Le mercredi 13 avril 2022, année de Terminale, 14 h 00.
L'un des avantages à être malade était qu'il n'y avait pas besoin de faire des pieds et des mains pour être dispensé de sport. Ce n'était peut-être pas le meilleur avantage du monde mais je m'en contentai et ne crachai pas dessus. Régulièrement, j'accompagnai les autres au gymnase et les regardai se mouvoir en les faisant profiter de mes quelques commentaires et conseils avisés sur leur manière de renvoyer le ballon de volley ou de courir en essayant de contrôler leur respiration.
Mais aujourd'hui ils étaient allés en forêt pour une course d'orientation. L'exercice comptant pour le bac, j'avais préféré les laisser y aller seuls et en profiter pour réviser mes cours de philo. « A cette période de l'année, tu ne peux plus te permettre de gaspiller deux heures de ton temps à rester dehors. Et en plus, il fait froid. » C'était ce que je m'étais dit pour me persuader que c'était la bonne chose à faire.
C'était pour ça que je me retrouvais à marcher à reculons vers le C.D.I. tout en me maudissant d'avoir voulue être sérieuse et consciencieuse pendant deux minutes. Mais bon, maintenant que j'étais là, je n'avais plus vraiment le choix. Quoique. Peut-être que si j'arrivais à attraper le bus de 14 heures 30 je pourrais... Non non non et non ! « Concentres-toi, Descartes t'attends. » Me dis-je en inspirant un bon coup et en poussant la porte de mon endroit préféré de cet établissement.
Le C.D.I., comme tous lieux contenant des livres d'ailleurs, était un endroit magique pour moi. Idéal pour se concentrer, travailler, se poser cinq minutes ou tout simplement flâner parmis tous ses nombreux rayons. Il apportait une certaine sérénité. Et lorsque j'y étais, je ne voyais pas le temps passer. Je mourrais d'envie d'aller jeter un œil à leur nouvel arrivage, surtout s'il y avait du fantastique ou du young adult, mais je me connaissais assez pour savoir que si j'y allais, je serai incapable de repartir travailler.
Après avoir dit bonjour à la documentaliste assise devant un ordinateur sur son bureau à l'entrée, je me dirigeais tout droit vers le fin fond du C.D.I.. Là où très peu de gens allaient. C'était un endroit isolé, caché derrière le rayon des maths et de la physique. Je me suis toujours demandé pourquoi se rayon était aussi bien rempli. Tout le monde savait que les S détestaient venir ici. Enfin bon, au moins j'étais sure que je ne serai pas dérangée. Je m'installai donc à la grande table et y éparpillai livres, classeur, stylos et fiches. Avant de m'y mettre sérieusement, je voulu envoyer un message à tout le monde pour leur souhaiter bonne chance mais découvris que la batterie était complètement à plat. Avant que l'écran ne devienne noir pour ne plus jamais se rallumer, j'eu tout juste le temps de lire un SMS que je venais de recevoir :
DE NATHANAËL A MOI : Bon courage, on se revoit vite de toute façon. Bisous. ☺
Je souriai comme une idiote.
Mes joues étaient tout à coup dotées d'une volonté propre. J'avais beau essayer de les empêcher de produire ce sourire débile, elles refusaient catégoriquement de m'écouter. Alors je continuais à sourire comme une idiote. Parce que 1) Nath avait pensé à moi, 2) il avait été le seul à le faire et que 3) il avait écrit Bisous avec 4) un smiley. Ce qui me faisait 4 bonnes raisons de penser qu'il m'avait plus ou moins pardonné ma réaction de dimanche, ce qui me fit oublier pendant 8 bonnes minutes les feuilles éparpillées sous mes yeux.
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Et maintenant ?
Teen FictionQue faites-vous lorsque le monde s'écroule et que vous vous retrouvez livré à vous-même et à gérer des situations qui n'existent que dans les histoires ? Pour sauver votre peau, pour survivre mais surtout sauver ceux que vous aimez. La vie de lycéen...