Tout est noir autour de moi. Je n'entends qu'une sorte de "bip" incessant résonant à un rythme lent et régulier. Putain qu'est-ce que je fous là ? Et puis même c'est où "là" ?Mes yeux parcourent rapidement l'espace qui m'entoure, c'est-à-dire le vide total, enfin jusqu'à ce que je remarque l'étrange chemin de pierres blanches apparaissant sous mes pieds. Je ne tente pas de comprendre, à quoi bon, je suis donc ce chemin étrangement brillant. Les cailloux ressemblaient presque à de magnifiques étoiles qui seraient venues mourir ensembles sur le chemin. Un spectacle merveilleux. Mais je me force finalement à lever la tête lorsque les cris d'un enfants se mettent à résonner. Ces cris..
"MAMAN AIDE MOI !
- LA FERME !"
La scène se passait tranquillement devant mes yeux. Monsieur Haseo, de nouveau nu sur mon corps frêle, me retirant mon enfance heureuse sur son propre bureau. Ils se figèrent alors, mais les sons eux continuaient, comme si l'image avait eu une sorte de bug. Je n'ai vu que trop de fois cette scène dans mes cauchemars. Ma vision se trouble alors qu'un plus grand cri se fait entendre. Il a fini. Des larmes s'échappent librement de mes yeux, mais je les essuie bien vite avant de me mettre à courir, fixant les étoiles blanches virant au rose pâle. Putain mais c'est quoi ce bordel !?
Mes jambes se bloquent sans mon autorisation avant de m'obliger d'elles-même à avancer vers une nouvelle scène. Le jour où j'ai vu le vrai visage de ma génitrice.
"ARRÊTE DE ME REGARDER COMME ÇA ET MEURS BORDEL !"
Le son de l'eau agitée et de ses hurlements étouffés remplacent mes cris de douleur. Ce jour-là, elle a essayé de me noyer dans mon bain. Elle ne supportait plus le déshonneur que je lui avais infligé à elle mais surtout au nom qu'elle porte. Elle voulait faire bonne figure devant les autres riches qu'elle côtoyait, même si elle les détestait. Elle voulait que nous soyons la "famille parfaite", ce qui ne dérangeait pas mon géniteur qui lui voulait juste se la taper. Ma mère ne supportait pas mon regard sur elle, car petit à petit je comprenais qu'elle ne m'aimait pas. Je me demandais d'abord pourquoi elle faisait ça, pourquoi je ne voyais plus que de la haine dans ses yeux. J'ai découvert que derrière ses airs de mère et épouse parfait au visage d'ange se cachait l'être le plus abominable qui puisse exister. Elle a finalement abandonné, cherchant tout en sortant de la salle de bain comment me tuer sans se salir les mains. Et c'est à partir de ce moment-là que j'ai dû apprendre à me débrouiller seul.
Alors c'est ça le but de cet endroit ? Me faire revivre mes pire cauchemars ? Si on m'avait dit que l'enfer ressemblait à ça, j'aurais peut-être moins fait le con. Pendant que j'étais perdu dans mes pensées, mon nom se mets à résonner à son tour, prenant la place des sons de noyade. Cette voix était beaucoup trop familière à mon goût. Je me tourne finalement pour faire face à un Tae, les cheveux en batailles et les bras trempés et recouverts de mousse. Oh, le jour où il a tué sa meilleure amie Lei. Coïncidence ou pas, il l'a noyée dans une baignoire, comme s'il voulait que Les meurt de la façon dont je n'ai pas pu mourir la première fois.
"Daddy, viens rejoindre Lei !"
Il lâche un petit rire enfantin digne d'un film d'horreur avant de rentrer dans une nouvelle scène, celle qui lui appartient. Sauf que la personne dans la baignoire n'est pas Lei, mais une autre version de moi. Minho lui tient les chevilles alors que Dae, lui, s'occupe de mes bras. Quelle magnifique spectacle s'offre à moi. Mes yeux se ferment de nouveau, et les rires des trois idiots disparaissent tandis que de petits bras trempés m'encerclent.
"Je suis tellement désolé, tout est de ma faute.. Si je l'avais fermée, il n'aurait.. Il n'aurait jamais..
- Noyée volontairement dans un bain alors que le mec que j'aimais me tenais les poignets ? Ce n'est pas de ta faute, Namjoon."
