La clé des mondes

Partie 2 : Chapitre 3

J'avais fini par sortir de ma chambre, mon estomac criant famine. Je me dirigeais vers la cuisine et regardait dans le placard, ce qui pouvait trainer. Pour la plupart c'était des aliments que je pouvais retrouver en grande surface en revanche, je pus trouver des racines de mandragores on encore des écailles de dragons.

Je me demandais s'il s'agissait d'une blague ou si cela se mangeait réellement. Je pris alors les bocaux dans mes mains et observais attentivement leur contenu.

- Tu es un véritable petite fouineuse n'est ce pas ?

Je me retournais vivement pour voir Caleb, m'observant de haut en bas comme si je n'étais pas de ce monde.

Et si tu ne l'étais vraiment pas ?

Je secouais la tête, et le regardais droit dans les yeux.

- Je vois que tu aimes bien surprendre les gens... lui répondis-je.

- En effet, il me sourit puis s'approcha de moi. Qu'est ce que tu essaie de faire ?

- J'essaie de préparer à manger, parce que marcher c'est bien mais il faut reprendre des forces. N'oublie pas qu'en plus de ça j'ai une énigme à résoudre.

- C'est vrai, et bien tu m'appelleras lorsque tu auras tout préparé.

Sur ceux, il repartit je ne sais où, et je pus me mettre à l'ouvrage sans être dérangée. Je pris une pièce de viande et me remémorait comment mon père préparait la viande.

Je n'avais pas une grande affinité avec lui, j'avais eu l'impression qu'il m'avait abandonnée lorsque j'étais enfant. Mais avec le temps j'avais compris que le détesté ne servait à rien. En grandissant, notre relation s'était améliorée et je ne le détestais plus, et j'avais passé de bon moment.

Je pouvais encore entendre sa voix, lorsque nous parlions pendant qu'il préparait à manger, je le regardais attentivement et nous parlions de tout et de rien.

Je pris un plat, mis la pièce de viande, mon père rajouter quelques noisettes de beurre tout autour de la viande pour la dorer, et je fis de même. Je rajoutais un peu d'assaisonnement, des herbes aromatiques, rajoutait quelques pommes de terre. Je mis tous cela au four et partit regarder les livres dans une petite bibliothèque. Certes pendant mon séjour de repos, j'avais pu apprendre quelques petites choses sur cet endroit, mais il me manquait bine trop d'informations pour tout comprendre.

Puis je tombais sur un livre tout petit poussiéreux, avec une reliure argenté. Le médaillon que je portais toujours à mon cou, commençait à me picoter la peau. Une lumière apparut autour du livre, je le pris donc et décidais de le parcourir rapidement.

Les Filles de la Terre.

Je laissais parcourir mes doigts sur la couverture, tout en regardant chaque dessin représenter. Celui qui me frappa le plus, fut l'immense arbre sans feuille, c'était comme si il était mort de l'intérieur.

Je l'ouvris avec une grande précaution, tout était écrit à la main. Je retournais dans la cuisine, et commençait à lire, tout en gardant un œil sur mon repas.

Le domaine de Lusignan,

Une terre où règne la magie. Une harmonie pour tous les peuples. Cela est possible grâce à la fée Mélusine.

Elle fut considérée comme la déesse de ces lieux, pourtant elle l'enfant damné la grande fée Pressine.

Il y a de ça des milliers d'années, la fée Mélusine convaincu, ses deux sœurs Mélior et Palestine, de venger leur mère. En effet, leur père avait trahi Pressine, et depuis ce jour, la mère nourrit la haine de ses enfants.

Alors les trois sœurs décidèrent d'enfermer leur géniteur, dans une montagne. Pressine furieuse, jeta sur chacune une malédiction.

« Mélior, tu devras passer ta vie à garder un épervier magique dans un château d'Arménie. »

« Palestine, tu garderas le trésor de ton père enfoui dans le mont Canigou avec un lutin nauséabond, jusqu'à qu'un chevalier cupide vienne chercher le trésor et te délivre. »

« Mélusine, pour avoir pousser tes sœurs à ce geste, tes jambes se transformeront en queue de serpent chaque samedi. Seul un homme dont l'amour est capable de fermer les yeux sur cette malédiction pourra t'en libérer. »

Une odeur de sur cuisson vint envahir mes narines, je quittais donc ma lecture pour me précipiter sur mon repas et le sauver.

Je le saisis à main nues dans la précipitation, et me brulait les mains, malgré cela je ne le lâchais pas et le posais sur le plan de travail, je regardais mes mains tremblantes.

Je commençais à me diriger vers la salle de bain.

Prend le livre... Il faut que tu en saches plus...

J'écoutais donc ma petite voix et le cachais dans l'une de mes poches.

Lorsque j'entrais dans la salle de bain, je passais mes mains sous l'eau froide, et laissais un petit gémissement de douleur.

- Bordel !

Je frappais contre le rebord du lavabo, ce fut une très mauvaise idée puisque la douleur s'intensifia.

Toc, toc, toc.

- Qui est ce ? demandais-je quelque peu énervée.

- C'est Caleb, tout va bien ?

- Va voir ailleurs si j'y suis ! lui criais-je.

Mais il ne m'écouta pas, et entra quand même ce qui me mit dans une colère noire. Pour qui se prenait-il ?! Il m'avait enlevé à ma famille, et me provoquais en permanence, et après il voulait être prévenant ?

Décidément tout m'échappais chez lui...

Il me prit mes mains, et sourit en voyant leur état, en effet, elles n'étaient pas très belles, des cloques commençaient à se former, et la couleur n'était pas top non plus.

- Tu réagis comme une gamine, tu le sais ça.

- Qu'est ce que ça peut te faire ?!

Ma mère me disait souvent que j'étais impulsive, et lorsque j'étais énervée je pouvais dire des paroles que je regretterai certainement. Mais cette fois je ne pense pas. Rien ne pouvait me faire regretter de l'envoyer balader.

- Comment tu t'es fais ça ? me demanda-t-il tout en commençant à soigner ma blessure.

- J'ai sauvé notre repas...

En y repensant c'est vrai que je m'étais comporté comme une enfant, je me mis à rire seule en repensant à tous ça. Je suis une idiote...

Une fois mes mains bandées, Je descendis me servir à manger tandis que Caleb rangeais mon bizarre.

Je regardais à nouveau, mes mains, et repensait à ma mère, quand j'étais petite elle me soignait comme toutes les mères et maintenant c'est un inconnu qui me soigne... A ce point j'ai l'impression d'être tombé bien bas...