« Chaque monde possède ses règles. Le notre nous a permis à tous d'avoir un magnifique pouvoir.
Le pouvoir de prédire la mort de chacun. »
10 juillet 2167.
Dans le petit village d'Allis, sur l'île d'Erril, une maison était plongée dans le noir. Une petite serrait dans ses bras sa mère, qui embrassait son front, et ses joues, doucement, essayant de la bercer du mieux qu'elle pouvait.
« Chaque monde possède ses règles. Les anciens racontaient que dans un autre monde, on pouvait choisir son apparence. Il existerait même un monde où les gens découvriraient les couleurs en rencontrant l'amour. Nous, nous faisons face à la mort des gens. C'est triste, mais c'est beau. Ce que tu as vu, ce matin, au dessus de la tête de ta grand-mère.. C'est la lumière de la mort. Nous l'avons tous vu. Sauf elle. C'est pour ça qu'elle avait l'air si sereine. »
Les sanglots de la petite fille s'étaient calmés. Elle avait les yeux grands ouverts, elle fixait la bouche de sa mère, buvant ses paroles. Ici, chacun découvrait la triste réalité de la mort à son rythme. La petite brune, si frêle, du haut de ses 7 ans, devait y faire face beaucoup trop vite. Elle connaissait la mort avant même de découvrir la vie.
« Quand tu vois cette lumière sur quelqu'un, ça veut dire qu'elle va partir. Très loin. Qu'on ne la reverra plus. Mais tu ne dois rien lui dire. Pas lui dire au revoir. Elle ne doit pas savoir, autrement, il t'arrivera le même malheur. Par contre, tu peux être gentille, et douce avec elle. Afin qu'elle quitte ce monde en étant heureuse. Une petite attention ne coûte rien, Lune. »
La petite fille se redressa, hochant la tête. L'atmosphère de la maison était pesante. Un orage de chaleur venait d'éclater, et la pluie s'abattait sur le toit dans un bruit lourd.
« Cette lumière apparaît 24 heures avant la mort de la personne. Promet moi de toujours être gentille avec une personne sur le point de quitter notre monde, afin que ses dernières 24 heures soit les plus belles de sa vie»
L'enfant hocha la tête, et on entendit un sanglot provenant de la pièce au dessus. Les deux demoiselles s'immobilisèrent quelques instants, avant de se diriger vers les escaliers pour rejoindre une pièce embrumée d'encens. La petite fille se précipita vers les bras de son père, qui pleurait à chaudes larmes contre un corps à présent inanimé, mais sa curiosité l'emporta sur la tristesse.
« Dis papa, elle est morte heureuse, grand-mère ? »
« Je l'espère, Lune. Je l'espère. »
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As Blue As The Moon
Teen FictionChaque matin, au réveil, la plupart des gens regardent les photos de leur famille et amis. S'ils aperçoivent une petite lumière au dessus de leur tête, cela ne signifie qu'une chose : cette personne va mourir dans la journée. En se regardant soi-mê...