Me pardonneras-tu?

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Allongé sous un arbre gigantesque, je contemplais les branches se mouvoir au gré du vent. Le soleil resplendissait dans le grand ciel bleu parsemé de nuages. Le petit parc était désert à ce moment de la journée : ma montre affichait à peine midi.

De toute façon, personne n'allait jusque dans ce coin reculé du parc. Et pourtant, c'était magnifique. Des dizaines de fleurs multicolores entouraient cet arbre immense dont les racines noueuses couraient sur la terre. Quelques pas plus loin, des cygnes majestueux suivis par les regards admiratifs des canards évoluaient gracieusement sur le lac. Autrement dit, un petit coin de paradis...

Le vent soufflait délicatement sur mon visage. Je fermai les yeux pour mieux ressentir cette douce sensation.

Je sentis alors une présence devant moi. J'ouvris mes yeux et lui fit un clin d'œil.
Cette personne m'adressa en retour un tendre sourire.

- Tu rêves Hunnie?
- Je profite du beau temps, répondis-je en me levant.

Je l'enveloppai dans une douce étreinte.

- Et toi Lu? repris-je. Tu n'es pas censé être au lit? Tu n'as pas beaucoup dormi hier soir...

- Je ne suis pas fatigué, et puis quand je me suis réveillé la seule chose que j'ai vu était un bout de papier avec un mot dessus... Pas de Sehun dans les parages alors je suis venu.

Il se décolla de mon étreinte et plongea son regard dans le mien.

Je regardai autour de nous afin de m'assurer qu'il n'y avait personne aux alentours. Seules les ombres des arbres nous épiaient, mais aucune présence humaine ne troublait le calme paisible de cet endroit.
Je pris alors délicatement possession des lèvres de mon petit-ami.

Quelques instants plus tard, je rompis le baiser. Mes yeux se posèrent sur son visage que je ne me lassais jamais de contempler.

- Tu veux rester ici ou rentrer?
- On reste encore un peu? Il n'y a personne, et puis autant profiter de notre petit coin de paradis !

J'acquiescai en souriant et m'assis sur l'herbe, adossé au tronc du saule pleureur. Luhan s'installa entre mes jambes et posa sa tête contre mon torse. J'aimais être ainsi avec lui, son corps tout près du mien, nos souffles résonnant à l'unisson. Aucune parole, juste la présence rassurante de l'être aimé. Tous les deux, nous laissions notre regard se perdre dans les ondulations à la surface du lac.

Ce lac représentait beaucoup pour nous. C'était notre jardin secret, un endroit que seuls nous connaissions et où l'on se retrouvait pour passer des moments d'une douceur exquise. C'était également l'endroit où j'avais fait ma déclaration à Luhan, un beau jour d'été qui transformait cet endroit en un paysage idyllique, féerique. A l'abri des regards indiscrets, sous les longues branches rassurantes du saule, je lui avais murmuré trois petits mots magiques. D'abord surpris, il avait ensuite bredouillé un "moi aussi" maladroit et touchant. Ce jour marquait le début de notre relation.

Je glissai mes doigts dans les cheveux blonds et soyeux de mon amant. Je savais qu'il adorait cela. D'ailleurs, sa respiration devint lente et régulière quelques minutes après. Je compris qu'il s'était endormi et déposai un baiser sur sa tempe.
Je me levai avec la discrétion caractéristique des vampires, pour ne pas le réveiller. Mon regard se posa sur ses cheveux si soyeux. Leur couleur semblait venir tout droit de la rencontre entre les châtaignes si délicieuses qu'on ramaissait sur le sol tapissé de feuilles orangées, en automne; et d'un miel aux reflets ambrés.

Je secouai la tête, comme pour me sortir d'un rêve. Si je continuais à l'observer, je pourrais rester des heures ainsi. Je m'accroupis et glissai mes bras sous ses genoux et sa nuque. Je le portai avec toutes les précautions du monde, veillant à ne pas le réveiller et me rendis chez nous. Les portes étaient restées ouvertes - heureusement que personne ne passait dans ce coin...

Me pardonneras-tu?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant