DEUXIEME PARTIE
« Folle ».
Ce mot tourbillonnait dans mon esprit encore et encore. Je l'entendais, plusieurs fois, prononcé de différentes manières, comme si d'autres voix me le disaient, mais c'était toujours le même. Ça faisait presque une heure que j'étais dans ma chambre. Ma nouvelle chambre...
Elle ne différait pas du reste du dortoir. Comme le bâtiment principal, ses murs et son sol étaient en marbre bleu et une grande fenêtre de vitraux donnait sur le pensionnait que je voyais presque dans son entièreté. Les énormes boîtes que je voyais quand j'étais sur la falaise étaient encore plus surprenante vu de là où j'étais. Elles étaient réellement immenses, presque aussi hautes que les bâtiments « officiels » et étaient faites de métal. Le plus étonnant était sans aucun doute tous les adolescents qui en sortaient comme si c'était la chose la plus normale du monde.
J'avais passé beaucoup de temps à les observer. Elles brillaient comme cinq soleils carrés.
Serena s'était montrée incroyablement pressée de se débarrasser de moi. Alors que je me défendais, tentant de prouver que je n'étais pas folle, elle m'avait pris le bras et entraînée à l'intérieur, heureusement : les signes avaient de nouveau disparu. Elle m'avait fait traverser le bâtiment sur toute sa longueur et je n'eus même pas le loisir d'admirer l'architecture. Elle m'avait ensuite faire grimper un escalier puis un autre et encore un autre. Au bout du premier, j'étais déjà fatiguée.
_ Chaque bâtiment correspond à une spécialité, récita-t-elle en entamant le second escalier, Art, Stratégie guerrière, Magie Guérisseuse et Magie Défensive. Respectivement : bâtiment Sud-est, nord-est, nord-ouest et sud-ouest.
Elle me disait cela comme si elle espérait que je m'en souvienne.
_ Notre chambre se trouve dans le bâtiment sud-est, celui de l'Art, quatrième étage, chambre 345.
Elle avait eu la sympathie de m'y conduire, et après tant de marche, j'avais les jambes en cotons avec une seule idée en tête : dormir. Cependant, malgré cette idée tentante, je ne pus m'empêcher de lui demander alors que nous traversions un long couloir :
_ Où sont mes valises ?
_ Asher les a sans doute montées pour toi, m'avait-elle répondu avec un haussement d'épaules.
Même si j'avais été déçue de ne pas être la seule à connaître personnellement le Lycaon, je n'en avais rien laissé paraître et avais poursuivi le chemin jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant une porte ornée du nombre « 345 ». Elle s'était empressée de tourner les talons en se justifiant par un simple : « J'ai pas que ça à faire ! » accompagné d'un clin d'œil qui eut le don de m'agacer.
J'avais essayé de dormir mais m'en étais trouvée dans l'incapacité. Les symboles s'amusaient à apparaître et à disparaitre dans mon esprit et les auras qui se pressaient et grouillaient autour de moi me donnaient la nausée. Tout ça ne commençait pas exactement comme je l'avais espéré. Je n'avais vu ni Angélique ni Eric alors que je mourrais d'impatience de les voir. J'avais des tas de choses à leur raconter, mon étrange arrivée ici, les signes que j'apercevais et je voulais aussi me plaindre du mauvais caractère de ma camarade de chambre.
Je les connaissais depuis mon arrivée aux Etats-Unis, c'est-à-dire depuis mes douze ans. Ils étaient tous les deux partis l'année dernière pour l'Internat et si Eric m'avait donné régulièrement de ses nouvelles ce n'était pas le cas d'Angélique. Elle ne m'avait jamais appelée et quand je l'avais fait, nous ne restions pas longtemps au téléphone. Elle était distante et évasive, comme si elle voulait à tout prix m'éviter. Par-dessus le marché, à chaque fois que j'évoquais la question avec Eric, il devenait lui aussi distant et évasif. Sauf que j'étais bien déterminée à avoir des réponses à mes questions pendant ces vacances.
VOUS LISEZ
La Légende d'Aelys, tome 1 : L'Ordre des Embrumés
FantasíaLa Terre n'est pas la seule. Il existe autour de nous des mondes peuplés de créatures dont vous ne soupçonnez pas l'existence. Tous reliés à la Terre, le Monde Supérieur. Celui-ci fut jadis dirigé par les dieux olympiens, il y a des millier...