Une journée comme les autres

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Mon réveil sonne, mon petit copain est déjà parti au travail, je retarde la sonnerie une dernière fois.

Bip, bip, bip, bip...

Il est 7h00, plus moyen de le retarder encore une fois, je me lève difficilement, je fais glisser la porte coulissante de mon dressing et je m'empare d'un t-shirt, avec un Jens, des sous-vêtement et un petit gilet. Je monte les escaliers de bois. Ils grincent, comme tout les matins se bruit m'irrite les tympans.

Je branche le petit radiateur, je retire mon pyjama et vais sous la douche, je laisse couler l'eau sur mon corp espérant que le jet me stimule un peu mais quand je ressors de la douche, rien a changé. Je ne sais pas, j'ai un pré-sentiment, je ne pourrais pas trop le décrire, c'est un sensation bizarre comme si... Comme si la mort me guettait. M'enfin, ça passera, c'est juste un pré-sentiment.

J'enfourche mon vélo, et pars en direction du collège Béranger où j'enseigne le latin et le français, il ne me faut que quelque minutes pour y arriver.

J'arrive au collège à 7h45, il me reste même du temps pour faire deux, trois photocopies.

Pas bien réveillée, je démarre ma journée avec une classe super sympa, un classe qui bosse, une classe dans laquelle les devoirs sont toujours fait, et si ! ça existe encore. Il ne faut pas être si pessimiste envers cette nouvelle génération !
Dans cette classe, ils sont tellement chouettes que j'en oublie ce pré-sentiment morose qui me guette depuis ce matin, ils arrivent même à me faire sourire.

J'enchaîne ensuite avec un groupe latiniste de 4ème. Un peu plus mou faut le dire, mais bon, il faut faire preuve d'humour face à leur inertie.

Je leur rends une interro, qu'ils ont recommencée après avoir obtenu des notes désastreuses à la première, force est de constater que cette interro n'est guère plus brillante que la première.
Avant de quitter ces élèves, j'écris sur le tableau à la craie rouge:

corriger l'interro, la faire signer et, éventuellement, se faire tuer 

Se faire tuer par ses parents bien sûr pas par un fada masochistes. Non, par leurs parents mécontents, énervés, déçus et tout autre sentiments vulnérables à la vu de la note qu'ils vont avoir sous le nez.

Je vous rassure, les gamins ont l'habitude de mon humour sadique, et franchement je pense qu'ils ne m'en tiennent pas rigueur, ils savent que c'est de la pur plaisanterie et puis au fond, sous mes airs de Prof Sadique, je suis quand même vachement gentille, au nom de quoi je n'aurais jamais fait refaire leur interros, même si, faut se l'avouer ça n'a servi à rien...

Il est 10h, c'est la récréation, je discute avec un de mes collègues d'Histoire. Quelqu'un avec qui j'adore papoter. Il prend le temps de vivre, parce qu'il aime lire, parce qu'il sait encore s'enflammer comme s'il avait 20 ans alors que franchement, il ne doit pas être loin de la retraite. Nous nous engageons dans une conversation. Il aime le rock, moi aussi.

"-Tu vas au concert ce soir ?

-Au bataclan ?

-Exact, les  Eagles of Death Metal y jouent !

-Ah non, j'peux pas, ma fille fête ses 30 ans et je n'peux pas rater ça.

-Ouais je comprends, je t'en dirai des nouvelles !"

Là-dessus, la cloche sonne, je retourne donc en cours. Avec ma classe préférée ! Des gamins comme je n'en ai jamais eus, n'y même vu. Le sujet est centré sur leur stage qu'ils ont du faire avant les vacances de la Toussaint.
Deux d'entre eux sont allés bosser chez un véto. J'aurais bien aimé travailler dans le milieu animalier mais avec mes nombreuses allergies au poils de toute espèce animal force est de constater que je ne pourrais jamais faire ce métier...

Il est 17h, C'est ma dernière heure de cours. Avec une classe pourrie... C'est bête, hein ?

Je remonte sur mon vélo et je rentre chez moi, après une journée comme les autres, rien de plus normal, cependant, mon pré-sentiment c'est accentué au fil que le temps passait,  bizarre...

AttentatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant