Shattered Star (Palette X Goth) [PAUSE]

Nouvelle Vie

C'était un jour comme les autres.
Les oiseaux chantaient et les fleurs fleurissaient.
Je regardais tristement le paysage défiler devant mon oeil alors que mon père nous conduisait dans notre nouvelle maison. J'entendais le léger bruit du moteur de notre petite voiture rouge et la radio passait de diverses musiques à la suite.
Tout le voyage était plongé dans le silence complet.
Mon père était concentré sur la route et mon papa regardait simplement devant lui.
Je n'étais apparament pas le seul à ne pas trouver un sujet de conversation.
Je poussai un long soupir et reposai ma tête sur la fenêtre.
Mes parents avaient décidé de déménager et de laisser notre ancien village derrière nous.
J'avais dû tout laisser derrière, ma maison, mon village, mon école, mon ami...
Je serrai les dents et tentai de ne pas laisser mes larmes couler. Je n'avais qu'un seul ami et j'avais dû le quitter.
Je sentais de petites gouttes tomber le long de mes joues. Je laissai un frêle petit soupir s'échapper de ma bouche et fermai les yeux en espérant que le monde autour de moi s'efface.
Je sentais les soubresauts de la voiture me bercer et me laissai glisser dans un profond sommeil.

- Goth? Réveils-toi! Nous sommes arrivés!

Je fronçai légèrement les sourcils et ouvris lentement mes yeux. Je plissai les orbites à cause de la lumière et vis mon papa me sourire. Je laissai ma seule pupille croiser la sienne et lui souris à mon tour. Il s'avança vers moi et décrocha ma ceinture de sécurité. Je sentais sa douce écharpe rouge glisser sur mon visage et il m'aida à sortir de la voiture.
Mon père était déjà en train de sortir les valises et il ferma le coffre. Mon papa me tint la main et nous nous dirigeâmes vers la porte en bois de la nouvelle maison.
Les murs de la villa étaient blancs, pas une seule trace gâchait sa blancheur. La toiture était composé de tuiles bordeaux et les vitres étaient neuves.
Mon papa posa sa main squelettique sur la poignée dorée et poussa la porte.
Une odeur de renfermé nous accueillit et le parfum me fit grimacer.
Les pièces étaient totalement vides et les échos de mes pas sur le parquet résonnaient dans l'espace.
Mon père déposa nos valises dans un coin de la pièce principale et mon papa ouvrit la fenêtre pour faire passer l'air frais.
Moi, je décidai de faire une visite des environs.
La maison était composée de deux étages et d'un jardin.
Je passai dans la cuisine et vis une porte coulissante en verre menant au jardin.
Je posai ma main trouée sur la surface translucide et poussai la porte sur le côté.
La petite brise me caressait doucement le visage et le chant des oiseaux m'apaisait énormément. Une clôture en bois beige séparait les bois de mon nouveau jardin. Je m'approchai de la clôture et observai les feuilles des arbres qui volaient au vent.
Je pouvais reconnaître des sapins, des chênes, des hêtres et des bouleaux. Je laissai mon regard tomber et vis le gazon vert fraîchement coupé décoré de petites pâquerettes blanches.
Je me demandais si mon papa allait me laisser refaire un beau jardin comme dans notre ancienne maison qui me manquait déjà.
Je me rappelais de toutes les heures que j'avais passé dans ce jardin.
Je l'avais décoré et j'avais planté chaque arbre et fleur sur son sol, avec l'aide de mon papa bien entendu.
Le jardin avait toujours été un endroit dans lequel je passai la plupart de mes journées.
J'avais pour habitude de finir le peu de devoirs que j'avais et de descendre dans le jardin avec un livre que je lisais pendant des heures.
J'avais toujours adoré lire. Je n'étais pas très social non plus. Mais même avec cette anxiété constante, j'avais tout de même pu devenir très proche avec une seule personne.
Je baissai la tête et m'assis sur le gazon encore mouillé par la rosée.

Mon ami avait toujours été là, avec moi.
À chacune de ses visites, je l'attendais impatiemment et scrutais la rue du regard par la fenêtre du salon.
Nous passions notre journée dans le jardin, à jouer à de simples petites jeux enfantins qui nous faisaient rire aux éclats. Des fois, nous nous aventurions dans la forêt et grimpions aux arbres pour observer la vue du petit village perdu en campagne.
Je revoyais son regard le jour de mon départ.
Mes parents rassemblaient nos affaires alors que j'étais assis dans la voiture, refusant de lever la tête et de croiser son regard. Finalement, mes parents rentrèrent dans la voiture, secouant légèrement le véhicule et j'entendis le moteur démarrer. Je levai enfin les yeux et regardai par la fenêtre.
Il était là, un triste regard imprimé sur son visage, me regardant avec de grands yeux baignés de larmes en agitant lentement sa main pour un dernier adieu.

Je levai les yeux vers le ciel bleu nuancé de blanc grâce aux nuages qui se baladaient librement à l'aide du vent et sentais mes larmes chaudes couler sur mes joues teintées de violet.
Les rayons du soleil passaient à travers le feuillage verdoyant des arbres de la forêt et je sentais la douce lumière me caresser le visage.
Puis, le bruit de la porte coulissante me fis reprendre mes esprits et je frottai rapidement mes yeux pour sécher mes larmes. Je tournai la tête et vis mon père marcher vers moi.
Il posa une main sur mon épaule et ma seule pupille se plongea dans ses orbites noires. Il me sourit chaleureusement et s'agenouilla devant moi. Il me prit dans ses bras et je cachai mon visage dans sa veste noire.
Quelques minutes passèrent et il finit par se relever. Il m'offrit sa main et je la pris. Il me ramena à l'intérieur et nous vîmes mon papa tenter de porter les valises à l'étage. Mon père se mit à rire et mon papa tourna la tête vers nous, une teinte bleue bien visible sur ses joues.

- Te moques pas de moi Reaper! Je suis fatigué!

Mon père vola jusqu'à lui et posa son menton sur son épaule. Il prit les poignées des valises et dit:

- Laisse-moi faire Geno...

Un bleu vif envahit le visage de mon papa et il commença à bégayer alors que mon père montait les valises en haut des escaliers en volant.

- Ç-Ça c'est de l-la triche! J-Je ne te p-permets pas!

Je commençai à rire en voyant mes parents agir de la sorte.

J'avais vraiment de la chance...