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Chapitre 2

En sortant de la salle de français, Ilana me saute presque dessus.

– Fais-moi visiter ce foutu lycée une bonne fois pour toute, comme ça on pourra manger !

– Très bien...

Je commence à décrire le bâtiment où nous sommes, puis nous allons dans la cour où je lui explique quels sont les différents bâtiments, etc.

Une fois avoir fini notre petite visite guidée, nous nous dirigeons vers le self pour aller manger. Je regarde le plateau d'Ilana avec amusement. Comment cette fille fait-elle pour manger autant et rester fine ? Moi, je mange trois gâteaux et j'ai un kilo en plus. D'ailleurs il faut que j'aille à la piscine ce soir.

Je mange avec peu d'appétit, malgré le peu d'aliments composants mon plateau.

Je sors du self, Ilana à mes côtés.

– Ophélia ?

– Oui ?

– Je vais voir mon frère, tu veux venir ?

– Sans façon. Je vais rester dans la cour.

– Tu es sûre ? Je veux dire, ça te dérange pas d'être toute seule ?

– Non, je le suis souvent. Je n'ai pas vraiment l'habitude d'avoir des amies. Et puis...

Je remarque son regard désolé et plein de pitié. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est que les gens me prennent en pitié quand ils apprennent que je n'ai pas de fréquentations ou encore que je vis seule. Je sais très bien me démerder !

Je ne connais Ilana que depuis quelques heures mais je l'apprécie et ça me déçoit d'elle qu'elle éprouve de la pitié pour moi.

– ...ton frère et moi ne nous entendons pas très bien. Dis-je sur un ton bien plus froid que celui blasé que j'arbore quotidiennement.

Je tourne les talons et me dirige vers la cour rapidement. Je ne veux plus la voir pour le moment.

– Ophélia ! J'ai...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que je change de couloir, coupant par la même occasion, cours à notre discussion.

Elle n'a pas l'air d'avoir réalisé. C'est pourtant logique non ?

Je m'apprête à sortir lorsqu'une silhouette, entre deux casiers, attire mon attention.

Je me tourne lentement. Des cheveux noir de jais, lisses et brillants, se balancent légèrement, suite à un mouvement de tête. Je ne connais que trop bien cette chevelure parfaite. Mais je veux être sûre de mon hypothèse. Je m'approche calmement.

Quand j'arrive à distinguer le visage dissimulé derrière le rideaux de cheveux, je retiens mon souffle plus que nécessaire.

Heidi...

J'approche doucement ma main de sa chevelure soyeuse et la place derrière son oreille. Elle relève trop lentement la tête vers moi. Elle pleure. Beaucoup. Ses yeux se ferment doucement. Elle a l'air tellement vulnérable... Je dois l'aider. Je m'approche un peu plus.

– Heidi... Je...

Elle se raidit au son de ma voix et son expression change brusquement. Toujours les yeux fermés et les larmes ruisselantes, ses traits sont figés et froids. Son visage est presque dépourvu de sentiments. Je sens que quelque chose ne va pas.