Chapitre 1

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Tandis que je contemplais le bâtiment qui me faisait face, je m'interrogeais sur les raisons qui avaient poussé ma mère à m'envoyer dans cet endroit-là. D'accord je n'étais pas une personne facile tous les jours, mais de là à m'envoyer dans un endroit comme celui-ci... Je suis sûre que certains prisonniers étaient mieux lotis que moi.

Quand je voyais la façade délabrée, je n'avais qu'une envie : faire demi-tour. Mais qu'est-ce que je faisais ici ? Alors une dernière fois je me tournais vers ma mère espérant qu'elle me prenne en pitié.

« Maman, je t'en supplie, ne me laisse pas ici. Non mais tu as vu l'état de ce bâtiment, même toi tu ne voudrais pas vivre ici ! M'exclamais-je.

- Serena, on en a déjà parlé, tu as besoin de te faire aider et bien que cette école ne soit pas de premier confort, on m'a certifié que c'était le meilleur endroit pour toi» répliqua ma mère sans la moindre trace de compassion.

En entendant la fermeté de sa voix, je compris qu'il n'y avait aucun retour en arrière possible. Et en même temps je ne pouvais pas trop lui en vouloir. Depuis quelques temps, je m'étais refermée sur moi-même et je ne sortais plus comme j'avais l'habitude de le faire avant.

Quand ma mère m'avait demandé pourquoi, je lui avais répondu que je n'aimais pas les gens. Quelle réponse idiote alors, mais bon sur le moment c'est la seule qui m'étais passée par la tête. En effet il est assez difficile d'expliquer à sa mère qu'on peut manipuler l'eau. Oui vous savez, c'est le genre de truc que Percy Jackson est capable de faire parce qu'il est le fils de Poséidon. Mon problème c'est que mon père n'était pas un dieu, loin de là. C'est plutôt le genre de type qu'on trouve dans tous les coups louches. D'ailleurs, il était en ce moment en train de purger sa peine de 5 ans pour tentative de meurtre.

Enfin bref, je n'avais aucun gène spécial expliquant ma «bizarrerie » comme je l'appelais alors.

Je pris donc mon courage à deux mains, et nous trainais ma valise et moi jusqu'à la porte d'entrée où nous attendait le directeur du centre. Ma mère pensant que j'avais un souci, elle n'avait pas trouvé de meilleure idée que de m'envoyer dans un centre pour jeune ayant des problèmes psychologiques.

Ainsi, je franchis la porte du centre sans me retourner pour lui faire mes adieux. Elle ne le méritait pas selon moi.

Faisant face à mon destin, je levai la tête afin de voir qui serait mon directeur pour l'année à venir. Lorsque j'eus atteint ses yeux, qui étaient d'un bleu céruléen soit dit en passant, il me dit d'une voix grave et profonde : «Bienvenue au centre Aloyria mademoiselle McKay, nous sommes heureux de vous compter parmi nos élèves et pensionnaires ».

Aloyria: De Feu et D'EauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant