Chapitre 1: le regard

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[ Précision: ce chapitre sert avant tout de présentation et de mise en contexte pour l'histoire, celle-ci débutera réellement lors du chapitre suivant. ]

Merde... 19h, déjà.. C'est l'heure d'aller au travail.
J'enfile vite mon pull, lisse mes ailes avec mes doigts et sort de mon studio en cavalant.
Je salue furtivement la vieille bique qui tient l'épicerie en bas de chez moi et quitte le bâtiment.
En bas m'attend Nelson, c'est mon collègue et aussi mon meilleur ami.

-Putain mais t'es toujours en retard, t'es au courant que tu vas finir par nous faire virer pauvre con ?!
Me dit-il en me tapant l'arrière de la tête avant de me filer une barre de céréales aux noisettes, comme tous les jours.
Nelson il est pas très malin et souvent gonflant mais il est adorable avec moi, c'est pour ça que je l'aime bien.

On marche ensemble jusqu'au musée, il mate des vidéos d'animaux entrain de se casser la gueule, c'est sa plus grande occupation il adore ça, personnellement j'ai toujours trouvé ça stupide mais si ça l'amuse après tout c'est le principal.

Moi j'écoute de la musique en fixant le sol, c'est important. La nuit les sources de lumière m'attirent fort à cause de mon instinct, celles auquelles je suis habitué comme la lumière du portable de Nelson ou de ma lampe torche ne me font plus d'effets, mais les phares de voitures ou les enseignes de magasin ont un énorme pouvoir d'attraction sur moi, c'est pour ça qu'il vaut mieux regarder le sol, pour ne pas être attiré.

On finit par arriver au musée et Nelson me jette mon uniforme au visage, c'est son rituel, ça le fait rire, moi sincèrement pas plus que ça mais bon son rire est agréable à entendre alors je le laisse.

Mon taff est vraiment bien, ça me permet de visiter le musée en flânant aussi longtemps que je veux et en étant payé. En plus on a un repas gratuit et c'est un travail de nuit, c'est parfait, ainsi je n'ai pas à être confronté à la lumière du jour.
Elle ne me tue pas, je suis pas un vampire non plus, mais impossible de voir quoi que ce soit avec, elle m'aveugle.
Après je peux sortir le jour, avec des lunettes de soleil j'arrive à y voir quelque chose mais c'est pas très pratique, je préfère éviter.

Bref, avec Nelson on fait notre tournée, comme d'habitude, rien de particulier c'est toujours pareil.

Celle-ci se finit vers 3/4h du matin, l'heure où tous les jeunes sortent de boîte en général.
Comme d'habitude, Nelson me ramène chez moi et, comme d'habitude à nouveau, on s'arrête pour manger un truc sur la route.

Mais ce soir-ci notre resto habituel est fermé, j'écoute vaguement Nelson hurler au crime contre l'humanité en cherchant un autre chemin pour aller casser la croûte ailleurs.

On finit par prendre une rue principale, je regarde dans le vide en essayant de deviner quel type d'animal est en train de se tauler en ne me fiant qu'au son de la vidéo que Nelson regarde quand je remarque du coin de l'oeil une source de lumière très puissante.

J'essaie de l'ignorer mais celle-ci devient de plus en plus intense, je fini par tourner la tête pour voir de quoi il s'agit et... De l'autre côté du trottoir, je vois... ce type.

Ce type c'est de toute évidence une luciole, mais sa lumière est si puissante, je n'avais jamais vu ça.
Il brille certes littéralement mais il y a autre chose... Quelque chose se dégage de son sourire, il est en train de rire avec quelqu'un et... Ça illumine son visage. Je le fixe quelques secondes, ses cheveux rouges en bataille, sa frange, ses yeux brillants, même son pull marine, il est magnifique, fascinant, impossible de détacher mes yeux, il m'attire, il m'attire si fort.

Nelson m'avait attrapé le bras et me tirait vers l'avant, j'allais détourner le regard et reprendre ma route mais..
Mais voilà... Il me regarde, la luciole me fixe.
Oh dieu, je suis mort de honte, je m'attend à ce qu'il prenne peur, ou à ce qu'il rie, mais certainement pas à ce qu'il me fasse ce si doux, ce si tendre sourire.

Ce fut malheureusement très court car Nelson est un emmerdeur, un bel emmerdeur, un emmerdeur de compétition même, et déjà il parvenait à me tirer jusqu'à un petit grec pour manger un bout.

On s'assied à une table et il se met à me parler de la vidéo du cochon qui glisse dans la boue, enfin je crois, parce qu'à ce moment là je ne l'écoute absolument pas.
Non je ne pense qu'à une seule chose, revoir ma luciole.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 19, 2017 ⏰

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