

Aujourd'hui encore je vais être victime d'un acte odieux sans pouvoir faire le moindre geste. Je suis impuissante et mes droits sont très limités aux yeux de cette société patriarcale. Je suis une jeune fille peulh appartenant à une communauté musulmane très conservative qui pratique encore au XXIe siècle l'excision, le mariage forcé et précoce, qui opprime et discrimine la femme. Dans mon cas, la religion n'est pas blâmable. Lorsqu'on associe tradition et religion, dans une telle société, l'interprétation des textes religieux se fait dans l'intérêt des hommes. Ils sont assoiffés par le contrôle des femmes. Ils veulent nous maîtriser, nous soumettre. Ils aspirent contrôler notre plaisir sexuel en nous excusant, nos sentiments en nous mariant de force à des hommes en général plus âgés que nous pour pouvoir endoctriner nos esprits primitifs de jeunes adolescentes, nos études en nous mettant dans des écoles chères pour pouvoir nous y retirer si on ne fait pas se qu'ils veulent, notre business pour les femmes mariées en les contraignant de travailler avec eux pour celles qui ont la chance de travailler afin de pouvoir les retirer le poste s'il ne sont pas satisfait à la maison. Tous cela s'explique par la peur d'être dominé ou être au même pied d'égalité que les femmes. Pourquoi tant de haine dans des corps aussi robustes ? Ils nous battent quand la force peut suffire, nous enferme et nous réduisent au silence si cela ne suffit pas. Au final, les hommes de cette communauté sont très lâches puisqu'ils ont tant peur de la concurrence entre homme et femme. Tous m'offusque en particulier se qui se passait à cette heure chez moi... "

Après avoir finis de se confier, elle ferma son journal etse dirigeait vers ''les murailles de l'enfer'', quand soudain une voix qu'elle connaissait très bien l'interpella. Aussitôt elle se retourna, c'était Adrien.Il avait appris par son frère qu'elle allait se marier. Les larmes aux yeux il dit : « Tu allais le faire ? Tu ne veux plus tebattre ? Tu vas les laisser te marier à ce violeur ? Tu préfère parler à Mixie au lieu de les affronter. Tu as choisis de te soumettre et me perdre. Je ne te laisserai pas le faire. Oh non. » Des larmes chaudes traversaient les grosses joues de Karimatou, il l'avait tellement manqué,elle ne pensait pas qu'il l'aimait autant. Adrien prit sa main et ajouta : « Karimatou,arrête de pleurer, c'est fini, vient avec moi. Viens avec moi, je ne les laisserais plus te faire du mal. Viens avec moi s'il te plait. » , elle hésitait,elle avait peur de les trahir, mais elle se rappela qu'ils étaient les premiers à l'avoir trahi. Sa mère et son père avertis par le gardien, sortirent de la maison et vient les trouver main dans la main. Un petit groupe de spectateurs se formait petit à petit autour d'eux.Le père l'a gifla et se mit à crier en la regardant avec dégoût: « Tu n'as pas honte. Tu n'es pas digne d'être ma fille. Je regrette tellement de t'avoir mis au monde. Regarde toi ! Eh Allah pourquoi tu m'as fais ça ? On veut te donner une meilleure vie. Tu as la chance d'avoir un mari aussi digne mais non. Tu ne comprend rien, tu préfères et petit bâtard c'est ça ? Imbécile, rentre tout de suite dans la maison ! »

Les malheurs d'une jeune de l'ouestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant