Chapitre 2.

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Eren secoua la tête de gauche à droite afin de reprendre ses esprits. Il était plus que gêné de la situation, il ne pensait pas tomber directement sur Livaï, torse nu en plus de ça. Heureusement que son entraîneur était de dos. Il tourna alors la tête pour cacher ses joues qui devaient être rouges écarlates, puis posa son sac sur le banc du vestiaire, contre le mur.

- Rien... Je suis juste arrivé en avance, je ne pensais pas que vous seriez ici.

Le jeune garçon ne réalisait pas vraiment encore le fait qu'il allait voir 4 fois par semaines cet homme qu'il avait toujours admiré, cet homme qui avait inconsciemment réussi à changer sa vie, la rendant meilleure.

Alors que Livaï venait de finir d'enfiler sa tenue de sport, il se mit en face d'Eren et le fixait avec un regard perçant, exploitant de ses yeux chaque parcelle du corps de son nouvel élève. Ce dernier fut donc interrompu encore une fois dans ses pensées, et ressentit à nouveau ses joues se couvrir d'un léger voile rosé lorsqu'il se rendit compte du comportement de l'homme qui se trouvait en face de lui.

- M-monsieur Ackerman ?

- Crois pas que j'te matte. J'essaie juste de voir si t'as une bonne carrure pour t'entraîner contre moi sans perdre dès la première seconde. T'as fait de l'escrime avant de venir ici ?

- Hum, oui. J'en fais depuis quelques années déjà.

L'aîné fit un signe de tête approuvant ce qu'Eren venait de dire, puis disparu du vestiaire en lui tournant le dos. Le jeune garçon s'habillait à son tour en tenue de sport, se parlant intérieurement comme à son habitude.

Il va réussir à me tuer avant la fin de ces trois mois si ça commence comme ça... Il a l'air vraiment différent des autres personnes en général.

- Hey Eren,  bouge ton cul et viens m'aider à installer le matériel.

La voix de son entraîneur résonnait dans tout le gymnase. C'est d'un pas pressé que le nouvel élève se dépêcha de rejoindre Livaï dans les locaux de rangement, afin de l'aider à mettre en place le cours de ce soir. Le stress qui l'habitait ce matin c'était envolé, mais allait sans doute revenir lorsqu'il devra affronter son professeur devant le reste des élèves.

- Ici faut pas qu'tu sois tout l'temps dans la lune, tu risques de perdre le fil rapidement. D'autant plus que tu dois être plus fort que les autres, étant-donné que tu restes moins longtemps qu'eux. T'as d'l'ambition mais faut encore prouver que t'en es capable.

Eren n'eut pas le temps de répondre à son entraîneur que les autres élèves étaient déjà assis sur les tapis, attendant que le professeur commence le cours. Il n'avait rien entendu, les paroles et la voix de son aîné avaient dû l'hypnotisé l'espace d'un instant. Il se fit le plus discret possible en sentant tous les regards posés sur lui, et vint s'asseoir derrière pour ne pas se faire remarquer.

Alors que Livaï était en train d'expliquer une parade faite pour bloquer l'attaque de l'adversaire, le nouvel élève entendit Monsieur Ackerman l'appeler pour la mise en pratique. Tous les regards étaient braqués sur les deux hommes se trouvant face à face. Le plus vieux décida donc d'attaquer Eren, pensant que ce dernier ne saurait pas utiliser cette parade dès le premier cours auquel il assistait.
Eren riposta rapidement en effectuant les bons gestes afin de bloquer le sabre de son adversaire. Les autres élèves applaudirent stupéfaits, ils pensaient que le nouveau ne savait rien concernant l'escrime et qu'il serait un des plus nuls du groupe de cette année.

- Bien Eren ! Je suis surpris, finalement tu sembles meilleur que ce que j'imaginais.

Le jeune garçon revint à sa place et la fin du cours arriva prestement. Lorsque la salle fut vidée de tous les élèves, Eren partit se changer dans les vestiaires, souhaitant rentrer en hâte chez lui, satisfait de la remarque que son professeur lui avait fait en ce premier cours. Une fois vêtu correctement, il prit son sac à dos et sortit du gymnase. À la sortie de celui-ci, il retrouva Livaï qui était en train de fumer une cigarette, regardant les passants défiler dans la rue qui était éclairée par la lumière des lampadaires. Il s'approcha alors doucement de son professeur, posant sa main sur son épaule pour qu'il se tourne vers lui.

L'exception.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant