Partie 1 sans titre

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Aujourd'hui, c'est mon tout premier jour de vie. J'apparais dans ce monde nouveau pour moi, par un beau soleil éblouissant et une brise rafraichissante d'été. J'observe le monde autour de moi. Par moment tout bouge, par moment tout est calme. Je me fais des amis et très vite nous formons une bande. Je m'amuse bien avec eux.

Je grandis très vite, au gré de la vie et du destin chacun se sépare, voyage pour son travail, ses études, ses rêves. Je roule ma bosse au gré du vent, je n'arrive pas à me trouver une place, ma place au sein du grand échiquier géant qu'est le monde. On me dit que ce n'est pas grave, je suis jeune encore, j'ai le temps de trouver. Je n'arrive pas à me fixer, on dirait qu'une force me pousse toujours plus loin. J'ai sans doute rendu malheureux du monde à cause de mon inconstance...

Je vieillis, on me considère adulte. Pour moi ça ne change rien, je suis ce que je suis, mais je cherche encore. J'ai l'impression de comprendre un peu mieux la place que je dois tenir. J'ai l'impression de savoir un peu mieux ce que je veux dans la vie. J'ai décidé d'essayer de me fixer sur une vallée. J'aime quand le soleil darde sur moi ses rayons, j'aime l'odeur de la rosée le matin sur l'herbe si verte. J'aime le parfum des fleurs, les bruits de la nature. Ici je me sens hors du temps. Je ne sens pas la fumée d'échappement ou de je ne sais quelle pollution, pas de bruit de machines. Je me laisse envahir et submerger par cette plénitude. Et puis mes congénères sont sympathiques. Une personne en particulier me plaît. Serait-ce l'amour? J'ai besoin d'y réfléchir encore un peu. On me conseille plutôt de foncer sans réfléchir et advienne que pourra. CA marche,ça marche, ça marche pas tant pis et ça aura été une expérience. Oui mais est- ce que je veux vraiment me fixer ici?

Je suis vieux maintenant, certain dirait le troisième, quatrième âge. Je n'ai plus la même force qu'auparavant mais j'ai toujours cet appétit de la vie, et si l'on sait me regarder, mes yeux pétillent encore. J'ai bien plus d'un tour dans mon sac. Je pourrais en raconter des histoires!! Je n'ai plus la même taille qu'avant, je me suis tassé, cassé, je suis redevenu petit. Mais ma petite taille n'a d'égale que la grandeur du parcours de ma vie. Quand je fais la rétrospective, je souris. Je n'ai pas fini ma vie dans cette vallée. Un jour j'ai décroché et j'ai suivi le lit de la rivière. Cette rivière m'a emmené dans un fleuve et en suivant le fleuve, j'ai finalement abouti à la mer et cherchant plus grand, toujours au gré du vent je suis arrivé à l'océan. Je finis donc mes jours à l'océan. J'écoute le remous des vagues, le sable crisser sous les pas des gens, les enfants hurler et jouer. Je fais cependant attention car je crains la chaleur et le froid maintenant, je me casse facilement. Je regarde autour de moi et j'aperçois certains de mes congénères de quand j'étais encore tout petit. Cela m'amuse de les retrouver là. Ils n'ont pas tant changer que ça, eux aussi sont devenus vieux. Je refais connaissance car j'ai besoin de parler. J'essaye aussi un peu d'appréhender les jeunes de leur faire partager ma vie mais ça ne les intéresse pas apparemment. Quoique? le petit qui m'observe là bas, je reconnais ce regard pétillant, cette soif d'aventure, cette vivacité d'esprit, cette curiosité toute enfantine. J'avais la même autrefois. Aujourd'hui j'en conserve encore mais tout est beaucoup plus lent pour moi. une vague vient me lécher le bout des pieds... Ce calme cette sérénité...Et si je finissais mes jours sous l'océan ? Je n'ai jamais vu cette partie du monde!
Les mouettes crient, les enfants vont bientôt rentrer, fatigués d'avoir passé la journée à jouer. L'air du large amène la fraicheur du soir. Oui le fond de l'océan... Il doit y avoir pleins de belles choses à voir encore! Après tout il me reste encore du temps à profiter...J'ai beau être vieux on ne va pas m'imposer comment je dois vivre et ce que je dois faire!
Je m'approche un peu plus du bord de l'eau, je sens profondément l'air du large, je souris à la face du monde et je laisse le courant m'entraîner au large. Je peux déjà apercevoir les algues et les poissons aux milles couleurs..


Le cycle de la vieWhere stories live. Discover now