" You're beautiful babe I swear ! "

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Comme chaque jour, nous rentrions ensembles des cours, main dans la main. Comme chaque jour, je le dévorrais des yeux, le regard amoureux. Qu'est-ce que j'avais de la chance de l'avoir à mes côtés, et qu'est-ce qu'il était magnifique. Des cheveux teints en rose, une peau claire et douce, et des yeux dans lesquels je pourrais me perdre pendant des heures.
Parfois, je me demandais ce que cette bombe pouvait bien me trouver. Je n'étais pas spécialement grand, j'avais des kilos en trop et c'était toujours le bordel dans mes cheveux bruns de base. Mais avec le temps, j'ai juste arrêté de me poser ce genre de questions. Il m'aimait comme ça, point barre. Et tant qu'il continuait de m'aimer, ça me rendait heureux.
Malheureusement, mon petit ami Adrien ne pensait pas pareil. Lui aussi se sentait mal dans sa peau, lui aussi se trouvait moche. Mais il n'avait que moi pour lui dire que c'était faux, et malgré tout l'amour qu'il y avait dans chacun de mes mots, il continuait de dire qu'il était moche.
Et ce soir-là, nous en avons à nouveau parlé. Je ne voulais pas le forcer à se trouver beau, ce n'est pas la solution, je voulais juste qu'il me croie quand je lui disais que je le trouvais magnifique. Tellement magnifique que j'avais toujours peur que quelqu'un le matais dans la rue. Tellement magnifique que je voulais lui ressembler. Tellement magnifique qu'aucun mot ne pourrait décrire à quel point il me plaisait.
Assis devant mon ordinateur, je dessinais à l'aide de ma tablette graphique. J'attendais le retour d'Adrien qui était parti faire quelques courses. J'aurais voulu l'accompagner, mais il ne m'a pas réveillé. J'ai dit qu'on était le soir ? C'est que je me réveille tard quand je n'ai pas cours vous savez. Vraiment tard.
Soupirant une énième fois devant l'échec qu'était ma tentative de dessin, j'ai décidé d'aller me chercher la dernière canette de Fanta qui trainait dans le frigo.
Vivement son retour, j'ai faim.
Et comme si on m'avait entendu, j'entendis sonner à la porte. Je suis alors sorti de la cuisine pour ouvrir à mon rayon de soleil quotidien, canette à la main. Quand il la vit d'ailleurs, un petit sourire s'afficha sur son doux visage.

"C'était plus fort que toi hein ?"
"Je suis debout depuis pas longtemps, il me fallait du sucre pour mon bide !" avais-je répondu avant de gonfler les joues pour faire mine de bouder.

Mais Adrien entra simplement avec ses sacs et les déposa sur la table de la cuisine, soupirant de soulagement lorsqu'il les lâcha en main.

"Je pouvais te les porter tu sais !" souriais-je.
"T'inquiète Laurent, je gère."

Mon sourire disparut peu à peu. D'habitude, il était plus joyeux. Espérant que j'étais simplement parano, je me suis rapproché de lui pour lui embrasser la joue. Après tout c'était  la première fois que je le voyais de la journée.

"Au fait, bonjour Adrien. Tu es toujours aussi beau à ce que je vois, même quand tu ne souris pas."

J'avais eu le temps de le voir rougir avant qu'il ne détourne le regard. Je me suis alors décalé pour être face à son visage.

"Bonsoir chéri.." répondit simplement le rose.
"Quelque chose ne va pas ?"

Il m'a alors regardé dans les yeux quelques secondes avant de se tourner pour aller s'asseoir dans le fauteuil. Il semblait fatigué, le pauvre. C'était à moi de jouer, en tant que petit ami, je me devais d'être là pour l'aider à aller mieux ! Sans hésiter un seul instant, je l'ai donc rejoint dans le canapé. J'allais lui re demander si quelque chose n'allait pas, mais il prit la parole avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.

"Tu me trouves vraiment beau ?" demanda-t-il d'une petite voix, n'osant pas me regarder.
"Bien sûr... Je déteste faire des faux compliments !"
"Mh..."

