Le Cinquième Œuf

Prologue

- Tiens, mon fils. Garde-le le plus précieusement possible. Défend-le de ta vie s'il le faut. Transmet-le à ton successeur, à lui et à lui seul ! N'en parle à personne d'autre ! Il toussa à plusieurs reprises. Une fois qu'il se fut calmé, il reprit. C'est un lourd fardeau que je te lègue.
- Père, je ne vous décevrai pas. Je le jure sur la Grande Prêtresse que je le garderai jusqu'à ma mort. Sur mon honneur.

    Le vieil homme toussa encore, mais d'une toux plus rauque ; du sang se mêlait à sa salive lorsqu'il crachat par terre. Son fils se rapprocha et prit ses mains dans les siennes, prononçant une prière muette pour aider son vieux père à partir en paix. Une jeune femme toute de rouge vêtue entra dans la chambre délabrée, écartant l'homme de la couche de son père. La femme se pencha et prit sa tête entre ses mains avant de l'embrasser, aspirant son âme. Elle se releva et joignit ses mains en murmurant des paroles incompréhensibles, libérant l'âme captive de sa bouche. Une fine volute grise s'éleva dans la pièce, faisant baisser la température. Le jeune fils regarda le nuage s'envoler jusqu'au plafond avant de s'évanouir. Une larme roula sur sa joue et s'écrasa au sol. Il s'approcha du lit et saisit une vieille sacoche en cuir qui contenait le précieux objet qui avait prit la vie de son père. Il remercia l'Amante et l'accompagna jusqu'à la porte. En revenant dans la chambre, il prit un drap rouge éliminé pour s'en servir de linceul. Il prit son père dans ses bras et le déposa sur le sol meuble pendant qu'il creusait un trou. Il l'enterra au pied d'un cerisier en fleur qu'ils avaient planté il y a de cela quelques années. Une petite fleur se décrocha et se posa avec délicatesse sur la motte de terre fraichement retournée. Son âme l'accompagnerai partout où qu'il aille, et veillerait sur lui. Un soupçon de tristesse grandit dans sa poitrine tandis qu'il se mit à graver sur le tronc le nom de son protecteur ; Alver van Pyther.