Partie sans titre 3

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19h13

Je lève les yeux sur cette porte magistrale qui me fait face. Elle est entourée de murs d'environ 5 mètres de haut, relevées de barbelés et de fils à haute tension. Cette porte, d'un bleu pétrole sombre, me sépare de lui. Je prends une forte inspiration, et sonne à l'interphone. – C'est pour ? me répondit-on froidement à l'autre bout. – Une visite, prévue à 19h15, dis-je simplement. A force, nous nous habituons à l'amabilité de ces hommes du pénitencier. A croire que le boulot qu'ils font leur a été donné de force .

-J'vous ouvre ma p'tite dame, mais dépêchez-vous : vous êtes la dernière visite de la journée ; autrement dit, la plus courte. Un bruit sourd retentit tandis que la porte s'ouvrit. Une odeur forte sortit de l'enclos, tandis que je pénétrais à l'intérieur. Un homme d'une cinquantaine d'année vient m'accueillir. Il portait un costume marron étant trop petit pour lui ; sa bedaine ressortait tandis qu'il marchait. Je ne pense pas que beaucoup de prisonniers le respectent : dilatation capillaire, yeux globuleux, haleine forte ; définition type de l'alcoolique notoire. Il sortit de sa poche un trousseau de clef et m'ouvrit le premier grillage qui donnait sur la cour. Ici, se promène trois heures par jour les prisonniers. Qu'il pleuve, neige, grêle ou vente, ils sont obligés de sortir « s'aérer » comme dirait la politique de cette prison. Il referma la grille violement. Ok, a partir de maintenant je suis tout comme une prisonnière. Ne pouvant pas faire demi-tour, je traverse la cour en direction du bâtiment principal. Super, encore une grille. A tient, celle-ci est ouverte ; normal, c'est la grille menant aux parloirs. Je m'enfonce dans un long couloir, rempli de minuscule fenêtre donnant sur la cour. A l'intérieur, les murs s'effritent et une vieille odeur de transpiration et de renfermé règne sur ces lieux. Pour aller aux parloirs, je passe dans un autre couloir en verre. Ce couloir donne sur la salle commune des prisonniers et sur leurs cellules. Quand je passe, ils sont en train de dîner. De ce que je peux voir, ce soir c'est potage de haricots et pain au sésame. Repas très diététique tout cela... A travers la baie vitrée, j'entreprends de l'apercevoir, mais en vain. Deux prisonniers, assez musclés et bruns tous deux, me voient. Je m'attend à voir leurs yeux changer pour devenir ceux de gros violents prêt a me frapper pour les avoir regarder, ou encore a les voir bondir sur la vitre, mais non. Ils me regardent tous deux dans les yeux, et me font un signe de tête, inspirant au respect. Etonnée, je continue mon chemin et traverse le pénitencier d'Est en Ouest. J'arrive enfin à la fin du couloir. Une autre grille me fait face. Je réveil brusquement l'homme se tenant dans la cabine qui m'ouvre instantanément. Une garde me regarde et me demande de la suivre. Cette femme, d'environ 55 ans, inspire à l'ordre. En effet, ses cheveux blonds sont attachés soigneusement en chignon sur le haut de son crâne, sa tenue est impeccablement repassée, sa démarche est droite et haute comme au service militaire , son regard est franc et sec. Je lève les sourcils. Je ne pense pas que cette femme soit du genre à rigoler.

Nous arrivons à une petite salle, d'environ 12 mètre carré. Au centre, se trouve une table en bois et deux chaises fortes peu confortables. Je sors de mon sac un paquet gris et aux reflets dorés. La femme me l'arrache des mains et commence à l'ouvrir.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 24, 2017 ⏰

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