Deadline [Terminée]

Muja Kina

Je m'appelle Muja Kina. J'ai des cheveux roses pâles, tout comme mes yeux. J'ai fini mon parcours scolaire depuis peu, mais je ne suis pas dans la vie active. Depuis quelques mois, je cherchais un emploi. J'en ai trouvé un dans un lycée. Ils proposaient le poste d'infirmière remplaçante. Je n'ai pas fait d'étude en médecine, mais on m'a dit que ce n'était pas nécessaire pour un simple remplacement. Je savais faire des bandages, désinfecter des plaies et utiliser les médicaments, j'ai donc été embauchée.

Je suis un peu maladroite et gauche, mais les gens disent généralement que je suis sympathique malgré ma naïveté.

Je ne sais pas pourquoi, mais quand j'ai vu ce garçon, mon coeur s'est emballé. Il s'était  foulé la cheville en sport. Je lui ai demandé son nom tout en le soignant. Taro Yamada. Il semblait un peu mal à l'aise, mais je ne pouvais m'empêcher de le trouver mignon.

Je me demande si c'est mal d'aimer un élève. Mais dès qu'il passe devant l'infirmerie, je lui souris timidement.

Bonjour Amour.

Mais, il y a peu, j'ai été accusé de crimes que ne n'ai pas commis... Je ne suis pas une voyeuse, ni une voleuse, pourtant, c'est ce que tout le monde croit. J'ai failli être expulsée, mais, tout bien réfléchi, j'aurais préféré.

Mais la situation est devenue intenable. Les gens m'insultent quand ils passent devant l'infirmerie, j'entends tout le monde chuchoter sur mon passage. Ils ricanent. Rumeurs après rumeurs, mon énergie et ma bonne humeur s'amenuisent. J'essaye de ne rien laisser paraître, mais c'est impossible...

Mais hier soir, ça a été le coup de grâce. Taro est passé dans le couloir. Comme à mon habitude, je l'ai salué. Il m'a regardée, je voyais de la méfiance et du dégoût dans son regard. Il a continué sa route sans même se donner la peine de me répondre.
J'ai senti mon coeur se briser. Je ne peux plus tenir... Il ne me reste qu'une chose à faire.

J'en suis là de mes reflexions, à me remémorer ma vie, une dernière fois. J'ai fixé la corde. J'ai fait le noeud. J'essaye de trouver une raison de ne pas enlever la chaise. Quelq'un pour me retenir ? Pour me regretter ? Une utilité à mon existence ?
Non, non, trois fois non.
J'enlève la chaise.

La corde me serre le cou. Je n'ai rien à regretter. Pour oublier la douleur, cette sensation d'etouffement, je visualise le visage de Taro.
Adieu Amour.