Chapitre I

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Lundi 11/02 

Vous croyez qu'on remarquera mon absence en cours si je me noie dans les douches? Non parce que, la dernière chose que j'ai envie de faire, c'est de sortir dans les couloirs et de voir les autres.

Hier, alors que nous nous apprêtions à rentrer en cours d'Histoire, cours que nous 3e B partageons avec eux 3e E (nous ne sommes que quinze dans une même classe donc les cours se font par avec deux classe a chaque fois), Lucy a décidé qu'il serait temps de faire quelque chose pour moi. Selon elle, je vais mal depuis la rentrée et ça empire de jours en jours. C'est vrai que je ne fais pas beaucoup d'efforts, comme sourire ou participer en classe, mais ce n'est pas à cause de ÇA. Enfin si peut-être... Mais toujours est-il que madame s'est dit: "Pourquoi ne pas pousser discrètement Léo sur Kenway avant d'entrer en cours? Histoire de faire un "contact"!".

Quand Lucy à une idée en tête, rien ne peut l'arrêter:

Lucy est passée derrière moi et a fait mine de trébucher sur un objet invisible. Dans son élan, elle m'a poussé vers l'avant, me projetant sur Kenway. Je crois que je n'ai jamais autant eu honte de ma vie. J'étais totalement paralysé, ce qui était hyper gênant vu la position dans laquelle j'étais: Kenway, qui s'était retrouvé plaqué contre le mur, me retenait de tomber en me tenant par les épaules. J'ai relevé la tête. Grossière erreur, très mauvaise idée. Parce qu'en faisant ça, je n'avais pas prévu d'être confronté au sourire amusé du blond.

"- Bah alors Jeffy, tu sais plus tenir debout?"

Un rire s'est élevé derrière moi et je n'ai pas eu le temps de réagir: Dam Domingo, "l'ami" de Kenway qui lui servait plus de garde du corps contre l'ensemble des filles de l'internat, m'a attrapé par le tee-shirt et m'a soulevé du sol. Il m'aurait frappé si Lucy n'était pas intervenue. Cette fille peut devenir vraiment flippante si quelqu'un s'en prend à ses amis.

J'ai séché les cours -je sais c'est mal mais j suis pas d'humeur- et je suis allé directement dans ma chambre pour réfléchir. Décidément, j'enchaîne les mauvaises idées. À quoi ça sert de réfléchir si toutes mes pensées sont dirigées vers un blond qui s'amuse à me pourrir la vie! Ma vie était déjà compliquée, mais là je vais finir par croire que mon subconscient m'en veut à mort. Le pire dans l'histoire, c'est que je ne comprends pas ce qui m'arrive. Kenway est un 3e E, je le déteste, il me déteste et ça depuis quatre ans. Alors pourquoi quand on parle de lui je m'intéresse soudain à la conversation, moi qui reste a l'écart? Pourquoi quand nos regards se croisent, alors qu'il est sûrement en train mettre au point un plan pour me ridiculiser, je détourne les yeux? Comme si j'étais gêné de sa présence...


Jeudi 14/02

La Saint Valentin, le pire jour de l'année selon moi. Enfin pas pour tout le monde apparemment puisque, comme chaque année, Kenway a une montagne de cadeaux et de lettres sur la table du self ou il a l'habitude de s'assoir. Moi je n'ai rien, comme chaque année.

Une fille de la classe de Kenway est venue m'apporter une lettre juste avant que je ne quitte le self pour aller en cours. C'était une grande brune, si je ne me trompe pas c'était Lydia. Je me doutais que la lettre n'était pas d'elle, mais elle a cru bon de préciser.

"- Ne crois pas que je m'intéresse a toi pauvre nul, on m'a juste demandé de te donner ça et échange la personne fais mon devoir de maths. C'est un bon arrangement."

Ensuite elle est partie. Tant mieux, je ne voulais pas lui parler. Comme Lucy me lançais des regards curieux, j'ai décidé de ranger ma lettre. Je la lirais ce soir.

Ça a été dur, mais j'ai survécu à cette journée. Entre Lucy qui tentait de voler ma lettre et les filles qui bousculaient tout le monde pour essayer de parler a Kenway, j'ai failli y laisser mes lunettes. Je ne comprends jamais pourquoi tout le monde veut sortir avec le canadien. Personne ne s'intéresse a moi, pourtant Lucy dis que je ne suis pas trop mal: des cheveux noirs très épais qui m'arrive dans le bas de la nuque, des yeux bleus cachés par une paire de lunettes noirs, une peau pâle. Je ne suis pas très grand...Je suis carrément petit mais ça on s'en fiche non? J'ai aussi un visage très fin, on ne peut pas faire plus efféminé. En réalité je ne m'en fiche pas trop, je n'ai pas un physique très masculin, on me prend souvent pour une fille.

Code KenwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant