Chantage ou promesse ?

Chapitre 1.2

C'était une explication parfaitement raisonnable, mais qui ne l'empêchait pas d'avoir toujours le ventre noué par l'envie. Il tenta de cacher le signe le plus visible de son désir, de crainte qu'Harry ne le remarque et ne s'enfuit en courant.
Après un instant, il se retourna et lui offrit un sourire nonchalant, faisant comme s'il ne l'avait pas pas imaginé nu dans son lit, quelques secondes plus tôt. Il portait une chemise transparente, aux couleurs estivales, qui épousait son corps voluptueux à la perfection. Depuis quand s'habillait-il si... ?
Avait-il toujours été aussi sexy, et ne l'avait-il remarqué que récemment ? Mince. Il devrait consulter un ophtalmologue. La chemise dévoilait son torse légèrement marqué par des abdos et son jean noir ses longues jambes fines.
Maintenant qu'il y songeait, Harry  portait rarement des chemises transparente, préférant les chemises plus professionnelles. Mais le temps s'était encore réchauffé, et ils vivaient sur une île tropicale, après tout. Cela expliquait peut-être ces mocassins, aux chaussures italiennes, qui donnaient encore plus de galbe à ses jambes.
Reprends-toi ! Penser à son vice-président de cette façon était inacceptable. Harry était un homme d'affaire exceptionnel, et un négociateur hors pair. Entre eux, il n'y aurait jamais de sexe. Jamais. Point final.
Ses pensées érotiques s'expliquaient sans doute aussi par le fait qu'il n'avait pas couché avec un homme depuis... quand, déjà ? Peu importait. Harry était inaccessible. Il refréna ses ardeurs, se rassit à son bureau et plaqua un sourire aussi chaleureux que possible sur son visage.

- Alors, que puis-je te faire ?
- Pardon ?
- Je voulais dire, que puis-je faire pour toi ?
Bonté divine !
- Excuse-moi, je suis un peu distrait par ce problème que j'ai mentionné. Alors qu'y a-t-il sur ta liste ?

Tandis qu'il étudiait l'écran de sa tablette, il s'agita sur sa chaise, décroisant et recroisant les jambes. Il fut captivé par le mouvement, et se demanda si il verrait un inconvénient à ce qu'il le porte sur son bire, et se mette à lécher chaque centimètre de ses jambes, en commençant par ses chevilles, pour remonter vers...

- Pour commencer, le Nouveau centre sportif, dit-il.

Les contrats pour Paragon sont prêts, il n'y a plus qu'à signer. Les mâchoires serrées, il chassa l'image sensuelle de son esprit et tenta de se concentrer. Qu'avait-il dit, déjà ? Ah oui ! Paragon serait le fournisseur principal du centre, que ce soit pour les uniformes des employés, les serviettes de toilette ou les gobelets. Son frère et lui étaient des camarades de surf de Liam Payne, le PDG de Paragon.

- Bien, dit-il. Expédie-les à Liam ce soir. C'est une affaire réglée.
- C'est comme si c'était fait.

Il tapa quelques mots sur le clavier de son écran, puis se mordilla la lèvre. C'était un supplice de regarder sa bouche pulpeuse en action. Il aurait probablement besoin d'une bonne douche froide après cette entrevue.
Détournant le regard, il se dit qu'il devrait se trouver un partenaire pendant son week-end en Californie. Cela faisait trop longtemps qu'il ne s'était pas accordé une bonne nuit de sexe.

- Et ensuite ?

Il appuya sur l'écran de la tablette, et une nouvelle fenêtre apparut.

- Comme tu le sais, dit-il, le nouveau hôtel va commencer à sortir de terre dans deux semaines.
- Oui. Mais il y a un retard avec la société de bétonnage.
-Je sais, je les ai appelés. Je crois que nous avons résolu le problème. Je te tiens au courant.
- Merci, j'apprécie vraiment que tu prennes en charge cette question. Point suivant ?
- Celui-ci est un peu plus épineux.

Il rejeta la tête en arrière et prit une profonde inspiration.

- J'ai bien mérité quelques jours de vacances, et je suis désolé de te prévenir si tard, mais je dois prendre trois semaines de congé le mois prochain, du 2 au 23.
Il vérifia sur sa tablette.
- J'ai déjà délégué tous mes dossiers pour cette période, il ne devrait donc pas avoir de problème.
Avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit, il s'empressa de passer au point suivant.
- A présent, une bonne nouvelle, mais j'ai besoin de ton approbation. Le service Limousine de l'hôtel va changer sa flotte entière dans six semaines. J'ai trouvé une société à Saint-Barthélemy qui accepte de racheter les anciens véhicules, mais nous devrons les expédier par cargo. Ils sont d'accord pour prendre en charge la moitié du coût du transport, mais je préférerais que nous nous occupions de tout. J'ai des contacts avec une nouvelle société danoise de transport maritime basée à Nassau, et je dois leur faire savoir assez vite si nous sommes intéressés.
- Envoie-moi les informations que tu auras recueillies, et je te dirai ce que j'en pense. Mais, ajouta-t-il en levant le doigt pour l'empêcher de continuer, revenons au point précédent.
- L'entreprise de bétonnage ? Demanda-t-il