There's something about Anna

Chapitre 1

Les infos étaient mises en fond sonore, mais je n'y prêtais pas attention. Sophia, ma belle-mère était au téléphone et à son ton, je pouvais deviner qu'elle était gênée ; ça devenait une habitude pour elle de gentillement dire non à une énième demande de rendez-vous galant. La voir marcher de long en large me fit penser à ma meilleure amie Renée, elle qui ne se cachait pas pour admirer la femme qu'avait épousée mon père après son divorce avec ma mère il y a déjà dix ans de ça. Ils ont étaient mariés pendant seulement cinq avant que le virus ne le tue, lui et tant d'autres.

Des fois, je me sens triste pour Sophia. Et puis ensuite, je me sens triste pour ma mère, son mari et mon demi-frère. C'est comme un cycle sans fin, cette tristesse, mais quand cela arrive, Sophia a comme un cinquième sens et vient me trouver pour me remonter le moral.

Elle finit par raccrocher et, avec une grimace, vint s'assoir en face de moi en soupirant.

"C'était laquelle?" Lui demandais-je.

"Terry, la petite brune à lunette. Mignonne, mais pas mon genre." Depuis le virus, il n'y a plus d'hommes. Moi, j'ai toujours su que je préférais les filles, imaginer devoir refaire sa vie alors qu'on a été mariée avec un homme, je ne saurais jamais ce que ça peut faire. Ma mère a préféré se suicider quand elle a perdu Bob et Ethan, mon beau-père et mon demi-frère. J'arrive à comprendre maintenant son geste, un tel bouleversement mondial l'a effrayée et le chagrin en a finit avec tout espoir de bonheur pour elle. Sophia elle, est restée à mes cotés, je dois avouer qu'au début, à notre première rencontre quand je n'avais que huit ans, j'étais une peste envers elle. Cela devait faire un an que mes parents venaient de divorcer et j'avais encore l'espoir de les voir se retrouver. L'arrivée de Sophia, une étudiante de mon père à l'Université où il enseignait, anéantie la naïveté que j'avais à y croire si fort.

Mais j'avais toujours été plus proche de mon père que de ma mère et, malgré son remariage, j'ai décidé de vivre avec lui quand ma mère, à son tour refit sa vie.

Je mûri vite je dois bien l'avouer et je m'avoua mon un jour préférer les filles quand Renée me surpris il y a six ans en train de regarder une vidéo x lesbienne. Elle fut la première à savoir, et aujourd'hui c'est un peu ridicule de me rappeler à quel point j'avais l'impression de faire quelque chose d'illégal quand on sait que les vidéos de femmes entres elles sont les seules que l'ont peut trouver dans tous les médias depuis cinq ans.

Renée fut mon premier baiser et ma première expérience sexuelle. Elle reste ma meilleure amie. Son admiration pour Sophia et ma sexualité naissante nous as déjà amené à espionner ma belle mère sans le vouloir; je sais pourquoi autant de femmes lui courent après. Elle est magnifique à trente cinq ans, n'en paraît que vingt cinq et a un physique de pin-up. C'est d'ailleurs elle qui as inspiré mon obsession des belles et grosses poitrines.

Sophia devînt professeur de sciences politiques à l'Université après le virus, nous vivons bien et ma dernière année de lycée a bien débuté.

Si seulement je pouvais mieux dormir. Je ne fais que de me réveiller en sueur ces derniers temps. Renée est toujours sur internet à lire des sites conspirationnistes qui parlent de femmes à qui des pénis apparaissent un beau jour et "hypnotisent" qui elles veulent pour se "reproduire". Mais bien sur...Quand mon portable a une nouvelle notification, je sais déjà que c'est elle avec de nouvelles"preuves".

"Renée ?" Me demanda Sophia, en pointant mon portable.

"Oui." Soupirais- je.

Sophia laissa échapper un petit rire et me tapotta la main.

Je secoua la tête et j'aperçus le reportage à la tv avec un gros titre sur des naissances à Hong-Kong. Rien qui ne me retint mon attention avant de prendre mon sac de cours.

J'embrasse Sophia sur la joue et lui souhaite une bonne journée avant de claquer la porte.