Chapitre 8: Sirius

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-...Pitié...lieutenant...

Elle fond en larmes, et tombe dans ses bras. Monsieur Parfait la console, puis ils repartent, tous les deux, sans jeter un coup d'œil à la grotte. Quel sale type. Pire que Britain. JIl me faut arrêter de penser à ça. L'interprétation de Caeli les a pris au dépourvu mais, le moment venu, ils reviendront vérifier la grotte. Sauf s'ils sont réellement incompétents, ce dont je doute. Il nous faudra en tout cas être partis avant cela. Elle a sacrifié sa chance d'avoir la vérité pour me sauver. Je ne vais en aucun cas gaspiller cette opportunité. Astrelle essaie de se défiler, en se faufilant par ma gauche. Je lui répond par un uppercut dans son visage de garce. Sonnée, elle passe sa main sur son nez, et observe les gouttes de sang coulant tout du long. Je l'attrape par le col de sa veste, menaçant. Britain tente de se relever, ce qui me force à le repousser violemment du pied, son corps percutant une paroi dans un bruit sinistre.

-Maintenant qu'Elle n'est plus là, je n'ai plus aucune raison de me retenir contre toi.

Je reçois un crachat au visage. Vraiment? Elle veut jouer à ça? Je vais l'écraser comme le vulgaire insecte qu'elle représente à mes yeux. Cette fois, ma main passe de son col à son coup. Je la soulève ainsi. Une simple pression et elle meure.

-L'autre est encore en vie, susurrais-je. Il peut me donner les informations dont j'ai besoin. Je te conseille de réfléchir à ma proposition, car me débarrasser de toi ne me posera aucun problème particulier, sauf celui de trimballer ton cadavre en dehors de cette satanée grotte.

Elle rit. J'effectue une pression sur son cou. Et son corps tout entier disparaît sous mes yeux ébahis dans un nuage de poussière. Qu'est-ce que...

-Sirius, Sirius...

J'entends à présent sa voix. Néanmoins différente. Presque...Inhumaine. J'ai beau la chercher du regard, je suis incapable de la voir.

-Mon pauvre Sirius...

Bon sang! Mais d'où vient cette voix? Je pose la main sur le blaster caché à l'intérieur de mon manteau, prêt à dégainer à tout moment, faute de mieux.

-Tu espérais en fini avec moi...

Et se forma devant moi une abomination, une créature infernale. Des entrailles de la terre surgit tout d'abord un cœur, noirci et desséché, se mettant à flotter au centre de ce qui semblait être un nuage de poussière. Il se mit alors à battre, un battement sourd, affolant, éclaboussant les murs de son liquide poisseux. Des millions de particules se rapprochèrent alors autour de lui, le protégeant en se collant les unes aux autres, pour finalement former une cage thoracique. D'autres formèrent une colonne vertébrale, des jambes et un bassin, pour soutenir le début de la création. Apparurent alors, avec le reste du nuage originel, un crâne et des bras. Une fois le squelette terminé, la terre fit sortir des lambeaux de muscles, qui se collèrent aux os, m'épargnant la vue des autres organes. Légèrement effrayé, je sors mon blaster, mais, ayant beau tirer de toutes mes forces, je m'arrêtait vite. Cela ne sert à rien. Ce que je détruit se reconstitue automatiquement. Mais quelle est cette chose? Elle est désormais presque achevée. Des cheveux poussent sur la peau recouvrant le crâne, noirs aux pointes vertes. Quelques parcelles de ce corps immonde manquaient de peau, ce que la poussière remplaçait à une vitesse impressionnante.Des yeux se formèrent, sur le sol, qu'elle prit dans ses mains. La créature, alors, leva la tête vers moi. Des orbites vides me fixèrent, tandis que la bouche me sourit, démoniaque.

-Mais, dit-elle de sa voix d'outre-tombe, comment veux-tu tuer quelqu'un qui est déjà mort?

