Perdue

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Cela fait des heures que je suis scotchée à cette écran, cet écran blanc, qui ne veut pas se remplir. Dépassée par tout ça j'essaie de me changer les idées, de boire. Je marche en rond et en rond. Je m'allonge, m'assois. Rien n'y fait. Rien ne sors. Qu'est ce qui m'arrive putains ?! Avant j'avais des centaines d'idées : histoire à l'eau de rose comme thriller glaçant. Pourquoi donc je ne peux ?

« Louise ? Que fais tu ? la voix de ma mère se fait entendre.

- Rien maman, rien

- Oh je vois que tu as repris l'écriture mon cœur ! c'est génial je te laisse alors »

Mon dieu si elle savait. Si fière que j'ai trouvé ma passion, elle serait dévastée de me voir ainsi. Vous devez penser « mais what ? Cette fille fait une montagne pour ça, c'est bon y a plus grave. » je pourrais comprendre, mais c'est ma passion, quelque chose qui fait de moi ce que je suis. Alors oui il y a plus grave au sens large, mais à mes yeux, non. Personne ne peux me comprendre. Personne, parce que ils ne sont pas à ma place. c'est un sentiment si personnel, si intime et incompréhensible.

Des heures passent, rien ne s'écrit, rien ne va, rien n'est bon. 22H je décide de prendre un sandwich et de me poser devant une série, « Flash ». Divagant dans mes pensées, je ne suis pas assez concentrée pour voir les exploits de Barry Allen dans Central City. Après deux heures à repasser un même épisode en boucle, je me convaincs d'aller me coucher, car comme l'on dit la nuit porte conseils, non ? J'enfile mon pyjama noir à bretelle et short, et m'enfile dans mes draps. 00 : 54, ça va demain, je me lève à 10h prend tranquillement mon petit déjeuner et irait affronter mes pensées pour enfin pouvoir Écrire. Peut être, cette nuit ferais je un rêve, peut être serait ce l'une des meilleures idée de mes œuvres. Il faut attendre pour avoir la qualité, alors j'en attends beaucoup de cette nuit. Je m'endors doucement, Les paupières lourdes, les rêveries fusent en moi. Et je me laisse prendre dans ces tourmentations qu'est le sommeil. N'attendant rien d'hier mais beaucoup d'aujourd'hui, je me surprend à désirer ce que je redoutais le plus. Plusieurs où l'on me parlait de cette panne, je m'en moquais, me croyant invincible, je ne faisais qu'éloigner de moi cette peur, cette faiblesse. Jamais n'aurais je penser que ce fut mon tour. Telle une faucheuse indomptable, elle nous prend, telle le diable, le diable des mots. Un par un nous assassine de l'intérieur, un par un nous maintiens à la gorge. Nous fais sentir aussi faible qu'un drogué en manque. Il y a deux manières de l'y échapper, nous défaire de cette addiction qu'est l'écriture, ou mourir. Mourir de l'intérieur, mourir et se laisser pourrir, ainsi délaissé, délavé , et dégarnis, tu te laisse prendre au jeu de la torture. Croyant t'en sortir, être arriver à la sortie tu replonge insouciant dans cette drogue.

Mais au fond, l' Homme n'est il pas fait pour succomber ?

InspirationWhere stories live. Discover now