Julie, La Fille de la toile (Réécrit)

Le temps de guetter son regard

« On rencontre sa destinée Souvent par des chemins qu’on prendpour l’éviter. »
LA FONTAINE

« La route qui monte et qui descend est une et la même »
HÉRACLITE

Imaginez …

Les réseaux avec leur million d’utilisateurs.

Tous les continents se connectent au même moment.

Les nouvelles vidéos qui font Buzz.

Les publications qui ne terminent sans cesse sur Facebook, Instagram.

Les discussions sur les groupes Whatsapp.

Les rencontres par ci et par là.

Vous êtes l’une des gouttes d’eau de cette marée humaine.

Vous restez cloué au lit, la porte de votre chambre fermée à clé.

Devant vous, un tout petit objet à la main, un smartphone. Derrière ça, vous rencontrez une personne qui vit le même enfer que vous. Il y’avait là ou là-bas ou quelque part dans le monde, une personne dont vos destins se croisent. Au même moment, vous prenez le temps de guetter son regard.

Ça faisait maintenant des jours, des semaines que je fis la connaissance de Julie, la fille de la toile. Elle avait l’air heureux sur sa photo de profil qui lui représentait. Son regard attirait toute une meute d’alpha. Le temps de guetter son regard, mon cœur s’allégeait de douleur. Ça faisait du bien de se libérer de ce dédale obscur de peines et d’ennuis. Voyant l’image, on remarquait aussi son sourire de croissante lune qui lui dégageait toute peine et tristesse.

Or elle était différente lorsqu’elle s’ouvrait à moi. Quand elle me décrit ses problèmes, j’oublie vraiment les miens. On dirait quelqu'un qui avait vécu un siècle de misère. Certains de ses dires confondaient parfaitement à l’enfer que je vivais. Comme si on jouait dans une pièce de théâtre avec les mêmes paroles et rôles.

Un jour, elle m’ avoua qu’elle avait aussi une enfance troublée tout comme moi. Son père les avait abandonné elle et sa mère. Julie avait grandi sans une touche de paternité dans son éducation. Par la suite, sa mère dominée par une jalousie renonça au genre masculin et elle finit par être remariée mais par une personne de même sexe qu’elle.

Je me rappelle aussi qu’elle m’avait dit que sa mère la voyait autrement et la considérait autrement. Je n’avais pas compris ce qu’elle voulait dire par « autrement ». Comme elle était tourmentée ce jour-là, je n’avais pas pu en savoir plus.

Moi aussi, j’étais vu autrement dans ma propre famille. Il se peut que ça soit le même « autrement ». Je ne savais rien au sujet de ma maman. Je ne savais non plus ce que me voulait ma belle-mère. J’étais tout le temps puni, châtié, condamné, sanctionné, réprimé, privé, sévi, corrigé, frappé, foudroyé, emprisonné, verbalisé…Mon père était témoin de cela.

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Julie était venue pour me sauver de tout cela. Moi aussi, je devais la rendre l’ascenseur. Je comptais sur Julie pour s’offrir une autre vie. De temps en temps, je l’imaginais venir me sortir de cet endroit. Il fallait qu’on se voit (de oeil à oeil)