Aurore, L'Enfant Martyre

1.1K 41 15
  • Dédié à Aurore Gagnon
                                    

Aurore, l'enfant martyre. Une histoire vraie.

Aurore Gagnon fut victime de maltraitance de la part de sa belle-mère, Marie-Anne Houde, et de son père, Télesphore Gagnon, dans un village situé dans le Centre-du-Québec. Elle est décédée d'un empoisonnement du sang à l'âge de dix ans en raison des sévices répétés de la part de ces derniers.

Aurore Gagnon (baptisée Marie-Aurore-Lucienne Gagnon) est la seconde fille de Marie-Anne Caron et de Télesphore Gagnon, un fermier propriétaire d'une terre à l'Est de Sainte-Philomène de Fortierville, petit village situé sur la rive Sud du fleuve Saint-Laurent à une centaine de kilomètres au Sud-Ouest de Québec, au Canada, et naît le 31 mai 1909.

Le premier enfant des Gagnon, Marie-Jeanne, est née le 1 août 1907 et a été suivie par Aurore (31 mai 1909), Georges (1910) et Joseph (1915).

Peu après sa dernière naissance, Marie-Anne Caron tombe malade et les médecins diagnostiquent vite la tuberculose.

Marie-Anne Houde, la veuve d'un cousin de Télesphore, emménage rapidement chez lui afin de s'occuper de la maison et des enfants. Agée de trente ans, elle est mère de deux enfants, Gérard et Georges-Henri.

C'est à la suite de son arrivée que plusieurs drames successifs s'abattent sur les Gagnon. En novembre 1917, le corps du plus jeune des enfants, Joseph, un enfant de deux ans, est retrouvé mort dans son lit. Une enquête conclut une mort naturelle.

En janvier 1918, Marie-Anne Caron décède de la tuberculose à l'asile de Beauport, le 23 janvier 1918. Incapable de s'occuper seul de sa ferme et de ses enfants, Télesphore Gagnon épouse discrètement Marie-Anne Houde une semaine plus tard, le 1er février 1918.

Les enfants vont vivre quelques temps chez leurs grands-parents maternels à Leclercville. Ce n'est qu'à l'été 1919 qu'ils réemménagent chez leurs parents.

Pendant six mois, la seconde fille, Aurore, va vivre un martyre. Outre les sevicés (mauvais traitement, violences sur un subalterne) corporels, Marie-Anne Houde lui faisait boire de la lessive ou lui coupait mal les cheveux. Aurore a même dû être hospitalisée à l'automne à l'Hôtel-Dieu de Québec parce que sa belle-mère avait brûlé son pied avec un tisonnier rougi au feu. À son retour de l'hôpital, les sévices ont vite recommencé.

Le 12 février 1920, Aurore décède dans des circonstances tellement suspectes que les autorités sont alertées.

Une autopsie est pratiquée dans le sous-sol de la sacristie de l'église par le docteur Albert Marois. Celui-ci note 54 blessures sur tout le corps de l'enfant, résultats des coups portés, aucune n'étant cependant mortelle par elle-même. La blessure la plus grave se trouve sur le côté du crâne. Le cuir chevelu est couvert de sang et de pus. La cuisse gauche est tuméfiée (gonflé, enflé en parlant d'une partie du corps). Sur les doigts et les poignets, la peau est enlevée jusqu'à l'os.

Les funérailles ont lieu le 14 février qui a été fait par le prêtre de la ville, Ferdinand Massé.

À la sortie de l'église, Marie-Anne Houde est condamnée à la pendaison jusqu'à ce que mort s'ensuive. Elle est toutefois libérée le 3 juillet 1935, pour des raisons de santé, car elle est atteinte du cancer du sein ainsi que du cerveau. Et elle meurt le 13 mai 1936.

Télesphore Gagnon, également accusé du décès d'Aurore, fut quant à lui condamné à la prison à vie, pour homicide involontaire, mais il a été libéré de prison en 1925 pour « bonne conduite » après avoir purgé seulement 5 ans.

Par la suite, il retourna dans son village natal et continua son « ancienne vie », où il écrit plusieurs lettres à Marie-Anne Houde, toujours en prison. Après la mort de cette dernière en 1936, Télesphore se remarie, avant de mourir en septembre 1961.

Plusieurs me disent que le village au complet de Sante-Philomène auraient dû être condamé à mort et moi je leurs demandes pourquoi et il me répondent tous la même chose:

Ils le savaient tous pour Aurore et ils s'on rien fait.

- LegendaryBlood

(Source: Wkipédia)

Aurore, L'Enfant MartyreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant