La Femme De L'Ombre (J-Hope-BTS / Hetero / Lemon)

1. Serait-ce de l'attraction ?

Je pris une profonde inspiration afin de m'emplir les poumons de cette odeur si rassurante dont j'allais bientôt me séparer. Ma mère me serrait si fort contre elle que je me demandais comment mes poumons et mes os parvenaient à tenir le coup. Elle était incapable de calmer les sanglots qui secouaient violemment son corps entier, comme si il s'agissait de la dernière fois qu'elle me voyait.

-Maman je reviendrai vous voir souvent, répetais-je une nouvelle fois pour la rassurer. Je vous le promets.

Elle se décida enfin à désserer ses bras afin de me libérer totalement, les laissant mollement retomber le long de son corps, vouté en cet instant de profond désespoir. Malgré tous mes efforts pour la rassurer, elle ne parvenait à éprouver ne serait-ce qu'une once de bonheur ou de soulagement à mon égard concernant ma décision. Je ne pouvais que parfaitement la comprendre, sa seule enfant quittant à nouveau le domicile, elle ne pouvait en être que  marquée par un profond sentiment de manque. Depuis quelques moi j'étais revenue habiter la maison de mes parents à cause ma situation financière difficile depuis que mon dernier emploi avait pris fin. Bien que je n'ai pas été autant présente lors de mes périodes de travail que lors de ma jeunesse, nous avions tous nos petites habitudes liées les unes aux autres, nous ressentions tous ce lien familial lors de nos retrouvailles dans la chaleureuse petite maison chaque soir.  Je devinais ma mère inquiète de ne plus pouvoir veiller sur moi, d'autant qu'elle s'était toujours inquietée plus que de raison à mon sujet car depuis ma naissance je souffrais d'une insuffisance cardiaque bénine. Son sentiment concernant son devoir de me protéger s'était exagérément renforcé à cause de ma déficience qui était pourtant si insignifiante qu'elle ne changerait en rien mon existence.

Ma mère parvint enfin à m'adresser un maigre sourire, soucieuse de me témoigner son soutien et son bonheur concernant ma nouvelle vie qui s'annonçait. Moi-même je me sentais inquiète et un peu angoissée à l'idée de me retrouver à nouveau seule. Sans ce soutien qui chaque instant me faisais inconsiemment ressentir une profonde quiétude concernant l'avenir et les problèmes. Depuis mon dernier emploi en tant que serveuse dans un restaurant, j'avais traversé une longue période sans emploi où le soutien de mes parents m'avait été plus que précieux. Il y a peu de temps j'avais eu la chance de décrocher un nouvel emploi, c'était donc pour moi une évidence d'accepter de renoncer à certaines choses pour l'exercer. Il s'agissait d'un emploi de majordome personnelle pour une famille de personnes aisées. Il m'était demandé de loger dans la chambre réservée à cet effet dans leur résidence afin d'être dans la possibilité de leur offrir ma disponibilité à tout moment de la journée. J'imaginais cette demeure aussi grande qu'un chateau, vu que mes patrons étaient tous deux des personnes assez riches.

Je disposais d'une formation dans le domaine de l'hôtellerie, ma candidature ayant été retenue pour cette raison, cela étant egalement la raison qui m'avait permis de travailler dans la restauration en tant que serveuse par le passé.

-Prend soin de toi !, ajouta ma mère qui souriait pleinement à présent. Et appelle-nous tous les jours, n'oublie pas !

-Oui c'est promis, répondis-je en riant.

Après un dernier salut à l'attention de mes parents, je pris la porte sans me retourner, effrayée à l'idée de libérer les sanglots que je retenais avec difficulté. Une fois à l'intérieur de mon véhicule, je programais le GPS, le ventre serré. Etrangement je ressentais un déroutant sentiment de vulnérabilité en sachant qu'à présent j'allais me retrouver seule, même si j'allais être entourée dans la demeure de mon futur emploi.

Une fois parvenue à ma destination, mon ventre ne s'en serra que d'avantage, rongé par l'angoisse et l'appréhension de la nouveauté. Devant l'immense portail en fer qui obstruait la totalité de la vue, j'aperçus un petit objet métalique qui brillait sous les derniers rayons d'un soleil couchant : un interphone. Je m'annonçais, puis le portail commença à coulisser dans un bruit de vieille feraille usée par les mauvaises saisons, me libérant le passage.