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  Nous sommes que tous les deux de réveillés. Juste nous, dans le noir sinistre de ma chambre. Je me sens faible, c'est lui qui à le pouvoir. Que va t-il se passer ? Je ne sais pas moi-même. Mon état d'esprit ? Angoissée, mais heureuse à la fois. Je sens qu'il y a quelque chose entre nous. Je me sens bien avec lui. Je suis allongée en position fœtal et lui aussi. Ses yeux gris sont plongés dans mes yeux verts. À travers son regard, je peux lire de la satisfaction. Ses cheveux clairs sont sur le coussin. Son sourire met en avant son visage fin, il est si beau. Nos mains sont collées. J'apprécie ce moment.   

Nous nous disons rien. Nous ne bougeons pas. Nous profitons de ce moment de paix où la famille ne sera pas là pour nous juger.

Nous le savons ! Quelque chose a fleuri en nous en ce jour de réveillons. Est-ce un cadeau du ciel ?  Je ne sais pas. Mais je l'aime ce cadeau. 

Après cette nuit, ça sera un jour nouveau. Peut-être que toute la magie du réveillon de Noël s'envolera. 

Il pose sa main dans mon dos. Surtout, ne descends pas plus bas. Hurle ma conscience. 

Sa main d'homme fait des vas et viens dans mon dos. D'ailleurs, je suis toujours vêtue de ma robe noire. 

Sa main descend le long de mon dos, ce qui me fait frissonner. Ne descends pas plus bas. Me répétai-je sans cesse.

- Je peux ? Me demande t-il de sa voix grave mais douce.

Une hoche la tête sans réfléchir. Qu'est-ce que je viens de faire ? Non ! 

Sa main descend le long de mon dos jusqu'à arriver sur mes fesses. Oh mon dieu ! Mon cœur s'accélère. Je le sens battre. Je suis sûr que même lui peut l'entendre. C'est la première fois en quinze ans qu'un homme me touche. Je ne suis pas bien du tout. 

J'angoisse aussi pour demain. Qui sera un jour nouveau. Il sera sûrement très gêné de ce qu'il aura fait, sachant qu'il est un peu bourré. J'ai peur que demain la phrase "Désolé, on oublie tout ce qu'il s'est passé" sorte de sa bouche. Je ne pourrais pas supporter. Je suis déjà trop attachée à lui. Le prénom Océane revient dans ma tête. Je baisse les yeux, incapable de le regarder.

Sa main s'enlève de mes fesses.

- Désolé. Me dit-il d'une voix douce qui me fait craquer.

Je tourne ma tête de gauche à droite, incapable de répondre. Le battement de mon cœur ralenti. La fatigue commence à tomber. Je ferme les yeux quelques secondes, je veux pouvoir m'endormir à ses côtés. Je suis si bien près de lui. L'odeur de son parfum me monte aux narines, j'aime ça. 

Impossible de dormir... Je suis trop stressée. 

- Je peux te faire un câlin ?

Oui ! Vas-y. Après réflexion.

- Non désolé. Je ne préfère pas.

Toujours plongée dans son regard, je peux en lire de la déception. Je ne peux pas faire ça, on en fait déjà trop. Il force. Mais je ne cède pas. En fait, ça me fait peur. J'ai peur des réactions des parents. De sa réaction demain. De ce qu'il va se passer si on fait un câlin. C'est la première fois que je ressens ce sentiment. 

Ça fait maintenant une dizaine de minutes qu'on ne s'est rien dit...

- Je vais devoir y aller, je suis fatigué. En posant sa main près de mon visage.

- D'accord. Dis-je d'un souffle.

- A moins que tu veuilles que je reste là ? 

Oui !

- Je ne préfère pas, si les parents le savent. Ça ne va pas très bien se passer.

- Tu n'as pas faux, à demain alors.

Je lui fais signe de la main -QUOI ?- Je n'ai même pas pu lui dire au revoir d'une façon normal. Je suis bizarre.

Je me remémore toute la soirée, tout à commencé à cause ou grâce à mon petit doigt. Je frissonne. Suis-je amoureuse ? Oui, surement. Je soupire, finalement, j'aurais dû prendre une cuite -ou pas- ça se tombe, on aurait fait n'importe quoi. J'échappe vite cette pensée de ma tête, et m'endors en m'enlaçant mes mains avec le sourire au visage.



Un amour impossible - ou presqueWhere stories live. Discover now