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] PDV ALICE [

Je me frayai difficilement un chemin dans la foule d'élèves présents ce jour-là. En même temps, c'était naturel, le jour de la rentrée...
Tout le monde se pressait près du bâtiment de la vie scolaire : c'était sur celui-ci qu'on avait affiché les sept classes de quatrième de cette année. Après avoir cherché pendant un court instant, je repérait le familier "LAUREN Alice ", sur la liste des 4°7. Je notais dans ma tête deux autres noms : celui d'Emi Ackroyd, ma meilleure amie, et de "Ferdinand Luchino", dont je n'avais jamais entendu parler. Sûrement un nouveau...
Bientôt, la pluie força les cent soixante-seize élèves de quatrième à foncer dans les salles où les attendait normalement leur nouveau professeur principal.
Dans la foule, je ne trouvais pas Emi : je me dirigeais donc seule vers la salle A101, où étaient censés se rendre les 4°7. Ouf, j'ai échappé au gros de l'averse : je suis entrée dans le bâtiment A au moment où la pluie redoublait.
Il était 8 heures et demie , et quelques élèves arrivèrent encore, mais tout le monde était présent. Et tout le monde fixait la professeure : personne ne l'avait jamais vue. On pouvait dire qu'elle n'était pas trop mal non plus ; des cheveux coupés en carrés blonds (je voudrais faire pareil mais ma mère me tuerait), des yeux bleus-gris et des lunettes rectangulaires noires qui lui donnent un air jeune et sérieux en même temps. Elle attendit patiemment que tout le monde se calme , avant d'annoncer d'une voix claire :

- Bonjour, je suis votre professeure principale de cette année : Axelle Schwheutzt. J'exerce la fonction de professeur de français, et comme vous l'avez remarqué, je suis également nouvelle au sein de l'établissement ; j'espère donc que nous passerons une bonne année ensemble.

- Bonjour madaaaame, nous entendais-je répondre. C'était par pure politesse.

J'en profitais pour observer les autres : je reconnaissait ainsi Julie et Lucien, que j'avais eu en cinquième dans ma classe, et Andréa, Morgan et Harry, des anciens camarades de la sixième.

- Je vais vous demander de vous asseoir, si vous le voulez bien, continua Schwheutzt.

Je m'assois au troisième rang, à côté de la fenêtre ; je me met à la place qui se trouve du côté intérieur de la salle.Andréa vint me voir et désigna la place du côté fenêtre :

- Je peux m'asseoir ici ?

- Oh, pardon , mais je la réservais pour Emi.

- Ah. OK...

Elle partit après m'avoir regardée bizarrement : c'est vrai que beaucoup de gens se méfient de mon amitié avec Emi. Il faut dire qu'un jour en sixième, elle a envoyé un élève à l'hôpital, en cours de physique : elle lui avait versé un liquide corrosif sur la main, parce qu'il l'avait dépassé au self à la cantine.
La prof réclama le silence, puis commença par faire l'appel :

- Anniksi Andréa ?

Andréa leva la main. Les yeux de Schwheutzt balayèrent la salle de classe, repérèrent mon amie puis elle continua. Elle m'appela moi,et je répondais un vague "présente" puis quelqu'un toqua à la porte :

- Entrez !

Un jeune garçon aux cheveux châtains mi-long et aux yeux noisettes entra :

- Excusez-moi du retard, madame.

Elle baissa les yeux sur sa liste :

- Luchino Ferdinand, je présume ? Bonjour, assieds-toi donc à côté d'Alice !

Oh, flûte. Emi va m'en vouloir...

Il s'installa sans bruit à côté de moi, avec un "salut" amical auquel je répondis : autant faire connaissance !
On en était à discuter de nos adresses (oui, on en est déjà à là ; j'adore avoir des gens autour de moi ) que la prof nous interrompit :

- Est-ce que l'un de vous saurais pourquoi Emi Ackroyd est absente ?

Je sentis tout les regards fixés sur moi ; aussi, je levais la main :

- Elle est sûrement malade, madame.

- Hum, d'accord...

Connaissant Emi, elle arriverait demain en plein milieu d'un cours, en disant qu'elle s'était foulée un doigt ou quelque chose du genre, ça sera bien son truc à elle.
La sonnerie de la récréation retentit : il y eut un bruit horrible de raclements de chaises, ( je déteste ça, ça me casse les oreilles ) et tout le monde se précipita dans le couloir. Je souriait devant ce bazar total et suivait Ferdinand qui m'attendait :

- Ça t'ennuie si je t'appelle Ferdi ? Parce que Ferdinand, ça fait...

- Vieux, ouais, rétorqua-t-il en riant. No problemo.

C'est ainsi que se passa ma première heure en tant que quatrième de la classe 7.

- EST CE QUE JE T'AIME ? -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant