Personne, cela fait plus d'une heure que j'ère seul dans cette école et je n'ai toujours pas trouvé d'autres âmes que la mienne. Ce n'est pas que j'ai peur mais les couloirs étroits faiblement éclairés qui semblent ne pas avoir de fin, les lattes de bois qui crissent à chacun de mes pas, le hurlement du vent que l'on entend se déchaîner sur les branches des arbres aux alentours, m'incitent à quitter au plus vite cet endroit. Je suis actuellement dans le lycée 18X, il s'agit d'un établissement pour des personnes, disons le, différentes. En gros, c'est un lycée pour des individus qui sortent de la normale, des vampires, des fées, des démons aussi à ce que l'on m'a dit, mais bon je n'en ai jamais vu, ni les autres d'ailleurs. Depuis mon arrivée ici, je n'ai vu personne...
D'ailleurs qu'est ce que je fais ici ? Certes ce n'est pas normal de revenir à la vie après s'être fait décapiter, mais je reste normal. Je n'ai pas d'ailes, de cornes ou d'autres excroissances de ce genre, je n'ai pas de pouvoir, mes capacités physiques sont dans la norme, ni trop beau ni trop laid, un adolescent normal quoi. C'est à cause de ces types en blouses blanches qui m'ont récupéré à l'hôpital. En m'assurant qu'ils venaient du gouvernement, ils m'ont fait rentrer dans un van m'on parlé de cette école, m'on dit qu'ils m'y emmenaient et que cela était pour mon bien. Pff mon cul ouais ! Ils m'ont ensuite déposé à l'entrée de ce manoir et sont partis, je n'ai même pas de bagages ! Je suis donc rentré dans ce manoir et j'ai entamé mon voyage en quête de quelqu'un d'autre que moi.
Oh, un escalier, c'est le premier que je vois. Bizarre, le manoir ne me semblait pas si énorme, bon voyons voir où il mène. Niveau entretien, zéro, c'est crade, il y a des toiles d'araignées partout, les vitraux sont brisés et la poussière... une école ? Tu parles, il s'agit plus d'une vielle maison abandonnée que d'un lieu où il y a plein de lycéens. D'ailleurs elles ont quoi ces marches, c'est poisseux et sa pue, j'en ai plein les chaussures. Pourquoi je transpire, il ne fait pas chaud pourtant. Attends... ce truc poisseux là... non, ce n'est pas... faut que je me casse d'ici ! Ah !!
C'est quoi ce truc ? Il n'était pas là, il y a quelques instants. En plus les marches de l'escalier font du bruit, j'aurais du l'entendre approcher. C'est impossible, surtout vu sa carrure, deux mètres de haut environ, niveau musculature... gloups, s'il me frappe c'est fini. Je n'arrive pas à voir son visage, il porte une cagoule, il fait sombre, et je n'arrive pas à détourner mes yeux de la marche où il se trouve en raison du liquide qui y tombe à intervalle régulier. D'où viennent t'elles? Je tremble, j'ai peur, je ne veux plus rester ici et encore moins devant ce type, cette meuf ou quoi que ce soit! Je lève les yeux, je suis les gouttes, elles semblent provenir de sous sa cagoule. Un frisson de terreur me gagne et c'est à ce moment que ce malade décide de retirer sa cagoule.
Je prends mes jambes à mon cou. C'était quoi ça, ce visage, ces traits, et ces yeux putain ? Noirs ? Non, ils étaient rouges et ils me fixaient. Le simple fait d'y penser me donne des frissons. J'ai fui quand je l'ai vu. M'a t-il suivi? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir, pourtant je me retourne... merde. Il est là, il me suit, pourtant je ne vois pas ses jambes bouger, il vole? Je me retourne et accélère mon allure, j'ai un point de coté, je souffre mais je continue d'accélérer. C'est quoi cet escalier qui ne fini pas et c'est quoi cet endroit, cette chose, ce liquide qui sortait de sa gueule? "CAS ED LUC!"
Boom, un bruit d'explosion retentit devant moi, suivit d'un horrible grondement qui se rapproche. Le sol tremble, mes mains tremblent, des larmes coulent, je vais mourir? Je ne veux pas, mais je n'arrive plus à courir, mes jambes sont trop lourdes, mes membres me font trop souffrir, je n'arrive pas à respirer. Maman, papa... je vous aime. C'est cette chose derrière moi qui a hurlé ce truc. C'est cette chose derrière moi qui m'a mis dans cet état et c'est sûrement cette chose derrière moi qui me finira. Je suis encerclé, le bruit devant, la chose derrière, et les rampes de ce foutu escalier sur les cotés. Je ne peux pas fuir, mais je ne veux pas l'accepter. Je veux continuer à courir, mais mon corps refuse de m'obéir. Je m'écrase alors lourdement sur les marches. C'est fini, je n'en peux plus, je vais mourir ici. Dans un dernier effort, je me mets sur le dos et décide de faire face à un assaillant. Comme je le pensais, il est à quelques pas de moi. Ses yeux rouges globuleux, me fixent sans montrer la moindre émotion. Son visage émacié pâle est tout aussi impassible. Je n'ai même plus la force de crier, il va me buter et ça ne lui fait ni chaud ni froid. Des larmes de rages se joignent aux larmes de désespoirs qui sortent déjà de mes yeux.
C'est à ce moment qu'il décida d'ouvrir la bouche. Le temps m'a semblé figé, une vague de froid intense a pénétré mon corps, toutes lumières se sont éteintes. J'ai quand même eu le temps d'apercevoir deux canines acérées. Un vampire... ok. Il prononça alors les mots qui allaient changer ma vie : "Je voulais juste vous souhaiter la bienvenue au Lycée 18X, je serai ton principal durant les trois années à venir.
"Oh le con, me dis je avant de m'évanouir.