« 8 juin 2017
On a roulé pendant des heures. On ne sait pas où est-ce qu'on va. Ce qu'on sait, c'est qu'on part, mais pas quand est-ce qu'on va revenir. Peut-être demain, peut-être la semaine prochaine, peut-être jamais.
- On a combien d'argent ? demanda-t-il en apercevant une pancarte annonçant une aire de repos.
En voyant que Célia ne répondait pas, il poursuivit :
- J'ai pris de maximum que je pouvais. Je dois avoir une centaine d'euros en liquide et j'ai ma carte bleue.
- T'as combien sur ton compte ? se décida-t-elle à répondre.
- Je ne sais pas, je pense environ mille deux cents.
- Je dois avoir un équivalent.
Il sortit de l'autoroute pour aller se garer près d'une pompe à essence. Célia lui tendit sa carte bleue, il resta la fixer. Elle ne voyait pas, mais sentait son regard.
- Je paye l'essence. C'est normal, non ? Je t'oblige à te lever au milieu de la nuit et à m'emmener loin, c'est donc à moi de payer l'essence, histoire qu'on puisse aller assez loin de cet endroit maudit.
Elle a sourit, il est sorti.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de partir, je ne sais pas où cette aventure peut nous mener. J'ai surtout peur d'embarquer Mathieu dans une merde pas possible. Il a un avenir assuré dans la boite de son père, il peut toujours faire demi-tour.
- Ça y est, le réservoir est rempli, dit-il en entrant.
- Tu sais, si tu n'as pas envie de venir, on peut toujours rentrer. Il n'est pas encore trop tard. Tu ne dois pas te forcer à faire tout ça pour moi, loin de là.
- Si je ne voulais pas, commença-t-il, exaspéré, je ne t'aurais pas répondu, je ne serais pas venu te chercher et on n'aurait pas fait toute cette route. Et puis, ça me fait du changement, ça fait du bien.
Il alla se garer sur le parking.
- On ne part pas ?
- Tu n'as pas faim ?
- J'ai faim, oui, mais je n'ai pas envie de manger. Flemme.
- On n'a qu'à prendre quelques trucs à la supérette.
- On ne sait pas pour combien de temps on part, on devrait économiser.
- Qui t'as dit qu'on allait payer ?
Un sourire se dessina sur son visage.
- Ça me plaît.
Elle est donc entrée dans la boutique. Un homme, bien carré barbu vêtu d'un uniforme gris le boudinant, se tenait au comptoir, les yeux rivés sur le match de football qui se déroulait au même moment. Il ne vît même pas qu'elle était entrée. Elle jeta un coup d'œil dehors, Mathieu faisait le guet à côté de la voiture. Elle prit pas mal de choses pour les mettre dans son sac, tout en essayant d'être discrète.
C'était la première fois que je faisais ça, autant dire que ce n'a pas été fameux. Si quelqu'un entrait dans la boutique au même moment, il pouvait me grillé direct. C'est comme si j'avais une énorme étiquette collée sur le front avec écrit dessus « Cette femme est entrain de voler. ». J'ai eut peur qu'il jette un coup d'œil à ses caméras par automatisme et qu'il me voit entrain de mettre un paquet de chips ou une boisson dans mon sac.
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Memories...
AdventureTout le monde connait sa mère ; on sait son passé, ses études, ses amours, son caractère bien sûr, on peut deviner ce qu'elle va dire, ce qu'elle pense, ce qui peut la mettre en colère ou la calmer. Kéria, elle, elle connait le prénom, l'apparence...