Empoisonnée

Chapitre 2

Pour une nouvelle journée, une nouvelle cigarette. Quoi de mieux qu'un peu de shoot pour encaisser les couleurs pâles des jours qui passent. Comment faire pour se sentir bien dans un monde où plus rien n'a de sens. Je vois les autres rirent aux éclats mais moi rien ne m'amuse. J'aimerais bien avoir envie de rire aux éclats moi aussi. Je subie mon propre malheur sans savoir comment changer mon monde. Je disparais lentement dans l'ombre que je me suis créée. Je suis un petit bout d'infini paumé dans l'infini. Il ne me reste que mon corps pour survivre. Ce corps que je ne peux m'empêcher de détruire. Comme une clope que l'on consomme au fur et à mesure que l'on tire.

Il ne restera bientôt plus rien.

Je jette mon mégot sans prendre la peine de l'écraser et rentre à nouveau dans cet enfer où nous finirons tous chômeurs à la fin du parcours.

Les cours commencent et les élève ricanent. Le prof a la manie de toujours se racler la gorge dans ce cours. Certain disent qu'il a du mal à avaler la pipe de son mec ce matin. D'autres, qu'il s'est enrhumé, à toujours avoir sa chemise à moitié déboutonnée. Bien évidement, ce prof n'est pas gay, il est marié et a deux enfants, et oui il est un peu enrobé, mais j'aurais tendance à dire que ce n'est rien a coté des énormes cul des filles d'aujourd'hui. Quelle hypocrisie.

Je regarde les oiseaux par la fenêtre. Ils virevoltent dans le ciel et semblent s'amuser. Le soleil brille et pour eux cella signifie une autre belle journée qui s'annonce. Pas pour moi. Moi le ciel ne m'avait jamais paru aussi noir. Comme s'il était ensorcelé. Pour moi ce n'est qu'une triste journée de plus à encaisser. Une journée de cours ennuyeux où je me traînerai dans les couloirs, mon casque audio sur les oreilles afin de ne pas entendre le monde qui m'entoure.

- Clark, c'est ici que ça se passe. Concentrez vous s'il vous plaît.M'interpella le prof

Je détournai la tête des oiseaux et écoutai le reste de cet épuisant et interminable cours de français.

La sonnerie retentit et je saisis mes affaires afin de pouvoir sortir de la salle, quand mon professeur me fit signe de rester.

-Alors Clark, comment allez vous en ce moment ?

-Très bien monsieur ne vous inquiétez pas pour moi je vais bien. Débitai je d'une traite en souriant le plus normalement du monde

-Écoute. Je sais que le divorce de tes parents est une étape difficile pour toi, mais tu dois être plus rigoureuse. Tu sais, il arrive qu'au bout d'un certain temps, deux personnes qui s'aiment empruntent des chemins différents et finissent par ne plus vouloir construire leur avenir ensemble. Tes notes sont en chute libre, tu ne peux pas continuer comme ça. As tu pris rendez vous avec le conseiller d'orientation ?

-Non monsieur, je vais le faire.

-Très bien. Tu peux y aller dans ce cas.

-Merci monsieur, bonne journée.

-Clark... Ne t'apitoie pas sur ton sort. Essaye au moins de t'intégrer à la classe...

-Oui monsieur, je vais essayer.

-Ok tu peux y aller.

-Bonne journée à vous.

- À toi aussi Clark.