Suite à ce qui s'est passé ce matin, je me suis retrouvé à l'hôpital.
Verdict? J'ai 3 côtes cassés, et des hématomes pleins le corps et le visage.
Les médecins me regardent comme ci j'étais une pauvre petite victime sans avenir. Oui, je sais que je me suis laissé faire par mon père mais que voulez-vous que je fasse? Je ne vais tout de même pas contre-attaquer car le résultat sera encore pire qu'il ne l'est déjà.
Arrêtons de parler de moi, parlons plutôt de ma mère. On dit que les yeux sont le miroir de l'âme. Si je devais me fier à ce que je vois, l'âme de ma mère est momentanément hanté par le diable. Ses yeux sont empreint d'une colère si noir que même Satan en aurait peur. Je pense que si elle en avait la force, elle tuerai mon père pour en finir une fois pour toute.
Vous allez me dire ' Pourquoi ne divorce-t-elle pas? Cela serait vachement plus simple." Sauf que c'est tout le contraire. Mon père est tellement possessif et violent qu'il nous traquerai ma mère et moi jusqu'au bout du monde. Seul Dieu sait ce qui pourra se passer quand il nous retrouvera. Une chose est sure, c'est qu'il ne retrouvera.
Fermons cette brève parenthèse. Les médecins m'ont demandés ce qu'il m'était arrivé. J'ai répondu que j'étais tombé du scooter et que mon père m'avait retrouvé au coin de la rue. Je pense que certains m'ont cru, d'autres pas. Une chose que vous ne savez pas, c'est que c'est mon père qui m'a emmené à l'hôpital après s'être rendu compte de ce qu'il m'avait fait.
En parlant de lui, le voilà. Il s'approche lentement comme ci il avait peur de me faire mal. Il est trop tard pour ça. Je le regarde avec un air de peur. Une fois près de mon lit, il chuchote qu'il est désolé, qu'il a déconné et qu'il ne recommencera plus jamais car il a failli perdre sa fille. Ce n'est que du baratin mais j'accepte ses excuses comme à chaque fois.
Mon médecin principal, Dr Jones, me dit que je dois rester à l'hôpital pendant au moins 1 mois sans bouger pour ne pas empirer ma situation. Il y a chez lui quelque chose de différent, on dirait de la compassion, de l'empathie ou du moins ce qui s'y ressemble le plus. Il ne me regarde pas avec pitié comme le font tout les autres. J'ai le sentiment qu'il veut m'aider, qu'il veut que je vive et non survive.
Il s'approche de moi, s'assied près de mes jambes et me dit : " Il y a chez toi cette lueur d'espoir, une lueur qui te permet de survivre dans ce monde si cruel. Il est vrai que je ne te connais que depuis quelques heures mais j'en sais déjà tellement sur toi."
Il marque une courte pause, mon regard est interrogateur. Je ne comprends pas où il veut en venir.
Il reprend : "Tu prends le poids du monde sur tes épaules, tu te bats contre tes démons intérieures et extérieures. Tu penses que ta vie ne se résume qu'à recevoir des coups et ne jamais en donner. Tu crois que tu es destiné à être malheureuse. Tu te trompes, et je te le prouverai."
Ses paroles étaient si douces, si réalistes, qu'elles m'ont permises de m'endormir.