Chapitre 6

39 11 2
                                    


Alors, pour la première fois depuis plusieurs mois, je me détendis et lui offris un sourire sincère en répondant : « Moi aussi ».

**************************************

Après avoir fait connaissance avec Catherine, nous nous rendîmes au réfectoire qui ressemblait à une immense cantine collégiale.

Le lendemain j'assistai à mes premiers cours : je commençai par un cours d'histoire sur les Elémentaires. Cette heure m'avait tellement passionné qu'en sortant de la salle, mes feuilles étaient remplies de dessins.

Je me rendis ensuite à mon cours de philosophie élémentaire : cinq minutes m'avaient suffi pour comprendre que je ne devais pas utiliser mes capacités à des fins personnelles.

Et ma journée se poursuivit : art appliqué – je devais apprendre à contrôler mon élément, exercice auquel je me révélais plutôt mauvaise – puis insertion dans la société – enfin un cours où j'excellais – et enfin self-défense.

Cette heure-ci fut la pire de toute ma vie. Le professeur me fit venir pour la démonstration et me fit affronter Lucas, probablement le garçon le plus musclé de tous mes petits camarades.

Lorsque le professeur siffla le début du combat, je n'eus pas le temps d'esquisser le moindre geste et me retrouvai sans comprendre comment la tête plaquée au sol et le bras tordu dans le dos. Lorsqu'on me permit de me relever, un énorme hématome prenait déjà forme sur ma pommette gauche.

Des semaines passèrent et je commençai à m'habituer à la vie à Aloyria. Bien que je m'améliorai dans tous les cours, il en restait un pour lequel mes talents restaient au plus bas : l'art appliqué. Ainsi, Mme Selem qui avait fondé des espoirs sur moi abandonna vite ses projets.

Ce jour-là, comme tous les autres jours de beau temps, notre enseignante Mme Selem, nous conduisit dans le parc du centre, un endroit propice à la pratique élémentaire puisque toutes les essences y étaient toutes présentes en grande quantité.

Nous nous dispersâmes, cherchant chacun l'endroit le plus propice à l'exercice de notre essence, c'est-à-dire l'eau pour moi. Je m'approchai donc du ruisseau et m'assis sur un rocher comme à mon habitude, me concentrant sur l'élaboration d'un mur d'eau.

Evidemment, le mur avait l'épaisseur d'une feuille de papier, mais bon j'avais quand même réussi à le dresser. Alors que je le faisais disparaître progressivement, un hurlement résonna dans le parc, ébranlant la terre. Je connus un moment de terreur, qu'est-ce qui pouvait bien produire un bruit comme celui-ci ; c'était inhumain...

Quelques secondes s'écoulèrent et la voix de notre professeur s'éleva : elle semblait paniquée et nous criait de rejoindre le bâtiment le plus rapidement possible. Paralysée par l'angoisse, je ne sortis de ma torpeur que lorsque Catherine me tira par le bras en disant : « Bouges toi ! Vite ! »

Aloyria: De Feu et D'EauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant