L'amour vient de frapper à ma porte.

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C'est le texte que j'ai écrit pour le concours de JusteViviana

L’amour vient de frapper à ma porte.
Cette fois je suis sur c’est la bonne. Ce n’est pas comme le mois dernier avec ce mystérieux garçon du parc qui venait chaque soir sur le banc voisin. Ni avec Timothé, le beau blond de l’année dernière.                           
Bien sûr, encore faudrait-il qu’il me remarque. Je m’appelle Éloïse Chavouin et pour tout les autres je suis cette espèce d’intello. Mes cheveux bruns foncés tombent en cascade sur mes épaules. Amandine trouve qu’ils font ressortirent mes yeux vert pétillants. Amandine, c’est mon amie d’enfance, ont est inséparables. Elle la belle blonde et moi la tâche à côté. Elle qui fait tomber tout les garçon et moi qui n’ose même pas leur adresser la parole. Celle qui est la seule à me trouver belle et qui ne se fait pas prier pour me le faire remarquer. Celle qui va jusqu’à envier mes taches de rousseur sur mon nez aquilin. Je ne vais pas le nier, je ne suis pas moche non plus mais de la à dire que je suis belle il y a une différence.
C’était un lundi matin orageux, un de ces matins où sortir du lit est une réelle épreuve. La météo était formel : grosses pluies toute la journée. Le brouhaha du bus m’exaspérais. Je n’avais pas pu souffler depuis que la sonnerie de mon réveil m’avais arrachée de mon doux rêve paisible. J’étais descendue du bus en vitesse, courant sous la pluie pour me réfugier sous un hall déjà rempli de collégiens bruyant. Attendant d’un pied ferme Amandine. Sa chevelure blonde franchit la porte pour la sonnerie. À peine le temps de se faire la bise qu’arriva sur nous une cascade de cours tous plus ennuyant les uns que les autres. Histoire, Techno suivit de deux heures de Français. Ce n’est que Mme Levallois qui réussit à me sortir de ma léthargie en annonçant un projet d’exposé à faire en binômes. C’est tout naturellement je me tourna vers Amandine, le sourire aux lèvres. Laquelle me répondit par le même sourire complice. Sourire qui s’effaça à l’entente de ces quatre mots fatidiques :
Je formerais les groupes.
Quatre mots qui firent encore baisser d’un cran la mauvaise humeur générale.
Commença alors une longue ribambelle de prénoms suivit par des soupirs exaspérés . Arriva enfin mon tour :
« Éloïse sera avec Karl »
Je ne pouvais imaginer pire. Moi avec le garçon le plus populaire du collège, le badboy de première, le roi des fainéants. Celui qui faisait tomber toutes les filles et qui ne manquait pas une occasion pour humilier les plus faibles. Amandine me pressa gentiment la main, compatissante. Elle savait à quel point  je le haïssais. Il était au fond de la salle entouré de sa bande de potes ignares. A l’entente de nos deux noms, il me jeta un regard dégouté et s’empressa de ricaner avec ses amis sur mon compte. Je refoulais les larmes qui ne demandaient qu’à coulait et me concentra sur le cours. Les deux heures s’écoulèrent sans autres incidents et la sonnerie retentit enfin. La prof nous informa que les groupes devait travaillé ensemble chez eux ou au CDI.
Un jour s’était écoulait quand je me décida enfin ( avec le soutien d’Amandine ) à venir trouver Karl. J’étais persuadé qu’il ne voudrais pas travaillé avec moi. Il était là près de son casier : seul. L’occasion parfaite. Je lui demanda quand il voulait qu’on travaille et où. Je me sentit rougir, tout ça était idiot. Et c’est vrai qu’il était beau. Il me dit qu’il était désolé de s’être moqué de moi. Je n’en croyais pas mes oreilles. Je voulus lui répondre qu’il avait de quoi mais au lieu de ça je me contenta d’hocher la tête. Il était libre mercredi après midi. Je lui proposa de venir chez moi. Pourquoi lui avoir dit ça ? Je voulus faire machine arrière mais c’était déjà trop tard il avait dit oui, il était partit. Je courus prévenir Amandine qui me félicita. Je rentra chez moi et ne tarda pas à me coucher, épuisée. Le lendemain les cours étaient un peu moins ennuyant et j’arriva même à oublier un peu ce qui m’attendait l’après midi.
Mais l’après midi arriva vite et avec elle la multitude de questions qui allait se poser. Je cuisina des cookies, prépara la table, rangea aussi bien que possible le salon … Pourquoi faire des efforts pour une personne qui ne me respectait même pas ? Et alors je compris, la sensation quand je le voyais, ses yeux bleus qui m’envoutaient. J’étais tombé sous son charme. J’appela Amandine qui me confia qu’elle s’en doutait. Comment pouvait-elle s’en doutait alors que moi-même je venais juste de m’en rendre compte ?
Nous y revoilà :
L’amour vient de frapper à ma porte.
Littéralement. Il est là. À ma porte. Chez moi, à attendre que l’on vienne lui ouvrir. Je pourrais l’observer des heures depuis cette petite fenêtre. Maintenant que j’ai mis le doigts sur les sentiments que j’éprouve pour lui, ils sont encore plus forts. Je m’imagine à son bras. Il me chuchote qu’il m’aime plus que tout.
Trêve de rêveries. Je cours dans l’escalier, dégringole et me rattrape in extremis. Il est là dans l’encadrement de la porte. Il me sourit. Il a mi un tee-shirt noir qui moule sa musculature parfaite.
« On travaille dans la rue où tu me laisse entrer ? »
Je l’invite à entrer, rouge de honte et bredouille quelques excuses incompréhensibles. J’ai était idiote de penser qu’il pouvait éprouver des sentiments pour une fille telle que moi. Il n’est là que pour en finir avec cet exposé. Je l’emmène dans le salon.
«  -  Tu es seule ?
- Oui, ma mère est à la tête d’une entreprise de prêts à porter et mon père est directeur de banque, alors j’ai souvent la maison pour moi toute seule.
- Parfait ! »
Je ne veux pas savoir de ce qu’il entend par : Parfait ! Et je commence à imaginer les pires scénario … Et quand il me propose qu’on aille dans ma chambre, je ne sais que répondre. Alors je monte l’escalier et il me suis. J’ai l’impression de sentir son regard qui me scrute, moi et tous mes défauts. Il entre dans ma chambre et je m’active à débarrasser pour qu’on puisse s’installer sur mon bureau.
J’avais prévu de travailler dans le salon.
J’ai de nouveau l’impression qu’il me scrute. Je me retourne et le surprend à lorgner sur ma poitrine. Mon cœur danse la samba mais mon cerveau me dit que ce n’est qu’un gros pervers. Je ne sais plus quoi penser. Il prend une chaise et s’installa à côté de moi. Trop près à mon goût. Pendant une heure et demie on travaille comme deux vieux amis d’enfance. J’oublie tout ce qu’il m’a fait endurer, son regard de pervers et ses manières de brute. Il est doux, intentionné et bienveillant. Je lui propose de faire une pause goûter qu’il accepte avec enthousiasme. Je sors mes cookies et nous mangeons en silence faute de conversation. Je lui explique qu’à mon avis nous avons encore une demie heure de boulot pour finaliser le tout. On remonte dans ma chambre et il ferme la porte derrière nous. Je suis plus détendue qu’au début mais frustrée. J’avais raison, personne ne veux de moi. On s’installe côte à côte.
Il me prend la main. Sa main est douce et chaude. Je frissonne de plaisir. Moi et lui, seul dans ma chambre … Il se tourne vers moi. J’ai l’impression que mon cœur va exploser. Nous sommes tous près il me regarde dans les yeux … 
« Mais Éloïse, pourquoi devrions nous nous mettre à travailler quand on à encore toute l’après midi devant soi ? »
Je suis abasourdis, d’abord parce c’est la première fois qu’il m’appelle par mon prénom et ensuite parce que je ne comprend pas où il veut en venir.
Il à l’air de s’en rendre compte car il éclate de rire. Il se lève et m’entraine avec lui. Il me rapproche de lui jusqu’a ce que je sente son corps chaud contre le mien. Nous sommes enlacés au milieu de la pièce. Il me dit que c’est la première fois qu’il aime à ce point quelqu’un puis il m’embrasse. J’ai l’impression qu’une multitude de feux d’artifices éclatent dans mon ventre. Je n’ai jamais rien ressenti de telle.

Voilà cher journal, voilà la vie qu’il me plaît d’imaginer, une des nombreuses vies que j’aurais pu avoir. Une des nombreuses personnes que j’aurais pu être.
Tout ce à quoi je n’ai jamais eu le droit, cachée au fond de mon trou.

     The end ?

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