Chapitre 2 - Jackson

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J'ai beau écouté ce foutu banquier, je ne comprends absolument rien à ce qu'il me raconte... Je ne suis qu'un simple mécano moi. Pas un ingénieur. Ce mec est un gros balourd complètement stupide. Et je ne rigole pas sur le mot balourd ! Il a sans doute vingt centimètres en moins que moi. Mais une bedaine où mes hanches rentrent deux fois en largeur. Je ne déconne pas du tout ! Il ressemble à rien en plus. Les cheveux poivre et sel dégarnis sur les tempes en prime, lui donne un regard encore plus enfoncé dans son visage, un nez pointu, des plaques rouges sur les joues... Pour couronner le tout, il émane de lui une vieille odeur de transpiration insupportable !

Pas comme Ninon...

Non, elle c'est plutôt comme si une douce brise d'été vous chatouillait les narines.

Mais qu'est-ce que je raconte ? Il faut vraiment que je me fasse interner moi. C'est juste une gamine. Une gamine que je connais depuis super longtemps. Une gamine qui est la petite sœur de mon meilleur ami. Une gamine qui a les cheveux rose barbe à papa. Une gamine qui me fait bander comme un âne quand elle m'effleure juste du petit doigt. Une gamine dont je rêve depuis que j'ai quinze ans... J'ai vraiment besoin d'une hospitalisation d'urgence ! Elle a vingt-quatre ans et j'en ai trente. J'ai vu plus de minous dans ma vie qu'elle de bite. Et je ne suis qu'un pauvre mécano qui veut racheter ses parts à son patron alors qu'elle est une superbe éditrice junior au physique de sirène et qui a un mec de surcroit. Et j'ai une copine.

Lou est une fille super. Vraiment. Elle est jolie sans en faire trop, intelligente et très gentille. Bon, elle n'est pas vraiment aventureuse côté sexe - ce qui m'emmerde vachement - mais elle a mon âge et elle comprend ma passion pour la mécanique, elle l'accepte. Et surtout, elle ne me fait pas chier lorsque je passe toute ma soirée sur ma bécane au lieu de la câliner. Elle ne me fait pas chier si je ne veux pas aller au restaurant et que je préfère rester à manger devant un bon film. En clair, elle est douce et malléable. Tout ce que cette gamine n'est pas.

- Monsieur Callahan ?

Revenant sur Terre, je relève mon visage vers l'homme en face de moi. Je me suis complètement perdu dans mes pensées et j'ai arrêté de l'écouter. Enfin, ce n'est pas comme si je comprends quelque chose.

- Désolé, je ne comprends pas très bien, vous pouvez me réexpliquer avec des mots que je comprends. Je suis irlandais vous savez ?

L'excuse bidon à deux balles.

- Oui, excusez-moi. Je ne m'en suis pas rendu compte. Eh bien, je vous expliquais qu'il faut que je soumette votre dossier à la société de créance avec qui nous travaillons mais je crois que vous avez toutes vos chances. Vous avez une situation professionnelle stable, un projet valable et le rapport minimum obligatoire de revenus. Alors je ne vois pas vraiment pourquoi on vous refuserait quoi que ce soit. Je vous appellerai dans quelques jours pour parler de cela quand j'aurai la réponse.

Après une brève poignée de main, je sors rapidement du bureau et du bâtiment. Un large sourire sur les lèvres, je prends mon téléphone tout en composant à toute vitesse le numéro de mon meilleur ami. Noah a toujours été la personne vers qui je me tourne quand j'ai une bonne ou une mauvaise nouvelle. Il sait tout de moi et tout ce que je pense. Enfin, sur presque tout...

- Salut mec, alors ton rendez-vous ?

- Top ! le petit gros a dit que je pourrais certainement avoir mon prêt !

- C'est génial Jax ! je suis fier de toi ! tu deviens une grande personne.

Explosant de rire, je ne peux pas m'empêcher d'être heureux même si mon abruti de meilleur ami me lance des vannes pourries !

ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant