Mes pensées vagabondaient toujours avant le lever du soleil.
J'attendais quelques secondes, que les premières lueurs de lumières entrent dans ma chambre, pour retirer ma couverture.
Non sans mal.
Je posais mes pieds à terre cherchant du regard mes pantoufles. Aucun signe de ces gros godillots que Mamie Huguette m'avait offert il y a quinze ans déjà. Mon talon touchait presque le sol maintenant mais rien ne pouvait me faire plus plaisir que de glisser mes pieds endoloris dans ses coussins moelleux. J'aurais tellement aimé pouvoir passer mes journées avec, seulement le travail m'attendait.Je me dirigeais lentement vers la douche. Pas encore réveillée je ne pris pas soin de regarder où se posaient mes pieds et j'écrasais le nounours d'Olivia, qui émit un son des plus aigus. Un son des plus désagréables, un son des plus énervants, un couinement qui ne pouvait venir que d'un jouet pour enfant de moins de 3 ans.
Je continuais d'avancer à tâtons, ne voulant pas allumer la lumière pour éviter toute sorte d'agression. Une fois devant la douche je me déshabillais. Tout en faisant glisser ma chemise de nuit sur le carrelage, je mis l'eau froide en route pour qu'elle puisse se réchauffer. J'attachais mes cheveux pour qu'ils ne bouclent pas, puis j'entrais dans la douche et laissais cette chaleur liquide couler quelques minutes sur mes épaules nues. Je tendis la main et attrapa le gel douche. Après avoir fait mousser je rinçais avec ardeur.
Il allait maintenant falloir que je choisisse ma tenue, puis le maquillage adapté. Ensuite je prendrais des chaussures et m'installerais dans la voiture. J'irais jusqu'à la gare. Là- bas je sauterais dans le premier métro qui me conduirait tout droit à cet endroit merveilleux appelé « travail ». Je passerais la porte, une odeur de fraicheur et de jasmin dans l'entrée retiendrait mon attention. Je demanderais à Estelle, la dame de l'accueil, si c'était un nouveau parfum, elle me dirait que non, qu'il en a toujours été ainsi, comme tous les matins. Ensuite je me dirigerais vers l'agent de sécurité qui gère les entrées et les sorties, je lui montrerais ma carte et lui ferais un sourire timide. Il me le rendrait, gentiment. Comme tous les matins. J'irais jusqu'à la l'ascenseur, je pousserais sur le bouton rouge puis attendrais sagement. Une fois en haut j'irais saluer tout le monde, enfin je pourrais commencer à travailler. Classer le dossier Miller, en premier je classerais le dossier Miller. Ensuite je devrais aller voir Gabriel pour lui dire que tout était réglé pour cette affaire. Le plaignant avait gagné et l'entreprise qui l'avait licencié à cause de son surpoids lui avait payé plus de dix milles euros d'indemnités. Peut-être sera-t-il content de moi ? Mon client bien entendu, pas Gabriel. Et après, que devrais-je faire après ?
Je n'avais pas encore choisis quand mon téléphone sonna. Je sortis vite de la salle de bain et me dirigeais vers ma chambre. C'était Gabriel. Je décrochais :
« Oui allô ?, commençais-je.
-Bonjour Suzanne c'est Gabriel, je voulais te demander de venir à la première heure aujourd'hui il faut que nous parlions tous les deux, dit-il d'un ton des plus sérieux.
-Je suis là dans une petite heure, ça te vas ?, demandais-je d'une voie légèrement inquiète.
-Très bien à tout de suite, termina mon patron.
- A tout de suite, répondis-je, déjà dans le vide.»
Je devais me préparer en vitesse. Je pris un pantalon noir, un T-shirt encore plus foncé et une chemise blanche que je ne fermais qu'à demi. J'attrapais une paire de talon haut, mon trench tout aussi coloré et sautais dans la voiture.
Je mis les clefs dans la serrure et démarrais le moteur. Il n'y eu pas trop de monde sur la route et le trajet en métro se fit rapidement. C'est d'ailleurs pendant celui-ci que je me rendis compte que je n'avais même pas prit le temps de déjeuner et de me brosser les dents ce matin. Je fouillais dans les poches de mon manteau et trouvais une boîte de chewing-gums à la menthe, «Dieu soit loué », elle n'était pas vide. Je le gardais en bouche jusqu'en arrivant devant l'entrée du bâtiment où je travaillais.
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un matin
Short StoryComment un jour aussi banal à pu me donner envie de partir... Le sujet de ce récit était de créer une journée comme les autres mais qui valait le coup d'être vécue.