* * * * *

Je réprime un haut-le-cœur. Astrelle a beau être parfaitement reconstituée, je ne peux effacer les images de ma tête. Britain se relève, mais je ne fais rien pour l'en empêcher.

-Tu ne nous laisseras pas repartir, maintenant que tu sais ce que nous sommes, dit-il, s'adressant à moi sans toutefois me regarder, n'est-ce pas?

Son poignet, pendant lamentablement, se répara en une fraction de seconde. L'air sombre, il leva ses yeux vers moi.

-Tout d'abord, il faut que tu saches quelque chose, Sirius. Tout ce que tu crois connaître, tout ce que l'on t'a apprit depuis ta naissance, tout repose sur un mensonge. Ta vie est un mensonge. Comme...celle de Caeli.

-Que veux-tu dire par là?!

Il soupire.

-Les origines de Phénix, pourquoi le peuple d'Aurora et celui de Skymning se haïssent...Sortons d'ici, nous en parlerons sur le chemin.

-Mais d'abord, persiflais-je, qu'es-tu? Qu'êtes-vous?

-Cela ne sert à rien de te dire qui nous sommes, du moins pour le moment. Tu sauras tout en temps et en heure. Pour l'instant, nous devons nous en aller.

-Pour aller où, demandais-je, méfiant.

-Qu'importe le lieu où nous allons, on doit partir, lança Astrelle. C'est urgent.

-Toi, boucle-là, lui crachais-je, mon "ami" semble bien t'apprécier.

Je tapote mon blaster. Elle ne peut peut-être pas mourir, mais elle ressent la souffrance, selon ce que j'ai vu avec Britain. Et j'ai évidemment raison. Bien qu'elle aussi. Mais ça fait du bien de la remettre à sa place. Sans oublier le fait que cette "chose" me dégoute profondément.

-Sirius, arrête tout de suite je te prie. Et range ton arme, Astrelle n'est pas un danger pour toi, à moins que tu ne le décide. Compris?

Je n'aime pas obéir aux ordres. C'est pourquoi je décide de partir de mon propre  chef, blaster en poche. J'ai un ego mal placé, je sais. Un sale petit prince pourri jusqu'à la moelle. J'avance jusqu'à la sortie, sourire aux lèvres. J'ai une petite pensée pour Caeli. Comment s'en sort-elle en ce moment? Surement très bien, son visage retournerait le cerveau de n'importe qui. Elle a sacrifié sa chance de savoir la vérité pour me...nous sauver. Il faut que je trouve un moyen de la contacter, car Britain ne peut maintenant plus retourner à la cité blanche. Je travaillerais dessus de toutes mes forces. Et s'il n'y a aucun moyen...eh bien, il y aura un moyen. Elle mérite de savoir pourquoi elle est embarquée dans une histoire qui, je le sens, va bousculer Phénix. Elle mérite de savoir ce que je vais apprendre. Et puis...l'imaginer avec ce lieutenant...mieux vaut ne pas y réfléchir. Je vais la récupérer. D'une manière ou d'une autre. Je me retourne, toisant Astrelle et Britain. Penser à elle m'a donné du courage. Oui, je sais,  c'est écœurant. Mais ça a du bon. Parfois.

-Bon, les morts-vivants, vous allez bouger vos fesses de cadavres où je dois vous traîner par les lambeaux de chair qui vous servent de cou?


***

Bonjour à vous tous!

Voici un chapitre 8, légèrement différent des autres cette fois-ci, car, non, nos héros ne vivent pas dans un monde rempli de paillettes et de licornes (Bien que ce soit très joli les paillettes et les licornes \^w^/). Choqués? Déçus? Étonnés? Émerveillés? Intrigués? N'hésitez pas à me faire part de vos avis et impressions dans la barre de commentaires! Cela m'aide à avancer et à améliorer ma fiction, pour partager avec vous une meilleure expérience sur Wattpad ^^.

A bientôt pour la suite des aventures de Caeli et Sirius

Portez-vous bien

Dragon_Tale


Musique: Ruelle - MONSTERS

Les cendres du phénix [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant