Le deuxième enfant

La lettre

Une enfant aux cheveux noirs, courts, et bouclés arriva, essoufflée, auprès de ses parents. 

-Maman ! Maman ! Je suis une sorcière ! Je vais entrer à Poudlard ! 

-Tu vas entre à Pou-quoi, s'inquiéta sa mère ? 

-Poudlard ! C'est le professeur Dumbledore qui l'a dit !

Son père la regarda sa femme et lui fit signe de le suivre. Arrivés dans leur jardin, ils parlèrent enfin : 

-Tu sais, elle a onze ans, c'est normal de... d'avoir des amis imaginaires. 

-Je ne sais pas... Peut-être est-elle folle, commença l'homme. 

C'était un grand brun aux yeux sombres. Il avait une voix grave, à l'instar de sa femme. Quant à elle, ses longs cheveux roux descendaient jusqu'à ses reins et ondulaient légèrement. Ses yeux étaient aussi bleus que la nuit et quelques reflets argentés les faisaient pétiller. 

-Non, coupa la blonde. Attendons quelques jours. 

-Très bien. Rentrons, maintenant. 

Du regard, ils cherchèrent leur fille, mais ne trouvèrent que son frère, un grand adolescent de 16 ans. Ses yeux violets exprimaient un dégoût profond dirigé vers le couple. 

-Nolan, où est ta sœur ? 

-Elle est dans sa chambre. En pleurs ! 

-Quoi ? Mais enfin, pourquoi ? 

-Peut-être parce qu'elle a 11 ans, et qu'elle vient d'entendre ses parents la traiter de folle ! 

-Nolan, soupira son père. Ce n'est pas normal. 

-Ce n'est qu'une enfant ! A son âge, j'avais aussi une imagination débordante, et pourtant, vous n'avez jamais pensé à m'envoyer dans un asile ! 

-C'est la meilleure solution. 

-Mais tu avais dit que nous attendrions, répliqua sa femme. 

-Quelques jours, pas plus. Nolan, ajouta-t-il en se tournant vers son fils, dis à Megane de descendre. 

Le jeune homme monta dans la chambre de Megane et la trouva, roulée en boule, sanglotante. 

-No', tu me crois, toi ? 

-Bien sûr, mon ange. 

-Alors pourquoi pas eux ? 

-Parce que les adultes sont jaloux de ne pas être magiques. Allez, viens, ils veulent te parler. 

-Tu vas rester avec moi, dis ? 

-Je ne te laisserai jamais. 

-Merci, répondit-elle d'une petite voix. 

-Ah, cria leur mère. Vous êtes là. Megane. Assis-toi, s'il te plait. 

-Je reste, intervint Nolan en sentant la main de sa petite sœur serrer la sienne. 

-D'accord, comme tu veux. Megane, ma chérie. La magie n'existe pas. Il faut t'y faire. C'est dur, mais c'est comme ça. 

-Ce n'est pas vrai, Maman ! Vous êtes juste jaloux ! 

-Jaloux ? Jaloux de quoi, au juste ? De toi, peut-être ? Tu n'es rien, Megane ! Pas même notre fille, asséna son père tandis que sa femme et son fils pâlissaient. 

-Mon ange, viens, on remonte, proposa ce dernier, voyant les larmes qui menaçaient de couler sur les joues de la petite fille. 

-Maman, c'est vrai ?