Love's Requiem (FR)

Chapitre 1 : Kim

Los Angeles. Le soleil, le ciel bleu, l'océan sans fin, les plages où riches et pauvres se mêlaient aux junkies, qui pour la plupart avaient déjà rencontrés ces yeux bleus quelques part sur le rivage. Elle y avait passé ses années d'adolescence, bien que maintenant elle vivait sur la colline, dans une spacieuse villa.

Kim Lowell avait maintenant 23 ans et avait passé une grande partie de ces deux dernières années sur la route avec son groupe Fleet.

Le soleil d'août brûlait les touristes venu de tous horizons pour goûter aux eaux du Pacifique. La large baie vitrée de sa chambre offrait une des meilleurs vues sur les plages, au loin. Elle regardait ces petits personnages aller et venir, sans vraiment les voir, le regard perdu dans l'océan.

Kim !

Une voix la tira de ses rêveries. Son frère aîné, James.

Kim, dépêche toi s'il te plait.

Elle ramassa son sac sur le parquet sombre de la pièce. La jeune femme traversa ensuite la pièce à vivre centrale du premier étage de la maison, tout en y réarrangeant quelques coussins sur les canapés. Pour se calme. Elle ne voulait aucune question de Jim. Kim dévala le grand escalier en bois sculpté, ferma la porte fenêtre menant au jardin et couru jusqu'au taxi qui l'attendait dans la rue.

***

La jeune femme se jeta sur la banquette arrière à côté de son frère, toujours si élégant dans son éternel costume noir, ses cheveux sombres toujours en désordre pour ne pas avoir l'air trop coincé. Ses yeux bleus n'étaient visible qu'à travers une petite fente tant il se concentrait sur le cliché qu'il tenait dans la main. Jim était le portrait craché de Kim, une version plus masculine, bien qu'il ne fut que son demi-frère. Cela ne l'empêchait pas de garder un oeil sur sa petite soeur, entre Los Angeles et New York, où il vivait et travaillait en tant que photographe de mode.

Ils ressemblaient tous les deux à leur père, le parent qu'ils partagaient. Un médecin très occupé, toujours en conférence à l'autre bout du monde. Et un Don Juan, entouré de nombreuses femmes à qui il trouvait le temps de rendre visite entre deux rendez-vous. C'était l'histoire de Kim, une conférence quelque part dans le mid-west. Quand sa mère fut incapable de s'occuper d'elle, un de ses nombreux "beaux-pères" retrouva la trace de ce Dr Lowell et la largua chez lui, sans autre forme de procès. Elle avait 6 ans, et son "père" ne put nier à quelle point ils se ressemblaient. Tout cela fut une très mauvaise nouvelle pour Mme Lowell, qui découvrit à l'occasion la vie dépravée que menait son mari pendant qu'elle attendait à la maison aux côtés de Jim et Rose, alors âgés de 9 et 1 ans. Heather Lowell parti avec les enfants, forçant son ex-mari à reconnaître sa fille, et la condamnant par la même occasion à une vie de solitude à la charge de Bryan Lowell.

Fin de l'histoire. C'est tout ce qu'elle racontait à la presse. Son père s'était comporté ainsi toute sa vie : il était là bien trop tard, quand elle était déjà à terre. Il se contentait de rustines sur des fissures béantes alors que les murs de sa raison tremblaient et s'effondraient depuis longtemps. Kim avait passé toute son adolescence à combler ce vide en elle avec toutes sortes d'excès, surpassant largement ceux de tous les autres ado avides de liberté et de vie à cent à l'heure. Et bien qu'il fut souvent insupportable, Kim était heureuse que son frère ne suive pas les traces de leur père.

***

Le taxi s'arrêta devant un grand bâtiment de verre, si familier à Kim, LAX. Elle aida Jim à sortir sa valise de la voiture, en silence. Ils s'avancèrent jusqu'à l'enregistrement.

Tu n'as rien dit du trajet...

Jim était inquiète. Sa soeur ne lui répondit que par un long soupir. Une voix retentit dans le haut parleur le plus proche : "L'embarquement pour le vol FA2324 pour Helsinki Vaantaa a été déplacé porte 15." Kim laissa sa valise sur le tapis et murmura, en regardant sa valise partir :

Ne t'inquiète pas, ça va aller.

La chanteuse s'éloigna rapidement de Jim, qui ne pu décrocher les yeux de sa soeur, bien qu'elle s'enfonça rapidement dans la foule en laissa traîner derrière elle sa longue robe en coton noir. Elle mentait quand elle disait que tout irait bien, il le savait.