Bonjour ! Je vous présente un tout petit texte que j'ai écris hier soir dans un cahier et que j'ai amélioré aujourd'hui avant de vous le partager. C'est un peu étrange donc n'hésitez pas à me donner votre ou vos avis !
Bonne lecture,
D0minoNB : Publié le 05/09/17
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Elle est montée tout en haut de l'immeuble le plus haut de la ville. Celui où la chute serait la plus longue. Pour mieux en profiter, il fallait que la chute soit longue.
Elle avait monté des tas de marches avant, privilégiant les escaliers à l'ascenseur. Ainsi, elle avait vraiment eu l'impression d'aller vers le haut, vers le ciel et les étoiles.
Elle s'est assise tout au bord du muret surélevé destiné à empêcher les personnes de tomber. Elle a gardé son équilibre, plus calme et sereine que jamais. C'est comme si, les pieds sur terre elle était mal à l'aise. Mais dès que ses pieds ne touchaient plus le sol, alors elle revivait. Ses jambes étaient suspendues dans le vide, et elle les balançait. D'avant en arrière, comme un jeu. Et elle souriait de toutes ses dents tout en regardant tout ce vide en bas qui s'offrait à elle. Gratuitement, comme un cadeau. Un trésor inestimable.
Un trésor qu'elle seule voyait.
Elle était émue. De tout ça, cette immensité, cette hauteur. Elle était émue. Elle pleura. Elle n'avait jamais pleuré autant de sa vie. C'était si intense, toute seule, petite fille insignifiante en haut de cette immense tour. Toute seule, regardant le film de la vie de centaines de personnes différentes qui rentraient dans son champ de vision pour en sortir très vite ensuite. Elle pleura longtemps. Le bonheur était si grand.
Elle fut soudain prise de l'envie de sauter. Là, immédiatement. Mais elle ne bougea pas, elle savait que ce n'était pas le moment. Il fallait attendre encore un peu. Et alors elle pourrait sauter. Pour l'instant elle devait savourer tout ce qui s'offrait à elle. Le vent doux du printemps, qui caressait avec sa brise légère ses cheveux blonds. Le soleil qui chauffait doucement ses bras et ses jambes nues. Les bruits de la ville qui raisonnaient dans ses oreilles comme une symphonie de Mozart. Les odeurs plus différentes les unes des autres qui affluaient à ses narines. Et la vision de la ville, grouillante de vie, qui s'offrait à elle. Elle pouvait voir les voitures, les motos, les camionnettes multicolores circuler tout en bas. Elle pouvait voir les piétons se mouvoir dans touts les sens, comme des insectes. Ils étaient si petits, si petits. Elle avait la sensation de pouvoir prendre tout ce quartier, se bout de ville, dans ses bras.
En regardant tout cela, un immense plaisir montait en elle. Il grossissait à vue d'œil. Et elle savait que ce plaisir allait atteindre son paroxysme au moment où elle se laisserait basculer dans le vide. La tête la première. Elle pourrait tout voir, comme au théâtre quand on est aux premières loges.
Elle a détaché sa queue-de-cheval, laissant ses cheveux retomber gracieusement sur ses épaules. Elle s'est redressée avec agilité et s'est mise debout sur le muret.
Au moment où les voitures se sont stoppées, au moment où les personnes dans les rues se sont arrêtées de bouger, au moment où la Terre a arrêté de tourner, elle a sauté.
Elle a sauté.
Ou plutôt, elle s'est faite basculer dans le vide. Son corps s'est détaché du muret et plus rien n'avait de consistance autour d'elle. Il n'y avait plus que le vide. Le rien. Le néant. L'air la brûlait maintenant, avec la vitesse. Mais elle s'en moquait, elle était si heureuse. Son corps était irrémédiablement attiré vers le bas, à cause de la gravité terrestre. Le paysage autour d'elle défilait à toute vitesse, elle n'arrivait même pas à le distinguer. Les piétons et les voitures, toujours immobiles, devenaient toujours plus gros au fur et à mesure de sa chute.
Elle souriait. C'était comme voler. C'était se sentir vraiment vivante pendant quelques instants.
Le sol s'est rapproché de plus en plus. Le temps a soudain repris sa course folle, la Terre a poursuivit sa rotation. Elle n'a pas eu le temps de crier de joie, de dire au monde qu'elle était heureuse, son corps heurtait déjà le sol avec un bruit sourd. Elle ressemblait à un pantin désarticulé, du sang formait une flaque brune autour de son corps. Mais elle souriait toujours, elle souriait pour l'éternité.
Elle était montée tout en haut de l'immeuble le plus haut de la ville.
Puis elle avait sauté.
Elle avait volé.
Elle avait vécu.
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Elle a sauté
Short StoryElle est montée tout en haut de la plus grande tour de la ville. Celle où la chute serait la plus longue. _____________________ Cette histoire m'appartient et tout plagiat est donc interdit, merci. #557 dans la catégorie Nouvelles (avril 2018)