Elle se détache finalement de moi pour venir me faire face, un air sérieux fixé à son visage. Celui qu'elle ne montrait qu'à moi. Avec les autres, elle faisait toujours l'enfant et putain qu'est-ce que je pouvais détester ça. En fait je la haïssais jusqu'à ce qu'un jour je la voies assise sur le capot de sa voiture, à l'abri des regards indiscrets, en train de fumer un joint et de maquiller son oeil au bords noir à l'aide de son fond de teint. Ouais, j'en mets aussi parfois pour cacher des suçons et des conneries dans le genre.
Elle n'était pas la même fille avec moi, et même Tae, son meilleur ami, ne l'avait jamais vue comme ça.
"Dae était bourré, il n'avait pas conscience de ce qu'il faisait. MinHo non plus.
- Mais Tae, lui.."
Des larmes perlent aux coins de ses yeux avant de lentement couler sur ses joues. Je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras et la bercer contre moi. Aucune chaleur ne se dégage de son corps, elle n'est qu'une sorte de cadavre animé.
"Si je lui avais dis la vérité, tu ne serais pas morte.
- Je ne voulais pas que tu lui racontes ! Namjoon, ferme les yeux et souviens toi."
Je la fixe un moment sans comprendre mais finis par obéir, fermant les yeux. Les bras de Lei disparaîssent alors, et tous les sons me viennent alors : la musique à la con qui était passée au moins trois fois depuis le début de la soirée, Jaydent qui se prend les pieds dans le tapis et s'écrase sur le sol du couloir à côté de la chambre où nous nous trouvions Lei et moi. Elle me raconte encore comment s'est passée la soirée d'hier, comment son père a tué son chat en le frappant contre le mur de sa chambre, comment il a tenté de la prendre et comment sa mère l'a protégée avant de se faire battre. Je me souviens de cette haine qui envahissait mon esprit, prenait possession de mon corps.
"Je te promets que je vais m'occuper de lui."
Lorsque j'ouvre les yeux, le chemin et la morte-vivante avaient disparu. Je me trouve dans la chambre avec elle, balançant une chaise qui vient s'éclater contre un mur. Étrangement je ne peux stopper mes mouvements, je ne suis qu'un spectateur à l'intérieur de mon propre corps.
"Mh je vais voir Tae, va te remaquiller. Ton mascara ou je sais pas quoi à coulé, tu es encore plus moche que d'habitude."
Bonjour connard. Si j'avais su, jamais je n'aurais osé lui parler comme ça. Enfin.. Si, sûrement, mais bon on ne peut pas changer un connard qui veut en rester un. Étrangement, un rire lui échappe. Un rire bien moche, certe, mais un rire franc.
"Oui maitre !"
Et elle file devant la salle de bain comme une plume. Elle veut sûrement être la plus belle pour son "Dae chéri". Je n'ai jamais pu savoir. A la fois exaspéré et amusé, j'ai décidé de sortir de là.
Tout ça pour voir Tae se frottant contre un mec au rythme de la musique.
Oh je me souviens de ça ! Je pousse le mec qui tombe au sol tout seul tellement il est alcoolisé et chope Taehyung par son collier. "Putain, j'aurais dû amener sa laisse." C'est que que je me disais alors qu'il se colle à moi pour tenter de m'allumer. Son excuse pour ce qu'il vient de faire ?
"Je voulais juste que Daddy me puinisse !"
Avant même que j'ai pu m'énerver sur lui, Lei m'avait sauté sur le dos en gueulant presque des s'il te plait. Elle avait vu et elle savait que j'allais péter un câble. C'est pour ça que je l'adore, malgré le fait que la plupart du temps sa gaminerie me tapait sur les nerfs.
"Non.
- Alleeeeeeeeeeeeer !
- Qu'est-ce qu'il y a ?"
Ma tête s'est tournee vers Tae et sans réfléchir, sur le coup de la colère, je lui ai sorti le premier truc qui m'est venu en tête. La phrase qui a condamné Lei. Celle que j'ai sorti uniquement parce que monsieur essayait de se taper tout le monde.
Putain, qu'est-ce que je suis con.
"Lei veut que je couche avec elle pour rendre Dae jaloux."
Voilà comment j'ai signé son arrêt de mort.
Mes yeux se referment, les voix de Tae et Lei laissent de nouveau place au fameux "bip" assourdissant et, je dois l'avouer, plutôt stressant. Lei aux bras trempés a elle aussi disparu, me laissant seul sur ce chemin devenu rouge.
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Who ?
FanfictionTout le monde a un passé. Une histoire. Enfin une vie quoi. Mais personne n'a la même vie, la même expérience. Ouais tu auras beau vivre la même vie que quelqu'un d'autre, tu ne le ressentiras jamais comme lui l'a ressenti. Il n'y a perso...