Évidence

1

Anéantit.
Voilà mon état en ce moment même.
Je ne peux arrêter de me regarder dans le miroir de ma chambre, dans cette robe noir. Mes cheveux bruns relevés en un chignon stricte. Les mêmes que ceux de ma mère. Je ne voulais pas lui ressembler. Même si elle a toujours été aimante et attentionnée, je n'étais pas elle, ni comme elle. Je voulais simplement être moi, Elena Davinhson.

-Chérie, c'est l'heure. M'interrompit ma mère de sa douce voix lors de ma contemplation.

-Je vous rejoindrais là - bas. Lui dis-je pour seule réponse.

-Comme tu voudras, mais s'il te plaît soit à l'heure à l'église. Le cercueil sera ouvert. Tu pourras le voir une dernière fois. Me Dit-elle en s'approchant et en me serrant dans ses bras, les yeux embués de larmes. Elle me lâcha et me lança un "je t'aime" avant de sortir se ma chambre.
 
-Je t'aime aussi. Murmurais-je.

Je me regarda à nouveau dans le miroir, et me mit à pleurer, mon mascara coulant en laissant des traînées noirs derrière lui. Je n'en revenais toujours pas. Mon grand frère était mort.
Il m'avait laissé, il nous avait laissé. Je m'assis sur mon lit et pleurai silencieusement. Je relevai le regard vers le miroir encore une fois et me regardai. Il n'aurait pas voulu ça, il n'aurait pas voulu me voir dans cet état, il n'aurait pas voulu me voir habillée si sobrement. Lui qui aimait tant les couleurs claires. Il n'aurait pas voulu voir mes joues si noir. Il n'aurait tout simplement pas voulu me voir triste.
Alors je me levai, enlevai mes escarpins de la couleur des ténèbres ainsi que ma robe. Je pris un coton et du démaquillant, et j'enlevai toutes traces de maquillage, autant sur mes joues que sur mes cils. Je me dirigeai vers ma penderie, et ressorti l'unique robe le représentant. Blanche. Une robe blanche vous allez me dire,mais c'était celle qu'il m'avait offerte lors de mon dernier anniversaire. Elle était le reflet de son âme si pure. J'enfilai des escarpins blancs, et détachais mes longs cheveux qui tombèrent en cascade dans mon dos. Je les réajustai légèrement, me regardai une dernière fois dans mon miroir et sortit de ma chambre.
Je descendis les marches une par une et pris mes clés de voiture.
Je sortis de la maison en n'oubliant pas de fermer la porte à clé.
Je me dirigeai vers ma fiat rouge, monta à bord et pris la direction de l'Église.

Il me fallait bien 15 minutes pour y arriver. Pendant ce temps je réfléchissait à ce que j'allais dire devant l'assemblée pour lui rendre son dernier hommage.                                                                                Bordel. Si on m'avait dit il y a deux semaines que je l'allais aujourd'hui enterrer mon frère je n'y aurait pas cru. 

J'arrivai enfin devant l'église. Il était déjà tous à l'intérieur. Comment je le savais? Bah toutes les voitures étaient arrivées, et que personne n'était devant la bâtisse.                                                              J'avançai en direction des grandes portes en bois, gravis les quelques marches me séparant de l'entrée et passais la porte.                                                                                                                                                Toutes les personnes présentent dans l'église me regardèrent avec incompréhension. C'est vrai que c'est pas tout les jours qu'on voit une personne habillé en blanc lors d'un enterrement, mais bon.                                                                                                                                                                                         Je tournai la tête vers ma droite et les vit.                                                                                                                  Eux. Bande de connard. Reste zen, tout ira bien.

Je retournai la tête vers l'allée principale et croisai le regard de ma mère. C'était la seule qui me regardai avec un sourire. Elle était assise au premier rang aux côtés de mon petit frère. Johnattan. Je pourrai donner ma vie pour lui. Lui aussi me regardai, avec un regard plein d'affection. Je vis aussi mes amis au premier rang, de l'autre côté de l'allée que celui de ma mère.                                                                                                                                                                                            Je continuai d'avancé jusqu'au pupitre placé devant l'autel. D'ici je voyais tout le monde, toutes les personnes qui connaissait de près ou de loin mon frère.Je levai le regard sur la dernière rangée où ils étaient tous installés confortablement. Plus pour très longtemps.                                 Je savais exactement ce que j'allais dire.

-Bonjour à tous, je me présente, Elena Davinhson, la petite soeur de Jayson. Il avait seulement 19 ans. Il était l'une des personnes les plus importantes de ma vie, il était là quand ça n'allait pas, il m'apportait son soutien lorsque j'en ai eu besoin, quand je lui demandais de venir me chercher car mes cours finissait plus tôt il n'a jamais refusé, il était toujours présent pour sa famille et ses amis. Et je l'aimais, je l'aimais comme n'importe quelles soeurs puissent aimer son frère. C'est pour ça que je vais dire la vérité sur ce qu'il s'est passé cette nuit, la nuit du 24 avril. Ce n'était pas un accident, ce n'était pas un accident comme ce que la police a pu dire, et je peux vous dire que ce n'était pas un accident car j'y étais. J'ai menti à ma famille, j'ai mentis à ma mère sur la véritable mort de son fils. Mais je peux également vous dire qui lui a donné la mort.

Ils se levèrent.

Ma mère me regardait avec dégoût. Le dégoût. Je la dégoûtais bordel.

Ils avancèrent vers moi par les deux cotés longeant les murs de l'église.

-Je suis désolée, désolée maman de t'avoir mentit en te disant que j'étais à la maison alors que je n'y étais pas, que j'étais en présence de ceux qui ont tué mon frère, ton enfant sans savoir ce qu'il allait commettre. Sans savoir qu'ils allaient donnés la mort à Jayson.

Ils étaient bientôt à mon niveau.

-Je ne pouvais plus garder ça pour moi. Je suis encore désolée. 

Je me retournai vers le cercueil, et lançai un dernier "je t'aime"à peine audible et en me retournant je me retrouvai avec une main m'encerclant la gorge.

A ce moment je su. J'allais mourir aussi.

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