Les flammes s'élevaient joyeusement vers le ciel constellé d'étoiles. De petites flammèches rouges s'envolaient, insectes incandescents autour des quatre adolescents. Une étoile filante passa dans le ciel d'août, mais aucun des jeunes ne la vit, tout occupés qu'ils étaient à se raconter des histoires mystérieuses.
– Moi, je n'y crois pas aux fantômes, déclara Vincent, pourtant le plus jeune du groupe, à peine 13 ans, une tête ronde à la Tintin, aux cheveux blonds.
– Tu as tort, répliqua Julien, le plus grand du groupe, 15 ans, qui aimait bien houspiller Vincent. Pas loin d'ici, dans une ancienne abbaye, il y a une Dame Blanche.
– Qu'est-ce que c'est ?
– Un fantôme, justement. C'est celui d'une habitante d'une abbaye qui revient hanter tous les nouveaux propriétaires.
– Des bêtises, tout ça !s'exclama Julie, la sœur de Vincent, six mois de moins que Julien, aux allures de garçon manqué dans soncomportement, mais qui laissait toutefois pousser ses longs cheveux blonds.Julien était un peu amoureux d'elle, mais il était intimidé par sa force de caractère.
– Non, pas du tout, répliqua Julien, agacé qu'une fille s'oppose à lui. Même que des gens qui n'y croyaient pas se sont installés à l'abbaye.
– Et alors ?
– Hé bien, ils entendaient sans arrêt des bruits bizarres, alors qu'il n'y avait personne. Ils fermaient les portes le soir et les trouvaient ouvertes le matin.
– Ils les avaient mal fermées ! dit Julie, en haussant les épaules.
– Pas du tout. Même qu'une fois ils les ont toutes fermées à clef et barricadées. Le matin, elles étaient encore toutes ouvertes.
– J'te crois pas, cria Vincent, un peu trop fort.
– Si, c'est vrai, dit alors François, le quatrième du groupe. Les parents nous ont emmenés visiter l'abbaye en février.
François était le frère adoptif de Julien. Il était tout noir de peau et venait de Madagascar. Il avait un an de moins que son frère.
– Exactement, approuva Julien, on a même visité le souterrain de la Dame Blanche.
Le petit groupe s'était installé près de la Seine, à la lisière d'une forêt, dans une propriété abandonnée. Ils avaient pu voir un château, tout en haut de la colline.
– Et si on allait visiter le château ? interrogea tout à coup Julie.
– Non, les parents nous l'ont interdit, s'exclama Vincent, indigné.
– On n'est plus des gosses ! Et puis on n'ira pas à l'intérieur, on fera juste le tour, et on regardera à l'intérieur avec nos lampes de poche.
– Même. Les parents ont dit que nous devions rester ici. Ils nous ont interdit de monter.
– Écoute, si tu ne veux pas venir avec nous voir le château, t'auras qu'à rester dans le parc à regarder les étoiles filantes, dit Julien, d'un ton sec. Ou alors tu peux rester là, tout seul, à nous attendre, dit-il d'un ton méprisant.
– Ok, je viens avec vous, je vous observerai de loin, et je regarderai les étoiles.
L'argument avait porté. Vincent s'intéressait beaucoup à l'astronomie, et là, les arbres l'empêchaient de voir le ciel.
Les quatre amis s'armèrentchacun d'une lampe torche et entamèrent l'ascension de la colline. Autour d'eux la forêt grouillait de bruits qui ne leur étaient pas familiers. Les chouettes hululaient et des craquements se faisaient entendre de toute part. A gauche et à droite, ils devinaient, dans l'ombre, l'ouverture plus noire des grottes artificielles, dont une, ils le savaient, possédait un long souterrain aboutissant à un puits.
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Le trésor de saint Adjutor
AdventurePendant les vacances quatre jeunes pénètrent une chapelle mystérieuse et rencontrent le fantôme d'un saint chevalier qui leur demande de retrouver son trésor. Les jeunes partent sur la trace du trésor, à l'insu de leurs parents et vont vivre une vér...