Je savais déjà où allait cette discussion, nous en avions déjà eues des similaires. Mais je voulais vraiment qu'il me croie, je voulais le voir sourire quand je lui rappelais à quel point il était beau, pas détourner le regard d'un air gêné, probablement en train de se dire que je mentais.
Je voulais qu'il sache comment je le voyais. Mais je ne suis jamais très doué quand il s'agit d'improviser un long texte sur ce que je pense ou ressent. Je serais plus à l'aise si je lui écrivais, mais ça n'aurait pas le même impact.

"Écoute." Je suis descendu du fauteuil pour m'asseoir en face de lui, par terre. "Je suis pas très doué pour te faire part de ce que je pense et ressens, mais je vais faire de mon mieux. Ça n'arrivera pas tous les jours alors écoute-moi bien et profites-en, ok ?" Il hocha positivement la tête. "Bon. Je sais pas trop comment je devrais commencer, ça commence bien." Un rire nerveux s'échappa d'entre mes lèvres. "Je sais ce que tu penses de toi, et je sais que beaucoup de personnes, même dans ta famille, même dans tes soit-disant amis te l'ont beaucoup répété." commençais-je enfin. "Mais on sait tous les deux que tu n'étais pas entouré de personnes très malignes, pour être gentil. Et les idiots, même si c'est dur, il faut les ignorer. Il faut leur dire merde. Ce ne sont pas tes amis, ils ne veulent pas ton bien. Si ce ne sont pas tes amis, ils n'ont aucune raison d'être honnêtes avec toi. Tu vois où je veux en venir ?" J'ai jeté un rapide coup d'œil vers Adrien, mais il ne semblait pas spécialement réagir. Il se contentait de me fixer. "Ce que je veux dire c'est que ces gens-là n'hésiteront pas à dire de la merde sur toi pour te faire sentir mal. Et comme en plus ils n'ont aucune créativité, ils s'attaquent à ton physique. Mais moi, qui suis ton petit ami, pourquoi je te mentirais ? Pourquoi je voudrais te faire du mal gratuitement ? Même pour tout l'or du monde, je ne te dirais jamais que tu es laid, parce que c'est faux, horriblement faux !" Je commençais à m'énerver. Pas à cause de lui, mais à cause de tout ces gens qui lui ont pourri la vie. "Si je pouvais, je donnerais une claque monumentale à tout les petits cons qui t'ont dit de la merde. Vraiment. Ca me pète les couilles de savoir qu'à cause de ces crétins tu as une si mauvaise estime de toi. Si je pouvais, je t'enverrais tout ce que je pense de toi directement dans ta cervelle. Adrien, tu es putain de magnifique. Quand je te vois, mon coeur est heureux, quand tu me souris, il fond pour ton visage. Je t'aime Adrien, je t'aime tellement... Je veux que tu sois heureux, je veux qu'on soit heureux, et je veux que tu te rendes compte que oui, bordel, tu es beau."

Je me suis arrêté là. L'accumulation des gros mots que j'employais voulait tout dire : ça commençait à vraiment m'énerver tellement ça me tenait à coeur.

"Laurent..."

J'ai levé la tête vers le rose avant d'écarquiller les yeux. Des perles d'eau salée se formaient doucement aux coins de ses yeux.

"J-Je suis désolé ! J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je t'avais prévenu que j'étais nul pour parler de ce genre de chose !" paniquais-je. Je me suis levé et me suis penché vers lui pour le prendre dans mes bras.
"L-Laurent..." répéta-t-il, la voix tremblante. "Tu es tellement... Aah, qu'est-ce que je ferais sans toi..?"
"Chhhut, c'est moi qui devrais te demander ça. Mais ne pleure pas mon coeur s'il te plait.."
"M-Mais c'était tellement beau.."

Je lui ai tendrement frotté le dos, posant mon menton sur son épaule et fermant les yeux.

"Pas autant que toi." ais-je chuchoté à son oreille.
"A-Arrête, je vais encore plus pleurer !"
"NON, PLEURE PAS !"

Adrien lâcha un petit rire qui se mélangea à ses sanglots. Puis, peu à peu, il se calma. Quand il alla mieux, je me suis lentement écarté de lui, tout en le gardant dans mes bras.

"Ne me confonds plus avec tout ces gens... Je ne pense pas comme eux. Je te trouve magnifique et rien ni personne ne me fera jamais dire le contraire." ais-je lâché.
"D'accord...merci." souria lentement Adrien. "Je t'aime tellement."

Tu es magnifique. {YAOI}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant