Elle m'enivrait

1.1K 71 5
                                    


Elle m'enivrait. Sa présence, ses caresses, la toucher, la voir, l'entendre et la sentir. Tout chez elle.

L'odeur de son parfum un peu trop chimique me piquait les narines mais la rendait si attrayante qu'elle aurait pu me vendre sa fragrance. Ses cheveux incroyablement doux crissaient en glissant entre mes doigts secs, la différence de matière provoquait cette réaction sonore plutôt amusante. Je souriais. La largeur et l'étendue de son dos étaient un plaisir pour les mains. Je pouvais passer des heures à m'y promener, savourant le tracé de sa colonne vertébrale, la coupe parfaite de ses omoplates, les courbes généreuses qu'offraient ses hanches. Et son ventre. Son ventre solide quand elle faisait un effort, chaud et rebondit une fois qu'elle se laissait enfin aller. Ce ventre qui la faisait trembler dès qu'il était effleuré et qui par dialogue interposé faisait gargouiller le mien.

Le grain de sa peau n'était pas lisse, il y avait comme une chaire de poule permanente installée sur ses fesses, à la lisière de ses cuisses. Cuisses jalonnées de creux et de bosses charnues qui faisaient tressauter mes paumes lorsqu'elles passaient par-dessus. Mais ses jambes longues et duveteuses me faisaient perdre le fil de mes pensées. Une simple chatouille et je voulais les parcourir à l'infini. Caresser ses bras me procurait des sensations mitigées. Sentir sa musculature un peu plus fournie que la normale me rendait dingue, mais son épiderme rugueux à cet endroit, causé par sa fâcheuse manie de se pincer pour extraire le sébum, me nouait la gorge. Son stress je ne pouvais rien y changer. En revanche, elle savait apaiser le mien. Lorsque sa bouche s'appliquait sur la mienne, toute pression supposément posée sur mes épaules s'envolait. Ses lèvres arrivaient toujours à retransmettre son impatience. Ses lèvres transmettaient son intarissable impatience. Elle en voulait encore plus, toujours plus, dix mille fois plus. Nos baisers ne lui suffisaient plus et bientôt c'était nos caresses, nos étreintes, nos gémissements, notre jouissance. Sa bouche comme un gouffre avalait toute sensation pour n'en redemander qu'encore plus. Et pourtant la satisfaire n'était pas si difficile. L'impatience de ses baisers, de ses caresses, de ses geignements finissait à chaque fois par se tarir dans un surplus d'attention. Il me suffisait de la toucher là, de la lécher ici, de l'emmener là-bas, pour que sa poitrine finisse par ralentir son rythme, pour que sa bouche n'insiste plus et ne se contente plus que de m'embrasser avec amour et habitude.

Ses pupilles posées sur moi me faisaient tourner la tête. Son regard malicieux qu'elle couplait avec un mordillement de sa lèvre inférieure pour me forcer à venir l'embrasser, pour me forcer à venir la serrer, ce regard m'électrifiait. Il suffisait qu'elle regroupe ses longs cheveux d'un geste de main pour les poser sur une de ses épaules, laissant poindre un bout de nuque blanc et lisse, pour que je tombe dans une torpeur affolante. Elle se penchait sur moi avec tant de convictions que je m'engageais toujours un peu plus à ses côtés. La fraicheur de ses mains sur mes courbes, la forme de sa chaire épousant à la perfection ma silhouette.

Elle finissait de me convaincre dès qu'elle posait sur mon corps ses baisers impatients dont elle avait le secret. Son impatience était aussi pour moi. Elle avait cette avidité de me voir exalter à mon tour. Elle voulait voir mon être tout entier se cambrer, se précipiter dans les nimbes du plaisir. Et elle aimait encore mieux lorsque nous les rejoignions à l'unisson. Oh oui. Voir ses dents se déceler pour laisser filer ce souffle divin tout en profitant moi-même de cette jouissance. Toucher du bout des doigts ce paradis et la voir grimper et céder avec moi. Rien ne pouvait remplacer cette sensation de pure extase et de partage.

Et même lorsque tout retombait je ne me lassais ni d'elle ni de son corps. Comment résister devant son dos qui se soulevait par intermittence quand elle reprenait son souffle ? Comment empêcher mes doigts de venir titiller ses reins ? Et de remonter pour finir par enserrer sa nuque d'une poigne ferme, comme pour lui rappeler que je ne la lâcherai pas de sitôt. Un baiser déposé sur son épaule robuste la faisait indéfiniment rire. Et son rire provoquait le mien. Et mon rire me poussait à l'embrasser de nouveau. Elle concluait en s'allongeant à mes côtés, en posant son front contre ma joue. Ses yeux se fermaient et son souffle ralentissait. Mon cœur s'emballait un instant avant que mes paupières n'imitent les siennes et que je sombre dans la nuit.

Elle m'enivraitWhere stories live. Discover now