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Nair. Les nerfs qui lâchent.
La puanteur de la foule avait engouffré Polly dans son estomac nauséabond de principes fermés à clé.
Ça puait le renfermé.
Cette odeur qui insinue qu'au fond on déambule tous vers une même horizon, vers un même but strict. L'essence de banalité.
C'était arrivé. Ils avaient percé de leur index accusateur son épiderme herissé. Les rires résonaient comme des croassements suffocants .
Toutes ces choses subjuguaient bestialement l'odorat de Polly.
Alors Nair ou les nerfs qu' importe? La douleur arrache cris et poils d'un même mouvement sauvage.
Elle avait fini par appliquer cette crème qui rejetait des puissants arômes de produits transpirant l'industrie chimique.
Et les les fils se décousaient un à un. La broderie d'un corps juvénile s'éfilochait petit à petit.
Processus de clonage. Ça allait loin ce genre de truc, une sorte de cérémonie vicieuse et inconsciente ou quelque chose dans le genre.
Le coquelicot finit par faner dans le béton taché, il se fond dans le paysage de la société.
Imberbe.
Polly se sentait comme Émilie en fin de compte. Émilie était comme elle, elle était Émilie. Un moment ou à un autre, elles avaient choisi de se les arracher. Par choix, par obligation ou par anxiété, qu'importe?
Le résultat était inéluctablement analogue: deux poupées imberbes dans la machination complexe d'une usine de jouets.
Polly s'était crue invincible mais après tout ce n'était qu'une mioche, une mioche qui préférais inhaler la vie plutôt que les insultes.
