I.

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Niall sort de la salle de bain, ses cheveux blonds dégoulinant dans sa nuque jusqu'au col de sa chemise. Je relève les yeux de mon téléphone, exaspéré par son éternel habitude à nous mettre en retard pour toutes nos soirées. Nous devions rejoindre nos amis depuis une heure au moins, afin de célébrer notre première année à l'université tous ensemble. J'envoie un message sur la conversation de groupe pour prévenir que nous ne serons pas à l'heure. Je reçois immédiatement des protestations de la part de Danielle, Josh et Mathis. Je montre les messages à Niall qui se marre, puis retourne à la salle de bain sans s'excuser. Au bout d'un moment, mon meilleur ami daigne finalement se tenir devant moi.

- Bon, on y va, Louis ? Demande-t-il les mains sur les hanches. Ca fait une demi-heure que je t'attends !

- Tu ne manques vraiment pas du culot, Horan, je grogne en attrapant ma veste en cuir.

- Ne m'appelle pas Horan. Je déteste mon nom de famille et tu le sais.

- Et moi je te déteste à toujours nous mettre en retard !

- Tu m'aimes, ne le nie pas, Tomlinson, me provoque-t-il. Tu ne rencontreras jamais l'homme de ta vie à l'Heaven, de toute façon, ça ne sert à rien de se presser.

Je passe un bras autour du cou de Niall et le vire hors de ma chambre pour fermer la porte du dortoir. Il sort une bouteille de son sac, et nous commençons à boire sur la route. Nos amis auront déjà commencé à boire lorsque nous arriverons, alors il faut rattraper notre retard. Du moins Niall le rattrape, tandis que je m'occupe de le garder sur le trottoir pour ne pas qu'il court en plein milieu la route. On traverse les rues de Londres, parlant fort et riant. Puis nous arrivons à l'Heaven, avec ses néons verts et bleus qui me brûlent les yeux, ce qui a le don de m'énerver. Pourtant, ce n'est rien face à la file d'attente qui nous fait face. Une quarantaine de personne, si ce n'est pas plus, attendent à l'extérieur du club. J'attrape Niall par le bras, me retenant de lui passer un savon car c'est de sa faute si nous devons attendre tout ce temps dehors. On rejoint finalement Danielle, qui nous fait des grands signes pour qu'on la repère dans la foule. Ils ne sont pas encore tout à fait ivres, et ça me rassure.

Nous entendons la musique, la file n'avance pas et je commence à véritablement m'énerver. Cela fait une demi-heure qu'on attend dans le froid. Des personnes se sont rajoutées derrières nous, et lorsque la queue avance enfin, des protestations violentes nous arrivent de derrière. Je tourne la tête et aperçois trois personnes passer devant tout le monde. La grande blonde semble avoir des jambes qui n'en finissent pas ; elle est accompagnée d'un jeune homme à la peau noire, et ils s'approchent ensemble du videur. Je me mets alors à protester moi aussi, ils n'ont aucunement le droit de nous passer devant de cette manière, ils doivent faire la queue comme tout le monde. Puis, en tournant le regard, je tombe sur des yeux verts vifs qui me plantent sur place. Le garçon ne semble pas avoir l'âge de venir dans un club, son visage enfantin est encadré par de jolies boucles brunes, pourtant, il avance lorsque son amie blonde l'appelle. Ils rentrent dans le bar et j'oublie les yeux verts pour continuer de protester jusqu'à avoir gain de cause et finir par entrer à l'intérieur de l'Heaven.

Tout est de trop, dans ce club. Il y a trop de musique, trop de monde, trop d'alcool, trop de fumée. On ne se voit plus, on ne s'entend pas. Ce sont seulement des masses de personnes, se rapprochant, se collant, avant de s'éloigner lorsque le rythme de la musique change. Je ne parviens pas à m'amuser, ce soir. Je vois Niall danser avec Danielle, ils ne sont pas en rythme mais ont l'air de s'amuser, ce qui me fait rire à mon tour. Je bois d'une traite la fin de mon verre, affalé contre le canapé libre... Je n'arrive vraiment pas à me détendre ce soir, un rien me stress. Pour tenter de me calmer, je vais à l'arrière du club, au coin fumeur. Il fait froid, et j'ai beau serré ma veste en cuir contre mon torse, le vent passe en dessous et me fait frissonner.

Leather JacketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant