la putain de voix

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***ATTENTION***
Ce chapitre parle d'automutilation.
Âmes sensibles ou victimes d'automutilation, s'il vous plaît assurez-vous d'être prêts ou abstenez-vous.
Je vous aimes et crois en vous. 💗

Ma partie préférée du temps chaud est sûrement le matin, quand je me réveille avec le soleil, un vent chaleureux qui me caresse le visage et l'impression d'être heureuse.
Malgré que le soleil soit présent toute la journée, mon impression de bonheur se dilue rapidement. C'est étrange à expliquer, mais je vais faire de mon mieux pour que vous compreniez comment je me sens. C'est mon psy (je déteste ce mot) qui m'a dit qu'écrire ce que je pense pouvais me faire du bien. L'idée ne me fais pas sauter de joie, mais j'ai beaucoup de temps à perdre et de trop mauvaises notes en français alors je me suis dis; pourquoi pas faire d'une pierre deux coups et avoir l'air de faire quelque chose de ma vie pour une fois?
Voilà.
Donc comme je disais, ma bonne humeur s'estompe rapidement. Elle laisse sa place à un sentiment d'irritation extrêmement épuisant. C'est comme si chaque chose que je touche, fais ou dis, est coupante comme un couteau. Il faut que je sois constamment prudente à ne pas me couper. Assis-toi bien, parle mais pas trop, complimente tout le monde, ne prends jamais de mérite pour rien, ne te fâche jamais, ne montre jamais tes vrais sentiments. Un sourire scotché sur le visage et des belles jambes, c'est tout ce dont une fille à besoin. Une petite voix dans ma tête me rapelle quoi faire à chaque moment de la journée. Mais est-ce la mienne? Est-ce que c'est moi-même qui me traite de conne, pute, mocheté? Qui est entré dans ma tête pour me dire de telles choses? Pourquoi est-ce que je lui accorde de l'importance? Je me soûle moi-même avec mes questions. Chaque respiration que je prends, c'est la même chose que lorsqu'on passe un doigt sur le côté d'une lame. On sait très bien qu'on risque de se faire mal mais on le fait quand même parce qu'on veut le dernier bout de gâteau collé au couteau. Puis le soir venu, après avoir passé une journée avec une impression de lame dans l'air, je n'ai plus le choix, il faut que je le fasse pour ne pas devenir folle. Il faut que je sente la douceur, la froideur coupante d'une lame sur ma peau. Ça me délivre, me prouve que j'ai raison, je n'ai rien imaginé, il y a des couteaux dans l'air. Cette foutue voix se tait pendant un moment qui me paraît trop court. Pourtant chaque soir, je fais une coupure plus longue que la dernière...
J'ai compris que la seule façon de régler une dépendance, c'est d'en créer une nouvelle en espérant qu'elle soit moins destructrice que la dernière.

Mais vous voyez, j'avais pas pensé à ça. Je me suis jamais doutée que quelqu'un pouvait tomber dans quelque à chose de si intense. Je jure que j'ai pas fait exprès. Ça m'a pris d'un coup, sans même me laisser le temps de donner mon avis.


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⏰ Dernière mise à jour : Aug 14, 2017 ⏰

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