23h45

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Je suis là, dans ce lit d'hôpital à essayer de lutter contre cette foutu maladie. Mais je n'en peut plus. Une vive douleur dans la poitrine m'a réveillée. L'infirmière m'a dit que si je me sentais mal que j'appuie sur le bouton rouge. Mais je n'ai pas envie de le faire, je suis fatiguée de lutter.

Vingt-trois heures quarante-cinq, je lis sur l'horloge accrochée au mur de ma chambre. Dans quinze minutes, il sera minuit. 00h00. Quand la grande et la petite aiguille se retrouvent sur le douze. J'adore minuit, tout est calme, on est au bon milieu de la nuit.

Je trouve aussi que c'est l'heure parfaite pour mourir. Au bon milieu de la nuit.

Aujourd'hui, maman est venue me voir à l'hôpital. Elle avait apporté mon album photo et nous l'avons feuilleté toutes les deux.

Je me suis revue bébé, portant encore des couches ou les fesses en l'air et de la purée partout sur le visage. Je me suis revue souriante, belle et insouciante.

La photo de mes six ans m'a le plus marquée. Encore une fois, j'avais taché ma belle robe de fête, j'avais des couettes sur la tête, j'avais de la crème plein les doigts mais j'étais heureuse. Heureuse d'avoir eut un vélo, un vélo rouge et sans les petites roues de derrière, un vélo de grande.

Avec ce vélo, j'ai vécu les plus beaux après-midi de mon enfance avec Alex, mon meilleur ami depuis toujours. Nous nous retrouvions toujours dans notre grotte secrète, derrière la chute d'eau. Nous pouvions passer des heures à y jouer avant de rentrer au crépuscule, la tête pleine d'idées de jeu pour le lendemain.

Je donnerai n'importe quoi aujourd'hui pour retourner à cette époque.

J'attends Minuit [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant