Chapitre 2

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Alors que les sirènes se taisaient et que la ville dormait, une silhouette s'approcha de la maison des Foster, laissant traîner derrière elle un parfum étrange de renouveau. L'homme vêtu d'un costume-cravatte et d'un long manteau noir avait une chevelure d'ébène, dans laquelle quelques cheveux blancs reflettait les rayons de la lune. Il frappa à la porte, troublant le silence qui reignait dans la rue, comme s'il ne faisait pas nuit et que personne ne dormait. Monsieur et madame Foster, tout juste sortis du lit, vêtus de leurs peignoirs, ne tardèrent pas à lui ouvrir la porte. Lorsque les beaux yeux bleus de la maîtresse de maison croisèrent les yeux sombres de l'homme qui se tenait à sa porte, un frisson la traversa, et elle sut qu'il était temps. Elle avait déjà été confronté à ce visage, d'une douceur et d'une fermeté extrêmes, quinze années s'étaient écoulées depuis. Le couple le fit entrer et verrouilla la porte derrière lui, de peur que leurs mots ne s'échappèrent de la maison et ne s'ébruitèrent dans toute la ville.

"- Vous devez savoir pourquoi je suis ici, commença l'homme mystérieux.

- Nous le savons, acquiesça la femme qui semblait redouter ce moment.

- Est-elle ici ?

- Elle est dans sa chambre, elle ne nous a pas adressé un mot ce soir, s'inquiéta-t-elle.

- Je la sens, vous a-t-elle parue étrange ?

- Elle l'a toujours été, lui signifia Monsieur Foster d'un air nerveux et sarcastique.

- Je veux dire, effrayée ? se reprit-il

- Elle était bizarre ce soir, lorsqu'elle est rentrée elle est tout de suite montée et s'est enfermée dans sa chambre.

- Ca s'est produit, conclut-il.

- Vous voulez dire que..."

Elle n'osa pas finir sa phrase, elle avait toujours redouté ce moment, elle était même effrayée à l'idée que cela puisse se produire un jour, et pourtant, ce jour semblait être venu. Le professeur Wittson demanda à voir Asher, au grand soulagement de Monsieur Foster qui, depuis sa dernière visite, avait attendu ce jour avec impatience. Quinze année séparaient le jour où cet homme leur avait amené la petie fille blonde au comportement étrange, et ce soir où il allait la leur reprendre, enfin. Non pas qu'il n'aime pas les enfants, mais l'attitude de la jeune femme avait grandi en mystère ces dernières années et il sentait bien que quelque chose de puissant et de certainement mauvais grouillait en elle, il retenait son souffle à chaque fois qu'il se trouvait dans la même pièce qu'elle, de peur qu'elle n'explose et le tue, comme s'il faisait face à une bombe. Madame Foster monta les escaliers et alerta de sa voix douce la jeune femme qui n'avait pas bougé de son coin. Elle rejoignit les deux hommes en attendant celle qu'elle avait élevée et considérée comme sa fille pendant quinze ans. Son mari n'avait jamais compris son attachement pour ce monstre qui ne faisait que sommeiller et qui pouvait se réveiller à n'importe quel moment. Après tout, il y avait de quoi avoir peur. Tous les médias avaient parlé, quinze ans auparavant, de cette petite fille qui était miraculeusement sortie indemne d'un incendie ravageur et avait mystérieusement disparu sans laisser de traces. Lorsque le professeur Wittson vit la petite fille qu'il avait confiée à ce couple se présenter à lui comme une jeune femme ravissante dont le regard scintillait d'une étrange lueur, il eut l'impression de retrouver une vieille amie, un membre de sa famille éloignée. Il s'adressa à elle d'une voix douce :

"- Bonsoir Asher, je suis le professeur Wittson, tu te souviens de moi ?"

Elle avait beau fouiller dans ses souvenirs, le visage du professeur ne lui apparut que comme étranger, même totalement inconnu. Et la seule chose qui lui occupait l'esprit était Theo, elle ne savait même pas s'il était encore vivant. Et malgré la présence intimidante du professeur, elle ne pensait qu'à cet horrible incident. Il baissa les yeux, comprenant que quelque chose la préoccupait, puis il l'invita à s'asseoir face à lui, juste à côté de madame Foster dont le visage figé présageait un malheur. Monsieur Foster, comme toujours, tournait le dos à la jeune femme et semblait nerveux. Le professeur attendit une seconde qu'il se retourne mais il n'en fit rien. Il se concentra alors sur la jeune femme en face de lui, elle fixait le sol, les bras croisés et les mains crispées autour de ses bras. Le professeur ne faisait que la convaincre davantage sur sa culpabilité, quelque chose n'allait pas chez elle et c'était quelque chose de grave.

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⏰ Last updated: Jul 05, 2017 ⏰

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