Chapitre 5

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Sa hache sur l'épaule, Astrid traversa le village sous les regards de ses habitants. Ils avaient changé dernièrement. Depuis l'arrivée d'Harold au village, la blonde s'était vu confrontée à des villageois hostiles pour certains, honteux pour d'autres. Dans un sens comme dans l'autre, le veto qu'Astrid et Stoick par la suite avaient mis sur le garçon n'avait laissé personne indifférent. Mais depuis quelques jours, ces sentiments divergents avaient encore changé. La présence d'Harold à la forge qui avait autrefois fait se glacer le sang de nombreux villageois commençait à devenir partie intégrante du décor de Beurk, les villageois maintenant habitué à voir le jeune homme à la fenêtre de l'atelier, un marteau dans la main et une épée dans l'autre.

Le fait qu'il n'ait trucidé encore personne en avait rassuré beaucoup. Ne restait que les abrutis tels que Mildew et sa clique de traditionnalistes qui restaient campés sur leurs positions.

La forge enfin en vue, Astrid s'étonna de voir l'objet de ses pensées – les bonnes, pas les autres – dehors, user de ses doigts experts pour accrocher la longe du filet d'un yak sur l'une des poutres de la boutique.

« Harold ? Héla-t-elle.

- Hey Astrid, ça va ? »

Sa voix était distraite par son travail mais la jeune femme reçut tout du même un regard suivit d'un sourire lorsqu'elle répondu.

« Ouais ça va... Tu fais quoi là ?

- Johann n'est pas venu livrer de fer depuis un moment et on va commencer à en manquer. Gueulfor et moi on va s'en créer. Ça fait des années que j'ai pas fait ça... »

Astrid hocha doucement la tête et regarda Harold frapper la bête sur le flanc tout en se tournant vers la porte de la forge.

« Gueulfor ! J'ai la bête !

- Parfait ! Entendit Astrid du fin fond de la boutique. Attrape le matériel ! »

Le jeune homme ne répond pas et entre d'un pas vif dans l'atelier. La Viking le suit en quelques foulées pour l'éviter d'une pirouette quelques secondes après lorsqu'il ressort, le plein de pioches en tout genre dans les bras. Il les déposa bruyamment dans le chariot accroché au yak et retourna derechef dans la fonderie.

« Je savais pas que vous aviez tout ça... Murmura la blonde en jetant un œil dans la charrette.

- Pas assez de minerais sur cette île, expliqua Harold dans un passage. Le matériel est enterré la plupart du temps.

- Enterré ? Pourquoi ?

- Réserve de fer en cas de grande crise ! »

Cette fois, c'était Gueulfor qui se joignit à eux, un paquetage de tissus dans la main qu'il déposa au fond du chariot. Devant la mine interrogative d'Harold, il s'exprima.

« Mes culottes, on ne sait jamais !

- ... J'aurais aimé vivre sans cette image en tête. »

Gueulfor partit dans un rire et disparut à nouveau dans la boutique sous les yeux déconfits du garçon.

Sérieusement, c'était son mentor ça ?

« J'avais jamais pensé qu'on serait à court de fer un jour... Murmura la voix pensive d'Astrid.

- Tu pensais que le fer tombait des arbres ? Se moqua son vis-à-vis.

- Bien sûr que non... Répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Mais j'ai toujours pensé que le village aurait toujours de quoi subvenir à sa protection.

- Les armes ramassées sur le champ de bataille – enfin, pour les rares qui ont pensés à en prendre – sont de mauvaise manufacture, on n'y peut rien.

HLBT2 / Beurk La Honteuse PAR GEEK NARVALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant