Chapitre 2 - Axel

396 62 27
                                    


Il est dix-huit heures lorsque l'avion se pose sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Koh Samui, après deux heures de retard. Il fait déjà nuit dehors, mais à peine sorti de l'appareil, la chaleur moite me colle à la peau. Je prends une grande inspiration et grimpe à la suite des autres passagers dans le petit véhicule qui nous dépose devant le terminal.

J'écoute d'une oreille distraite les vacanciers discuter entre eux tout en observant les alentours. Pour un aéroport, l'endroit est charmant, tout est ouvert et des fleurs décorent les allées. Ce séjour démarre sur les meilleurs auspices.

Devant le tapis roulant où j'attends ma valise, je rallume mon téléphone pour envoyer un message à Amélie.

« Bien arrivé. Je t'appelle rapidement. Je t'aime ».

Elle est toujours fâchée que j'aie décidé de m'éloigner d'elle durant un mois, mais j'ai tenté de lui expliquer les raisons de mon départ. Je lui ai répété que je l'aimais, que cette pause nous permettrait de mieux nous retrouver, toutes sortes de phrases vides de sens pour la rassurer. Puis nous avons fait l'amour, longuement et tendrement, ce qui ne nous était plus arrivé depuis des mois. Elle ne m'a pas accompagné à l'aéroport, je trouvais ça plus facile comme ça. Je ne suis pas friand des adieux larmoyants, et nous nous étions tout dit avant mon départ.

Je l'ai laissé dormir, ses cheveux couleur miel étalés sur l'oreiller. J'ai déposé un baiser sur son épaule, ai caressé sa joue, puis suis monté dans le taxi.

J'ai bien conscience qu'elle ne comprend pas ma démarche, qu'elle ne comprend pas mon besoin de partir aussi loin. 

« Pourquoi la Thaïlande ? Pourquoi pas l'Espagne ou l'Italie ? »

Trop proche, trop similaire à ma vie. J'ai besoin de dépaysement, besoin de découvrir de nouveaux horizons.

Dans le hall des arrivées, je repère mon nom écrit sur une pancarte tenue par un homme fin en chemise à manche courte et pantalon de toile.

—Sawat die krab, mister Axel.

—Sawat die krab.

C'est à peu près toute l'étendue de mon vocabulaire Thaï, mais mes notions d'anglais me permettront, j'espère, de me débrouiller.

Je le suis jusqu'au taxi, et à peine mon bagage posé dans le coffre, il démarre sur les chapeaux de roues.

Je crois mourir tout au long du voyage. Les routes sont sinueuses et pas toujours en très bon état. Des restes de pluies torrentielles ont créés des inondations pas encore résorbées et des gerbes d'eau s'écrasent sur ma vitre à plusieurs reprises. Je serre les dents et tente de renflouer ma peur tandis que le taxi roule à vive allure, dépasse des véhicules en faisant fi du code de la route qui semble inexistant sur cette île.


Après une longue descente un peu trop raide à mon goût, la voiture finit par s'arrêter sur un parking terreux.

Je tends une liasse de billets au chauffeur et il baisse la tête et joint ses mains en signe de remerciements. Je récupère ma valise et entreprends d'arpenter le sentier

. J'ai loué une petite maison juste sur la plage, et le propriétaire m'a prévenu que je devais me rendre au restaurant d'en bas pour récupérer les clés. Je commence à marcher, mon bagage heurtant les cailloux et me tapant dans les jambes à plusieurs reprises.

Peu importe, je suis tellement content d'être ici que je ne m'énerve même pas.

Je déambule à travers les arbres denses et les habitations créées à partir de bric et de broc, jusqu'à ce que finalement, devant moi, la plage fasse son apparition.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 08, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

En exilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant